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Oakland : Le futur, d’abord testé

by Nouvelles

Oakland,en californie,est souvent perçue comme une ville marginale,surtout connue pour ses problèmes de pauvreté,de violence armée et son histoire d’activisme noir radical. Un nouvel ouvrage remet en question cette vision, arguant qu’Oakland devrait être considérée comme un centre névralgique du changement mondial au cours du siècle dernier. La ville a servi de nœud clé dans la nouvelle économie mondiale axée sur le commerce transpacifique, tout en étant l’une des « zones sacrifiées » que cette économie exige.

Loin d’être une exception, Oakland est en réalité un précurseur des mutations technologiques et économiques qui bouleversent les villes aux États-Unis et dans le monde. La ville est depuis longtemps le canari dans la mine de charbon de la Silicon Valley. ses habitants ne subissent pas passivement ces transformations, ils s’organisent et apprennent à riposter.

L’ouvrage retrace les répercussions personnelles des grandes évolutions technologiques et économiques des XXe et XXIe siècles à travers le parcours de Margaret Gordon, une militante de 78 ans pour la justice environnementale dans le quartier ouest d’Oakland. ces répercussions vont de la discrimination immobilière à la conteneurisation du transport maritime, en passant par les titres adossés à des créances hypothécaires et la crise financière de 2008.

Les questions initiales

L’ouvrage explore la relation entre l’activité portuaire et les toughés environnementales et autres que rencontre le quartier voisin. Il s’interroge sur l’impact d’une activité portuaire sur le reste de la ville.

Le quartier ouest d’Oakland et la Septième Rue

La Septième Rue était un axe commercial noir prospère dans les années 1930 et 1940. Dans les années 1950, un projet de « rénovation urbaine » a entraîné la démolition de nombreux bâtiments pour construire un immense bureau de poste. La construction d’une voie ferrée aérienne au centre de la rue a provoqué l’effondrement de cet axe commercial.

Aujourd’hui, la Septième Rue est une artère large et vide qui relie le centre-ville d’oakland au port. Peu d’entreprises y prospèrent, de nombreuses infrastructures sont délabrées, mais des acteurs locaux s’efforcent d’améliorer le quartier.

Margaret Gordon, figure centrale de l’ouvrage, est l’une de ces habitantes qui se battent pour rendre le quartier plus sûr. Elle est l’une des fondatrices du West Oakland Environmental Indicators Project et a été honorée par la Maison Blanche d’Obama en tant que « championne du changement » pour son travail d’amélioration de la qualité de l’air dans le quartier ouest d’Oakland.

Margaret Gordon connaît tout le monde, des dirigeants d’entreprises technologiques aux habitants de la rue. Sa vie témoigne d’un mouvement et d’un changement cruciaux dans la région de la baie de San Francisco, marqué par l’arrivée de nombreux Noirs pendant la Seconde Guerre mondiale.L’histoire d’Oakland et l’impact de la mondialisation

L’histoire d’Oakland est souvent marquée par l’arrivée de la population noire lors de la Grande Migration,suivie de la « rénovation urbaine » des années 1950 qui a détruit et déplacé les communautés noires,de l’épidémie de crack,de la guerre contre la drogue,puis de la gentrification et de nouveaux déplacements. L’ouvrage tente d’enrichir ce récit en reliant cette histoire aux grands changements économiques de la même période, notamment la conteneurisation et le développement d’un réseau de transport maritime reliant les fabricants asiatiques et les consommateurs américains. Oakland est le premier grand port de conteneurs de l’ouest des États-Unis, relié à la baie de Cam Ranh au Vietnam.

La construction de ces nouveaux réseaux de transport nécessite également des technologies de l’details pour contrôler les chaînes d’approvisionnement, c’est-à-dire les produits de la Silicon Valley.

Enfin, elle exige un paysage environnemental sacrifié pour développer le commerce mondial. Cela se traduit par la nécessité de centaines d’hectares côtiers pour entreposer les conteneurs et d’un quartier suffisamment marginalisé pour permettre la circulation de milliers de camions diesel chaque jour, polluant l’air et générant des nuisances sonores. La Silicon Valley et la croissance du transport maritime mondial sont directement liées aux problèmes rencontrés par les habitants du quartier ouest d’Oakland.

Les Black Panthers et le port d’Oakland

Les penseurs radicaux noirs d’Oakland, dont Huey P. Newton et d’autres dirigeants du Black Panther Party, étaient très conscients de l’importance d’Oakland en tant que ville portuaire mondiale et des implications de ce que l’on pourrait appeler aujourd’hui la « mondialisation ».

Au début des années 1970, Huey Newton, observant le port d’Oakland depuis son appartement-terrasse, a écrit un essai intitulé The Technology Question. Il a compris que le développement des chaînes d’approvisionnement mondiales était extrêmement puissant et difficile à arrêter, et qu’il avait des implications éthiques et politiques importantes. Newton et les Black Panthers espéraient construire un « intercommunalisme révolutionnaire », où des unités sous-nationales de différentes nations, se trouvant dans la même relation avec la puissance impériale américaine, s’uniraient. La ville d’Oakland devait être le premier nœud de ce réseau.

