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«Nous faisons la différence», quotidien Junge Welt, 22 juin 2024

by Nouvelles
«Nous faisons la différence», quotidien Junge Welt, 22 juin 2024

2024-06-22 01:00:00

Ralph Peters/images imago

À la prochaine : Christopher Street Day à Francfort-sur-le-Main (20 juillet 2019)

Alors que tout le monde ressentait la même chose, ils aspiraient à la « diversité ». Le magazine est désormais également consacré au sujet très discuté Mittelweg 36, publié par l’Institut de recherche sociale de Hambourg, qui sera fermé en 2028 selon le souhait de son financier. Dans l’essai d’ouverture, le spécialiste de la culture Onur Erdur affirme que la diversité est « un phénomène social et historique qui peut être examiné et problématisé scientifiquement ». Mais les phénomènes ne grandissent pas, ils se fabriquent.

Si la diversité n’est pas créée, elle n’apparaîtra pas. Cela se voit facilement chez les prisonniers. Ce serait très diversifié, c’est-à-dire différent ou différent, si l’on confrontait la population non incarcérée à celle qui croupit dans les institutions pénales. Mais comme cela arrive très rarement – ​​les criminels sont hors de vue, loin du cœur – cette diversité ne devient pas un problème. Les divers ne sont toujours que ceux qui sont transformés en plongeurs.

Performance de différence leader

La diversité a une relation dialectique avec l’égalité. Mais quelle égalité ? Dans son article, le biologiste et philosophe Georg Toepfer souligne que la philosophie bourgeoise, comme celle du baron de Montesquieu ou d’Emmanuel Kant, n’entendait l’égalité politique que comme formelle ; Les possessions n’avaient aucune importance. Toepfer passe un peu à la hâte sur l’abbé Sieyès, idéologue de la Révolution française. Car le point de vue de Sieyès était non seulement que les différences de propriété ne comptaient pas aux termes de la loi, mais aussi que seuls ceux qui peuvent ou sont autorisés à réaliser quelque chose devraient avoir leur mot à dire politique (en conséquence, les femmes, les enfants, les handicapés et les étrangers étaient exclus). pour lui). ). De toutes les diversités du capitalisme, celle fondée sur la performance reste aujourd’hui encore dominante.

Toepfer distingue quatre manières de créer de la diversité. Deux d’entre eux se contentent de mettre l’accent sur la diversité pour l’annuler dans l’égalité. Dans le premier cas, cela devrait être une égalité du groupe. L’apôtre Paul a écrit aux Galates (3 :28) à propos de la grande diversité de la communauté chrétienne primitive : « Ici, il n’y a ni Juif ni Grec » (race), « ici il n’y a ni esclave ni libre » (classe), « ici il n’y a ni mâle ni femelle « (genre) ; «car vous êtes tous un en Jésus-Christ.» Martin Luther, toujours préoccupé par les autorités, a souligné que cette égalité n’était pas recherchée pour tous. Ce serait plutôt le cas de ce que Toepfer appelle « la différence pour le bien de l’égalité ». Cela inclut l’égalité formelle susmentionnée de l’idéologie bourgeoise ainsi que l’égalitarisme politique. Là encore, la diversité n’est préparée qu’à disparaître.

Gris et cruauté

Il en va autrement de « l’égalité pour la différence » lorsque les « différents modes de vie » sont reconnus comme égaux. Dans une société de classes, cela n’est peut-être qu’une façade, mais Toepfer ne s’y attarde pas longtemps. Enfin, il élabore une « différence pour la différence » qui n’est contrôlée ni par l’égalité ni par l’équivalence, dont le paradigme est la « biodiversité ». De manière choquante, il assimile les génocides de toutes sortes à une politique identitaire. Mais quand les Hutu tuent les Tutsi, une différence est exécutée, mais seulement pour créer l’égalité, un monde purement Hutu. Malgré toutes les critiques qu’elle mérite, la politique identitaire n’inclut généralement ni les aspects de « suprématie » ni de pureté, mais insiste plutôt sur la différence.

L’historienne Christiane Reinecke enquête sur plusieurs cas à travers le monde dans lesquels des luttes politiques identitaires ont invoqué le droit civil. Depuis les années 1950, non seulement les mouvements sociaux, mais aussi des instances telles que l’UNESCO et la Cour de justice européenne ont créé les conditions permettant de punir les désavantages fondés sur les différences, en bref, la discrimination. Malheureusement, les luttes qu’elle mène ont échoué : une grève des travailleurs belges en 1968 et la plainte d’un restaurateur afro-américain à Londres en 1970 concernant les attaques racistes de la police. Les travailleurs ont reçu des salaires plus élevés, mais toujours pas les mêmes, et le propriétaire du restaurant a été refoulé parce que « les plaintes pour discrimination contre la police n’étaient pas couvertes par la loi sur les relations raciales ».

Reinecke soutient que même les tribunaux qui rejettent les plaintes pour discrimination peuvent être des « espaces pour attirer l’attention ». Mais l’attention générée s’évapore également. D’ailleurs, pourquoi l’appareil judiciaire devrait-il tomber entre les mains de la police ? Les Afro-Américains, qui représentent douze pour cent de la population américaine, représentent encore bien plus d’un tiers de la population carcérale. Mais vous ne les voyez pas.

Dans le meilleur article du numéro, la chercheuse en intégration et migration Lea Baro critique fondamentalement les campagnes en faveur de la diversité menées par les institutions publiques. On connaît des campagnes comme « Nous faisons la différence », qui visent à nous réconforter sur la grisaille et la cruauté de la société. « Des termes dépolitisés comme diversité ne conviennent pas pour provoquer des changements politiques fondamentaux, car leur objectif est plutôt de transmettre un bon sentiment. » Peut-être que le « bon sentiment » devrait être remplacé par un mauvais. Baro rend compte de personnes marginalisées qui se considèrent comme étant utilisées comme alibis par les institutions, mais souhaitent que leurs « expériences » soient « reconnues » par elles.

Mais est-ce un souhait si inoffensif ? Si l’institution reconnaît, c’est-à-dire connaît, les expériences d’une personne faible, cela ne peut-il pas la mettre en danger ? Il semble qu’on ne puisse pas parler de diversité sans parler aussi de pouvoir.



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