Nouvelle alarme de plan oncologique – la Repubblica

Nouvelle alarme de plan oncologique – la Repubblica

2023-05-18 18:53:51

Un document ambitieux, mais trop général dans la formulation des objectifs et sans financement. Le Plan national d’oncologie (PON) 2023-2027 reconnaît la centralité de l’assistance aux patients atteints de cancer, mais ne définit pas les actions concrètes à mettre en œuvre. En particulier, les aspects les plus critiques concernent les Réseaux Régionaux d’Oncologie, toujours sans moyens dédiés, l’absence d’indication des outils pour atteindre la couverture envisagée pour les dépistages des cancers du sein, colorectal et du col de l’utérus, l’absence de référence à la qualité des prestations chirurgicales en oncologie et l’absence d’équipements de radiothérapie dans la liste de ceux à moderniser. Pas seulement. Les critères de planification de la création de laboratoires de biologie moléculaire sur le territoire national ne sont pas définis et les interventions réglementaires urgentes nécessaires à la réhabilitation ne sont pas envisagées.

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Ne pas définir ces aspects risque de compromettre la prise en charge des patients et leur qualité de vie, ainsi que d’augmenter le coût de la maladie. Pour cela FAVO (Fédération italienne des associations de bénévoles en oncologie), ainsi que toutes les sociétés scientifiques traitant de l’oncologie, lancent un appel aujourd’hui à l’occasion de la présentation du 15e rapport sur l’état de bien-être des patients atteints de cancer. L’appel est de mettre en place une table de travail pour l’élaboration d’un règlement d’application structuré et défini, qui rende le PON opérationnel dans les différents domaines ; identifier et nommer un groupe de coordination pour l’évaluation annuelle des indicateurs et leur publication ponctuelle et définir les outils opérationnels qui, sur la base du suivi et des indicateurs annuels, permettent de procéder aux mesures correctives nécessaires et opportunes.

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Le projet européen

« Le Plan européen de lutte contre le cancer, présenté par la Commission européenne, fait état pour 2020 dans les pays de l’Union européenne de 2,7 millions de diagnostics de cancer et de 1,3 million de décès dus à cette pathologie, estimant, en l’absence d’interventions stratégiques, une nouvelle augmentation de mortalité supérieure à 24% d’ici 2035. En Italie également, dans cette perspective, il est essentiel de planifier une stratégie de lutte contre le cancer au sein de notre NHS, avec des initiatives et des objectifs définis et surtout réalisables. Cela peut être l’objectif de santé publique pour un contrôle adéquat du cancer à tous les stades de la maladie. Dans une stratégie et une planification sanitaires visant à garantir la faisabilité effective du PON, il est essentiel d’intégrer l’énoncé technico-scientifique avec des aspects plus directement corrélés au fonctionnement et à l’efficacité des interventions. D’un point de vue général, il convient de souligner que certaines questions de nature plus stratégique nécessitent un alignement nécessaire sur le plan européen, telles que des indications précises de planification et de programmation en termes d’identification des besoins, des indications précises sur les ressources à investir ou au moins des normes de référence. Il est essentiel que la santé publique intervienne dans des domaines ayant des répercussions sur les systèmes de santé régionaux, tels que la mise en place du dépistage du cancer avec des objectifs régionaux et des tendances de croissance dans le temps, la requalification des soins intermédiaires et des soins à domicile, l’assistance psychologique et l’oncologie de réadaptation. De plus, il faut prévoir des interventions opérationnelles au niveau des prestataires de soins qui interviennent au regard des délais prévus, des indicateurs de suivi, de l’adéquation des réglages en fonction du parcours de soins du patient oncologique et onco-hématologique, renforcer d’une part la médecine de proximité et d’autre part le rôle des centres d’excellence et l’accès à l’innovation scientifique et à la recherche », explique Carmine Pinto, président de la FICOG (Fédération italienne des groupes coopératifs d’oncologie).

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réseaux régionaux

Une réduction de 6 à 8 % de la mortalité par cancer entraînerait 10 000 à 14 000 décès de moins chaque année en Italie. “Cela peut être l’objectif de santé publique d’une stratégie adéquate de lutte contre le cancer, qui comprend toutes les phases, de la prévention primaire et de la sensibilisation du public, au dépistage, au diagnostic et à l’équité d’accès aux meilleurs traitements sur l’ensemble du territoire – déclare Saverio Cinieri, président de AIOM (Association italienne d’oncologie médicale) -. Les Réseaux Régionaux d’Oncologie sont mis en avant dans le PON, mais aucune mention n’est faite de la Coordination Générale des Réseaux d’Oncologie, envisagée dans le Document adopté par la Conférence Etat-Régions du 17 avril 2019. Par ailleurs, pour que les Réseaux Régionaux d’Oncologie une efficacité réelle, des ressources dédiées nécessaires qui ne sont pas établies par le PON, à partir d’une évaluation des besoins et avec une autonomie de dépense directe. L’élément central des Réseaux Oncologiques Régionaux sont les Parcours d’Assistance Thérapeutique Diagnostique, mais même dans ce cas, il n’y a pas d’informations sur le financement indispensable pour couvrir les chiffres nécessaires, tels que les coordonnateurs d’études cliniques, les psychologues, les nutritionnistes, les physiatres, les travailleurs sociaux, le professionnalisme qui aujourd’hui manque presque partout ».

