«Notre travail ici vient de commencer»- Corriere.it

«Notre travail ici vient de commencer»- Corriere.it

2023-09-17 21:01:06

De Lorenzo Crémonesi

Sur le navire San Marco, avec 210 hélicoptères, plongeurs et marins. Les dernières nouvelles le confirment11 300 morts et plus de 10 000 disparus, et le risque d’épidémie est très élevé

DE NOTRE CORRESPONDANT
DERNA – A neuf heures trente du matin sur la côte de Derna, à côté de l’embouchure du port, le bulldozer qui vient de débarquer du San Marco prépare un amarrage rudimentaire en creusant les décombres. Quelques minutes et l’unité de la marine italienne arrive le petit bateau chargé de tentes, de couvertures et d’autres matériels de secours pour la ville blessée. Les soldats sur le terrain sont rapides, ils se coordonnent avec les militaires libyens sur place et transportent le matériel jusqu’aux points de distribution par camion.

Passons au botté de dégagement. Il y a des vagues en colère, le courant est très fort. « Mer force trois et vent à 35 nœuds. Il n’est pas étonnant que les cadavres soient transportés rapidement vers Tobrouk. Ici, on ne les retrouve plus que coincés entre les rochers”, raconte un marin en désignant la côte découpée. Montre quelques grottes. « Là-bas, les Libyens ont trouvé trois personnes encore en vie mais blessées », ajoute-t-il.

L’eau est encore souillée par la boue provoquée par la crue du 10 septembre. Approche du quai qui accueillera le botté de dégagement dans le ventre du navire, les marins ralentissent leur vitesse. Avec de fortes vagues il faut doser la puissance des deux moteurs de 500 chevaux pour accéder à la coque. Quelques secondes encore, le personnel à bord décharge et recharge. «Nous ne pouvons pas entrer dans le port car la crue a radicalement modifié les fonds marins. Il y a des voitures, des camions, des morceaux de maisons et des arbres entassés. Notre tâche dans les prochains jours sera également d’essayer de nettoyer un chenal d’accès au port”, explique le capitaine du navire Eugenio Spinaci qui commande l’unité.

Il est expert en opérations humanitaires. Il a 46 ans, dans la Marine depuis l’âge de 18 ans. «Je me souviens d’Haïti en 2010, c’était une grande leçon pour apprendre à coordonner la machine complexe de l’aide internationale», dit-il. Beaucoup de ses hommes ont participé aux récentes opérations d’aide suite au tremblement de terre survenu à la frontière entre la Turquie et la Syrie.

Non loin de là se trouve le navire jumeau, le San Giusto, qui naviguait devant l’Égypte dans le cadre de l’opération Safe Mediterranean et avait déjà atteint les eaux de Derna mardi en soutien à la protection civile et aux pompiers italiens.

Mais désormais, c’est Saint-Marc qui opère avec plus d’intensité. «Nous avons 210 personnes à bord. Parmi eux se trouvaient mes 120 marins, 10 plongeurs Consubin, 21 pilotes d’hélicoptère et 46 raiders de la Brigade San Marco. Grâce à cette force nous travaillerons à faciliter la navigation dans la zone de Derna, nous disposons également de deux drones sous-marins télécommandés pour des opérations complexes”, ajoute-t-il.

Vu de la mer, le profil de l’agglomération apparaît bien plus intact que depuis la terre. Outre la profonde vallée de décombres et d’épaves qui coïncide avec l’estuaire de Wadi Derna, plusieurs bâtiments sont encore debout. Ce n’est qu’en s’approchant qu’on découvre qu’ils ont des fondations peu sûres : ils devront être démolis avant la reconstruction. Vers midi, la force de la mer augmente. Les deux barques de débarquement des deux navires-mères se débattent et laissent de larges traînées d’écume parmi les hautes vagues. Les petites unités de Les garde-côtes libyens engagés dans la récupération des corps ils ne sortent pas en mer.

«Je pense que notre travail ne fait que commencer», dit le commandant en guise de salutation. Sur le terrain, la situation reste désastreuse. Les dernières nouvelles le confirment 11 300 morts et plus de 10 000 disparus. Les convois de secours restent bloqués dans de gigantesques embouteillages, provoqués par les décombres, mais aussi par les barrages militaires et la nécessité d’améliorer la circulation. Un grave accident de voiture survenu hier soir a causé la mort de sept secouristes. Le risque d’épidémie reste très élevé. Devant nous dans l’après-midi, un autre encore est extrait des décombres cadavre d’un homme dans un état de putréfaction avancé. Il est placé dans un sac et déposé sur le plateau d’un camion qui le transportera vers les fosses communes de 10 corps chacun creusés dans un cimetière à environ 20 kilomètres de la ville.

17 septembre 2023 (modifié le 17 septembre 2023 | 20h03)



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