2024-04-27 14:00:00
Hispano Suisse fête ses 120 ans en juin. Plus d’un siècle qui a servi à forger une légende née pour rivaliser avec la légendaire Rolls-Royce en 1904. Aux commandes de cette renaissance, pendant six ans, se trouve Sergio Martínez Campos, PDG de la marque à la cigogne.
— L’Hispano Suisse du XXI, que soutient-il de celui de 1904 ?
-Il a tout. Nous avons relancé la marque, avec le modèle Carmen, avec la quatrième génération de la famille Miguel Suqué. Le fondateur fut Damián Mateu en 1904, suivi de son fils Miguel Mateu. La troisième génération est Carmen Mateu, la mère de notre président actuel, Miguel Suqué. Nous ne nous réinventons pas, nous continuons à faire les choses comme en 1904, mais en les adaptant à ce siècle.
— Quelles valeurs avait la Suisse Hispano de 1904 que l’on retrouve dans celle de 2004 ?
—Nous avons un ADN très marqué. Nous avons toujours opté pour un engagement en faveur de la technologie, de la fiabilité, du luxe, de l’exclusivité et du fait main. Des valeurs qui sont encore présentes. Tout cela combiné avec la valeur de l’effort, en travaillant avec passion et énergie, comme cela se faisait en 1904. Nous continuons à réécrire le chemin commencé il y a 120 ans.
—Dans le monde de l’hyperluxe, qu’est-ce que le client apprécie le plus, l’esthétique ou la technologie ?
—Lorsque nous avons relancé la marque en 2019, nous avons pris en compte que créer de la valeur de marque coûte cher, et cela n’a pas de prix. Nous avons décidé que ce que nous devions faire était d’unir ce que nous représentons avec la technologie la plus avant-gardiste du moment. Cette fusion atteint un équilibre parfait.
—Lorsque vous avez décidé de relancer la marque, le pari était-il toujours sur une voiture électrique ?
—Hispano Suisse s’est toujours caractérisée par le lancement de produits adaptés aux besoins de mobilité de l’époque. Nous avons commencé en 1904 avec un moteur à combustion. Mais en 1898, nous avions déjà essayé de fabriquer une voiture électrique avec Marc Brigita, mais nous avons vu qu’elle ne s’adaptait pas à cette époque. Chez Hispano Suisse, nous étudions les besoins de mobilité à court et moyen terme. C’est pour cette raison qu’en 2019, nous avons décidé de lancer une hypercar avec seulement 24 unités, avec plus de 1 100 ch de puissance, c’était un défi technologique. C’est ainsi que nous avons décidé de lancer un modèle électrique pour montrer que nous en étions capables. Nous nous vantons d’être électriques, mais surtout, ce que nous aimons dire, c’est que nous sommes durables.
—Qui achète une Hispano Swiss Carmen ?
—Notre client est le collectionneur, mais il y en a aussi qui le font à titre d’investissement. Notre produit est une valeur refuge. Il n’y aura que 24 unités dans le monde. Nous avons procédé ainsi pour que ce 27ème modèle de la marque soit une icône. Nos clients sont généralement des collectionneurs connaissant bien l’automobile et très exigeants. Des gens qui cherchent au-delà d’un simple véhicule.
—Quel serait le portrait robot de l’acheteur ?
—C’est un amoureux de la collection d’automobiles. Avec un âge compris entre 35 et 65 ans. Il y a plus d’hommes que de femmes. La voiture a un prix de 2,2 millions d’euros, le client a donc un pouvoir d’achat élevé, nous parlons d’une personne ultra-riche. Actuellement, il existe également un nombre important de clients qui sont des collectionneurs de placements.
—Est-ce un mélange entre un caprice et un investissement ?
—Pendant la pandémie, le luxe a augmenté de près de 27 % malgré le confinement. Cela signifie que le luxe est un investissement. A titre d’exemple, les voitures classiques d’Hispano Suisse, depuis que nous avons relancé la marque en 2019, se sont appréciées de 30 %. Nos acheteurs n’investissent pas dans des voitures, ils investissent dans un concept, dans une marque, dans un style de vie. Ils nous regardent comme une valeur refuge.
—Sur les 24 unités qui vont être fabriquées, combien sont commandées ?
—Ils ne sont pas tous fermés à 100%, car c’est un projet de cinq ou six ans. Les trois premières années ont été consacrées au repositionnement de la marque. Au début du siècle dernier et jusqu’en 1946, Hispano Suisse était la concurrence en Espagne des grandes marques anglaises, comme Rolls Royce. Dans les trois prochaines années, nous espérons réaliser notre expansion commerciale à travers le marché américain, avec 50% ; Marché européen, avec 25 % ; et le reste de 25 % en Asie et au Moyen-Orient. Le Carmen est un modèle fabriqué sur commande, où le client peut choisir parmi jusqu’à 1 904 combinaisons différentes.
