Nouveau début du procès de Mario Iorgulescu, le fils du président du LPF, accusé de meurtre, à la cour d’appel de Bucarest.

Le premier verdict dans cette affaire a été prononcé par le tribunal de Bucarest en février de cette année. La décision a été contestée par Mario Iorgulescu, par l’intermédiaire des avocats engagés par son père. Les procureurs ont également fait appel, mécontents de la décision.

L’affaire est parvenue à la Cour d’appel de Bucarest, où le tribunal, conformément à la loi, devrait commencer par “entendre l’accusé, lorsque cela est possible”.

Selon les pièces versées au dossier par ses avocats, Mario Iorgulescu est hospitalisé dans une clinique en Italie. Depuis août 2020, depuis que l’affaire a été renvoyée devant la justice, il n’a pu être entendu par aucun juge, pas même par visioconférence.

Ce que la Cour d’appel pourrait décider

Après avoir jugé l’appel, le tribunal pourrait donner l’une des solutions suivantes :

• rejetant l’appel, comme non fondé, et confirmant la décision de condamnation du tribunal de Bucarest ;
• admettant l’appel de Mario Iorgulescu ou celui des procureurs. Dans ce cas, les juges rendront soit un nouveau jugement, soit décideront de rejuger l’affaire, et le dossier reviendra au tribunal de Bucarest.

Les avocats de Mario Iorgulescu ont annoncé publiquement qu’ils exigeraient la réalisation d’un examen psychiatrique médico-légal qui devrait établir si, d’un point de vue médical, leur client “a la représentation des faits et de ses prétentions, c’est-à-dire s’il peut se présenter dans un procès pénal ».

Auparavant, le juge du tribunal de Bucarest avait rejeté l’option que cette expertise soit réalisée en Italie, comme le demandaient les avocats. “La présence et l’audition du prévenu dans la salle d’audience sont obligatoires, afin que le tribunal puisse déterminer si une expertise est nécessaire”, a expliqué le magistrat.

Quelle est la stratégie de défense de Iorgulescu jr

Au tribunal de Bucarest, les avocats de Mario Iorgulescu ont protesté contre le déroulement du procès, le qualifiant de « mascarade judiciaire ».

Au dernier terme du procès au fond, les avocats ont plaidé le manque de discernement de leur client, dont ils ont affirmé, en salle d’audience, qu'”il s’agit d’une personne atteinte d’un handicap mental avéré”.

En revanche, ils ont demandé que Mario Iorgulescu soit poursuivi pour homicide involontaire, et non pour meurtre, mais le tribunal a rejeté leur demande.

L’homicide involontaire est passible de 1 à 5 ans de prison, et les peines sont généralement avec sursis, tandis que le meurtre est passible de 10 à 20 ans de prison.

Pourquoi il a écopé de 15 ans et 8 mois de prison

Pour justifier la décision de condamnation, le juge du tribunal de Bucarest a précisé que, la nuit de l’accident, lorsque Mario Iorgulescu a pris le volant, il s’est fié exclusivement au hasard, et ses actions “dénotent sa totale indifférence aux conséquences possibles de son propres actions”.

“A partir du moment où il est entré dans l’intersection au feu rouge, le prévenu n’a pas appliqué les freins, et au moment de la collision, la pédale d’accélérateur était enfoncée au maximum”, souligne le tribunal.

Mario Iorgulescu a fait preuve, de l’avis du juge, “d’indifférence aux conséquences de ses actions qu’il a prévues et acceptées, mettant en danger les usagers de la route, laissant au hasard la survenue ou l’évitement d’une collision et tuant ainsi la victime Vicol Daniel avec une intention indirecte”.

Pour meurtre, Mario Iorgulescu a été condamné à 14 ans et deux mois de prison. A cela s’est ajoutée une majoration d’un tiers, de la condamnation qu’avait précédemment reçue le fils du président de la LPF, pour complicité d’enlèvement d’homme.

Comment s’est produit l’accident mortel

Dans la soirée du 7 septembre 2019, le fils de Gino Iorgulescu s’est rendu à une fête dans une ville proche de Bucarest. Les témoins interrogés par les procureurs ont déclaré que, vers 3 heures du matin, après s’être disputé avec son ex-petite amie, Mario Iorgulescu a pris le volant et est parti pour Bucarest.

Il conduisait une voiture reçue en cadeau de son père, une Aston Martin modèle DBS, qui a coûté 300 000 euros.

A l’entrée de la Capitale, à 143 km/h, tel qu’établi par les enquêteurs, Iorgulescu jr est entré en sens inverse et a percuté une autre voiture de plein fouet. Elle était dirigée par Daniel Vicol, décédé sur le coup. Deux enfants se sont retrouvés orphelins de père.

Blessé dans l’accident, Iorgulescu a été admis à l’hôpital Elias. Selon l’accusation, les tests ont montré qu’il était sous l’influence de la cocaïne et avait un taux d’alcoolémie de 1,96 g/l.

De l’hôpital Elias, Mario Iorgulescu a été transféré par ses parents dans une clinique en Italie.

Le 31 mai 2022, la cour d’appel de Milan a rejeté la demande d’extradition de Mario Iorgulescu, car son état mental “est susceptible d’empêcher une participation consciente au procès de manière irréversible”, ont déclaré les magistrats italiens.

Mario Iorgulescu e poursuivi par la police roumaine à partir de mai 2020.

“Je voudrais une peine avec sursis”

“Je ne veux pas retourner en Roumanie. Je voudrais être condamné avec sursis et purger ma peine en Italie”, déclarait le fils de Gino Iorgulescu en novembre dernier, dans une interview pour fanatik.ro. C’était sa première apparition publique après l’accident de 2019.

S’en est suivi une interview pour spynews.rodans lequel il adresse ses condoléances à la famille de la victime, mais aussi un message pour le tribunal : “Madame la juge, si vous et ceux qui suivent cette affaire estimez que je mérite 20 ans de prison, il est clair que les choses en Roumanie sont pires que le monde ne pense”.

Toujours en novembre de l’année dernière, Mario Iorgulescu a brièvement réactivé son compte Instagram. Depuis, il l’active périodiquement, à chaque fois pour quelques jours seulement.