2024-08-03 16:21:18
L’utilisation croissante de l’intelligence artificielle dans les industries créatives a été décrite comme une menace existentielle pour l’emploi et l’intégrité artistique. Plus tôt cette année, des artistes comme Billie Eilish et Katy Perry ont signé une lettre ouverte exhortant les entreprises technologiques à ne pas « saboter la créativité », tandis que Nick Cave a qualifié les paroles écrites par ChatGPT de « moquerie grotesque de ce que signifie être humain ». Mais selon le musicien Daniel Bedingfield, l’IA est l’avenir de la musique, et quiconque se bat contre elle risque d’être laissé pour compte.
« L’intelligence artificielle est là pour toujours », a-t-il déclaré au Guardian. « Je pense donc qu’il y aura deux voies : la voie des néo-luddites, et puis il y aura tous les autres, la plupart des gens sur la planète, qui pensent que la musique est vraiment bonne et l’apprécient. »
Le chanteur s’est fait connaître en 2001 avec son tube Gotta Get Thru This, qui lui a valu une nomination aux Grammy Awards, et l’album du même titre a été nominé pour un Brit Award et s’est vendu à plus de 4 millions d’exemplaires.
Il a été l’un des premiers à adopter l’intelligence artificielle pour créer de la musique et est un fervent utilisateur d’Udio, un générateur de musique qui crée des chansons à partir de la musique qui lui est fournie. La startup qui a développé le logiciel est la cible d’un procès, intenté en juin, concernant l’utilisation des catalogues de musiciens pour entraîner l’algorithme de l’application.
Le musicien a compilé un nouvel album de chansons générées par l’IA et a développé sa propre application, Hooks, qui associe la musique soumise à des vidéos générées par l’IA.
Bedingfield a déclaré que tout le monde devrait pouvoir faire de la musique et que le manque de compétences ne devrait pas empêcher quelqu’un de créer de l’art ou d’en tirer profit. « Il sera possible de continuer sans IA. Mais la question sera : pourquoi le feriez-vous ? Pourquoi lutter alors que vous pouvez avoir toute une chorale de gospel qui chantera votre refrain en deux jours ? »
Il a également avancé que le même principe pouvait être appliqué à l’écriture des paroles. « Cela aurait pu être très romantique de créer mes propres briques avant de construire un mur. Ce n’est plus nécessaire, alors j’achète un tas de briques. »
Stevie Wonder avait 12 ans lorsqu’il a enregistré Fingertips, qui a atteint la première place aux États-Unis, faisant de lui le plus jeune artiste solo à avoir atteint le sommet des charts, mais Bedingfield pense que l’IA peut aider les enfants à écrire des tubes pop en deux fois moins de temps.
« Je veux qu’un enfant de six ans réalise un chef-d’œuvre », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il aurait aimé avoir accès à la technologie de l’intelligence artificielle lorsqu’il était enfant. « Je chantais très bien à six ans ; j’ai l’impression que ma voix était aussi bonne à neuf ans qu’elle l’est aujourd’hui. J’aurais adoré avoir la chance de réaliser un album à l’époque, sans avoir à passer des décennies à apprendre à jouer des instruments. C’était la partie la plus difficile, la plus brutale. »
L’enthousiasme de Bedingfield pour la musique créée par l’IA semble être motivé en partie par son dédain pour l’industrie de la musique, qu’il décrit comme « un système rempli de requins et de gens qui ne savent pas ce qu’ils font ».
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« Vas-y, vois si tu peux rejoindre l’industrie de la musique sans te faire détruire l’âme. Vois si tu peux changer les choses de l’intérieur. Je pense qu’il vaut mieux créer des systèmes parallèles. » Ces systèmes parallèles, espère-t-il, permettront aux artistes d’être payés plus équitablement. « La plupart des artistes secondaires se font arnaquer », dit-il, affirmant qu’il n’a jamais été payé autre chose que le cachet initial de son premier album.
Bedingfield a reconnu que donner aux individus et aux entreprises le pouvoir de créer de la musique sans l’implication de musiciens entraînerait beaucoup de misère.
« En ce moment, je pleure dans mon cœur les 10 000 musiciens qui ont disparu, la souffrance qui s’annonce dans les 10 prochaines années, la dépression, les sans-abri. Je pense que c’est ce qui va arriver », a-t-il déclaré. Mais sa conclusion était claire : « Nous devons nous adapter ou mourir. »
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