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Chirurgie

« La qualité des services chirurgicaux en oncologie n’est pas mentionnée dans le PON – souligne Alfredo Garofalo, président émérite de la SICO (Société italienne de chirurgie oncologique) -. Dans les tumeurs solides, la chirurgie représente souvent la première approche de la maladie et une intervention inadéquate peut influencer toutes les phases ultérieures de la stratégie thérapeutique intégrée. L’identification des centres à haut volume d’activité chirurgicale pour les pathologies oncologiques est une étape obligatoire pour assurer aux patients une qualité de services permettant une approche la plus moderne et la plus efficace de la maladie. Pour la reconnaissance des blocs opératoires ‘chirurgie oncologique hautement spécialisée’, les centres doivent certifier les volumes minimaux d’activité des trois ou cinq dernières années et être dotés de caractéristiques organisationnelles garantissant des niveaux élevés d’efficacité et de qualité ».

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Oncologie de précision

“L’oncologie de précision, l’une des innovations les plus importantes qui change le pronostic des patients, nécessite une caractérisation biomoléculaire des tumeurs, pour optimiser les résultats des thérapies en termes d’efficacité et d’économie de toxicité – souligne Nicola Normanno, Past President SIC ( Italian Cancer Society) et président de IQN Path (International Quality Network for Pathology) -. Le PON manque de références pour développer une gouvernance au niveau national et régional pour les laboratoires de biologie moléculaire et, en particulier, pour la réalisation de tests de séquençage de gènes de nouvelle génération. Il est essentiel de définir des critères rigoureux pour la création de laboratoires de biologie moléculaire au sein des Réseaux Régionaux d’Oncologie, qui tiennent compte des volumes de population, de la logistique, de la qualité des tests et des plateformes informatiques. Enfin, des passerelles entre les Réseaux Oncologiques et les activités de recherche clinique doivent être organisées, pour faciliter l’accès des patients oncologiques aux nouvelles thérapeutiques ».

Le parc technologique

“Le PON ne prévoit pas de plan de mise à jour du parc technologique de radiothérapie, qui nécessite au contraire des technologies et des ressources humaines capables d’offrir des soins adéquats sur l’ensemble du territoire, dans le respect du principe d’équité et de contenir les migrations sanitaires qui impactent lourdement patients et soignants – déclare Cinzia Iotti, présidente de l’AIRO (Association italienne de radiothérapie et d’oncologie clinique) -. Le PON ne définit pas ce qu’il faut entendre par innovation ni ne mentionne un plan d’investissement tenant compte des besoins du territoire et du contexte dans lequel les équipements les plus innovants doivent être implantés. Il est également nécessaire de mettre en place le circuit des réseaux régionaux de radiothérapie, capables de suivre les besoins et la répartition appropriée des ressources technologiques et professionnelles ».

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La protection du travail

« Les personnes vivant après un diagnostic de cancer en Italie augmentent rapidement : de 2,5 millions en 2006, leur nombre a dépassé 3,6 millions en 2020. Près d’un tiers, soit environ un million de citoyens, peuvent être considérés comme guéris – déclare Giordano Beretta, président de la Fondation AIOM -. Les lignes stratégiques, en référence à la mise en œuvre d’interventions spécifiques pour la protection et la réintégration au travail des patients, des guéris et des soignants sont encore génériques. Le Plan Oncologie n’intervient pas sur la nécessité de promouvoir et de soutenir l’approbation par le Parlement d’une réglementation pour protéger le travail des patients et des soignants et sur la demande d’une loi sur le droit à l’oubli de l’oncologie, pour laquelle la Fondation AIOM a promu une pétition, qui a déjà recueilli environ 106 000 signatures ».

Coûts directs et indirects

« Le nouveau scénario nécessite le développement et l’utilisation toujours croissante d’outils de planification et d’évaluation économiques appropriés. Pouvoir concevoir des parcours de soins et un accès aux soins en temps opportun (accompagné d’une stratification ponctuelle des patients) permet de réduire à la fois les coûts directs et les coûts liés aux dépenses de sécurité sociale, sans oublier l’objectif fondamental qui est ? représentée par l’amélioration de l’état de santé des patients. Une étude récente de notre part (EEHTA CEIS Université Tor Vergata) a pu estimer une dépense annuelle pour les seuls frais hospitaliers directs de plus de 4 milliards d’euros, auxquels s’ajoutent 2,5 milliards de frais indirects supportés par le système de sécurité sociale (dépenses de soins). L’analyse de la mobilité souligne encore la nécessité d’un effort de lissage des différences régionales en matière d’offre hospitalière, de prévention et de médecine territoriale. Les dépenses consacrées aux programmes de prévention et de dépistage doivent retrouver et dépasser les niveaux d’avant la pandémie. En effet, l’augmentation des coûts de réalisation de ces procédures est en tout cas largement compensée par une allocation plus efficace des ressources et, surtout, par une réduction importante et évidente des coûts, tant directs qu’indirects, à moyen-long terme grâce à une prise en charge précoce suivie de traitements efficaces », explique Francesco Saverio Mennini, directeur de l’EEHTA-CEIS, Université de Rome ‘Tor Vergata’ et président de SiHTA.



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