—Il existe trois versions de Carmen, en quoi sont-elles différentes ?
—La plate-forme est la même, le moteur de la Carmen fait 1 015 CV, ce qui est plus maniable. La Boulonge est plus sportive, avec une conduite plus agressive. La Sagrera est similaire à la Boulonge en termes de spécifications techniques, mais au niveau aérodynamique elle est beaucoup plus destinée à un circuit, tout en restant utilisable pour la conduite sur route. Mais ce dernier modèle sera présenté le 13 juin prochain à l’occasion du 120e anniversaire.
—Hispano Suisse dessine-t-elle déjà le modèle qui succédera à Carmen ?
—Nous consolidons le projet Carmen. Mais nous réfléchissons déjà au modèle 28. Nous ne pouvons pas en révéler grand-chose. Nous recherchons quelle sera la meilleure technologie pour l’avenir. Ce que nous savons, c’est que le moteur électrique est là pour rester. Il n’y a pas d’année pour sortir le nouveau modèle, mais nous suivrons une évolution naturelle de la marque.
—Combien de personnes participent directement ou indirectement à la fabrication de chaque voiture Hispano-Suiza ?
— Il y a une chose que nous faisons depuis 1904, c’est de soutenir les talents. Il y a 42 personnes directement impliquées dans le projet Hispano-Suiza, mais si l’on parle de fournisseurs et d’entreprises collaboratrices, nous parlons de plus de 1 000 personnes. Nous recherchons principalement des fournisseurs nationaux. En Espagne, il y a des talents incroyables dans le monde automobile et depuis Hispano-Suiza nous voulons les exploiter.
—L’Hispano-Suiza Carmen est une voiture futuriste, mais elle est fabriquée à la main. Combien de métiers participent à sa fabrication ?
—Le tapissier, le soudeur, le mécanicien de charnières, le peintre, l’électricien, chaque câble est fabriqué à la main, l’installateur de batteries…, le nombre d’emplois traverse tout ce que l’on peut imaginer dans le monde automobile. Il y a environ sept ou huit syndicats qui travaillent sur l’intérieur des voitures. Même les ébénistes. La voiture est entièrement fabriquée à la main. Même les écrous sont serrés à la main. C’est un travail de pur savoir-faire.
—Quel serait le portrait robot de l’acheteur d’un modèle Carmen ?
—Je serais un amateur de collection de voitures. Avec un âge compris entre 35 et 65 ans. Il y a plus d’hommes que de femmes, mais il y en a. La voiture coûte 2,2 millions d’euros, son pouvoir d’achat est donc élevé, celui d’une personne ultra riche. Actuellement, il existe également un nombre important de clients qui sont des collectionneurs de placements. C’est le profil que nous trouvons.
—Les Chinois sont-ils intéressés par ce type de véhicule ?
— Pour les Chinois, la voiture électrique n’est pas un élément différenciateur. Pour les Chinois, l’important c’est la marque, pas tant la technologie. Les Chinois qui s’y intéressent le font plus pour l’histoire que pour la technologie.
—L’Hispano-Suiza est-elle une voiture de piste ?
—C’est une voiture à apprécier. Il dispose de deux malles et nous confectionnons des valises personnalisées pour le client. La raison d’être d’une voiture est qu’elle s’inspire de la compétition pour profiter de la route. Sur piste, il offre des performances comparables à celles d’une voiture de course, mais si vous souhaitez voyager, par exemple, il se comporte à merveille sur la neige. Il est doté d’une propulsion arrière, avec deux moteurs par roue, et dispose bien sûr d’un antipatinage. Il peut être rechargé sur n’importe quelle borne de recharge. Mais celui qui achète cette voiture l’a pour un usage différent de celui qu’une personne normale peut utiliser, pour ainsi dire. Ce n’est pas une voiture pour un usage quotidien. Mais tout est personnalisé et nous pouvons l’ajuster mécaniquement aux besoins demandés par l’acheteur.
—Il existe trois versions, en plus de la Carmen il y a la Boulanger et la Sagrera, en quoi sont-elles différentes ?
—La plate-forme est la même, le moteur de la Carmen fait 1 014 ch, ce qui est plus maniable. La Boulonge est plus sportive, avec une conduite plus agressive, qui véhicule davantage un sentiment de compétition. La Sagrera est similaire à la Boulonge en termes de spécifications techniques, mais au niveau aérodynamique elle est beaucoup plus destinée à un circuit, tout en restant utilisable pour la conduite sur route. Mais ce dernier modèle sera présenté le 13 juin prochain à l’occasion du 120ème anniversaire.
—Hispano-Suiza est-il un caprice ou un business ?
—Hispano-Suiza est une entreprise. Nous faisons partie d’une entreprise familiale qui est entrepreneur et qui a réalisé un projet
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