Nucléaire dès 2031 et pétrole, l’agenda énergétique de l’Ouganda (avec alarme environnementale)

Nucléaire dès 2031 et pétrole, l’agenda énergétique de l’Ouganda (avec alarme environnementale)

De l’extraction de pétrole sous les eaux du lac Albert à une centrale nucléaire, la première en Ouganda et la seconde en Afrique subsaharienne. Le gouvernement de Kampala fixe un nouvel objectif à son agenda économique : la génération d'”au moins” 1000 mégawatt (MG) du nucléaire à partir de 2031, un objectif qui est lié aux plans de diversification des sources d’approvisionnement voulus par le président Yoweri Museveni. L’économie ougandaise, a déclaré Museveni lui-même, capitalise sur les gisements d’uranium stockés dans son sous-sol, ce qui devrait faire partie des stratégies de Kampala pour lutter contre le changement climatique.

Le projet sera soutenu par la China National Nuclear Corporation, l’entreprise publique qui supervise la stratégie nucléaire de Pékin dans ses applications civiles et militaires. La première centrale, la centrale nucléaire de Buyende, devrait être construite dans la localité du même nom (Buyude) à environ 150 kilomètres au nord de la capitale Kampala. La ministre de l’Énergie, Ruth Nankabirwa Ssentamu, a déclaré que des évaluations de la centrale étaient en cours et que le projet devrait générer 2 000 MW, les 1 000 premiers « étant connectés au réseau national d’ici 2031 ».

L’Ouganda, a ajouté Nankabirwa Ssentamu, prend des “mesures fermes” pour intégrer le nucléaire dans le mix énergétique du pays et garantir des approvisionnements qui deviendront encore plus urgents avec la croissance économique envisagée par l’exécutif. Parallèlement à la percée nucléaire, Kampala investit massivement dans l’extraction de pétrole brut de son territoire, une activité qui devrait pousser les volumes d’exportation et accélérer un PIB déjà en hausse de plus de 5 % en 2022.

Du nucléaire au maxi pipeline Eacop

La centrale au nord de Kampala deviendrait la deuxième centrale nucléaire de tout le continent après celle sud-africaine de Koeberg, la troisième si l’on y ajoute celle en construction en Egypte. Kampala a réaffirmé sa stratégie tant en vue de diversifier le mix énergétique qu’en vue d’une “transition” durable de l’économie ougandaise.

En savoir plus

Le premier objectif répond à la précarité énergétique qui freine la croissance du pays d’Afrique de l’Est. Selon les données de la Banque mondiale, en 2020, un peu plus de 40 % d’une population de près de 50 millions d’habitants avait accès à l’électricité. En 2019, l’Agence internationale de l’énergie classe Kampala au septième rang de ses 20 premiers pays avec les pires déficits d’accès à l’électricité, tout en reconnaissant les progrès réalisés par le pays ces dernières années. Le second, l’engagement “écologique”, semble déjà moins en harmonie avec les orientations prises par le gouvernement de Kampala, protagoniste d’investissements massifs dans l’extraction et l’exportation de pétrole brut.

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