Les dirigeants du Black Panther Party avaient un plan pour prendre le pouvoir à Oakland et utiliser stratégiquement le port de la ville dans le cadre de la lutte mondiale pour la libération des Noirs.

L’histoire cachée des travailleurs de la Silicon Valley

L’ouvrage tente de raconter l’histoire cachée des travailleurs de la Silicon Valley. Il existe de nombreuses façons de raconter l’histoire de la Silicon Valley, mais beaucoup de choses ont été omises. Une main-d’œuvre considérable est nécessaire pour assembler et fabriquer les composants électroniques qui font de la Silicon Valley ce qu’elle est. Ce travail est indissociable de la fabrication asiatique et des femmes qui travaillent dans ces pays. Lorsque ce travail est effectué en Californie, de nombreuses personnes qui travaillent dans ces usines sont également des femmes immigrées. Ces deux groupes de femmes, de part et d’autre de l’océan, sont l’équivalent des ouvriers de l’automobile de Détroit. ce sont ces personnes, en grande partie des femmes asiatiques, qui ont construit la Silicon Valley, et elles ont été complètement effacées de l’histoire.

Les victoires inattendues

L’ouvrage relate les nombreuses façons dont l’innovation technologique peut dévaster les populations et les communautés. Il relate également un nombre inattendu de victoires, notamment plusieurs victoires pour les débardeurs de la côte ouest qui déchargeaient autrefois les navires à la main.

L’un des principaux postulats de l’ouvrage est que ce système de transport maritime du Pacifique comporte des points de blocage, et le premier d’entre eux est le port. En 1934, une grève massive des débardeurs à San Francisco se solde par une victoire totale. Ils obtiennent un bureau d’embauche et des améliorations de la cohérence et de la qualité de leur travail. L’International Longshore and Warehouse Union (ILWU) parvient à se syndiquer en tant que syndicat de gauche racialement intégré dans tous les ports de la côte ouest. Ce groupe est fascinant car il a permis aux forces de la modernisation d’accéder au front de mer, tout en conservant une force syndicale assez importante, bien que plus faible qu’à son apogée.

Face à l’essor du transport maritime par conteneurs, qui a considérablement réduit le nombre de travailleurs nécessaires pour charger et décharger les marchandises, le dirigeant de l’ILWU, Harry Bridges, a conclu un accord et, comme ils l’ont dit, « ils ont obtenu une part de la machine ». Pour chaque tonne expédiée, une somme d’argent était versée au syndicat, et ils ont accepté de réduire la taille du syndicat au fil du temps. Cette décision reste très controversée.

L’ouvrage évoque le monde disparu des dockers, leur travail et leur vie avant que la conteneurisation ne mette fin à ce mode de travail. Le travail était autrefois brutal,physiquement exigeant et épuisant. D’un autre côté, il y avait des amis, c’était humain, c’était amusant, à bien des égards, pas tous les jours, mais souvent.Il existait un lien ininterrompu avec la culture des débardeurs : les plaisanteries, la boisson, la culture des dockers. Aujourd’hui, le travail portuaire est fortement mécanisé, et la plupart des gens ne le qualifieraient plus de amusant, mais il est aussi moins dommageable pour le corps et plus sûr, à bien des égards.

Autres victoires inattendues

La dernière bataille a porté sur un terminal d’exportation de charbon dans le port d’Oakland, qui devait acheminer du charbon de l’Utah vers l’Asie. Des militants d’Oakland, dont Margaret Gordon, ont mis en place la campagne No coal in Oakland, et ils ont réussi à empêcher la construction du terminal d’exportation. Grâce au travail d’autres militants locaux qui ont également maintenu la ligne sur les exportations de charbon dans d’autres ports,le charbon est toujours dans le sol en Utah.

L’avenir des villes

L’ouvrage exprime l’inquiétude que les systèmes logistiques de la chaîne d’approvisionnement qui régissent depuis longtemps le transport maritime mondial ne reviennent de plus en plus au pays, et que la commande à la demande ne menace de remplacer la ville elle-même comme moyen d’organiser le commerce. Les villes pourraient devenir une technologie dépassée.

La pandémie a été perçue comme un événement dont nous nous remettrions. Mais si, au lieu d’une simple parenthèse, elle était une accélération ?

Il est possible de choisir la ville plutôt qu’une conception individualiste et étroite de la commodité. À long terme, ne pas avoir de restaurants ouverts, de librairies ou de cafés est très peu pratique, même s’il peut être plus pratique de commander une livraison à un moment donné.

Oakland : D’une ville Marginale à un Center de Changement Mondial – Analyze et FAQ

Ce texte propose une nouvelle perspective sur Oakland, en Californie, la considérant comme un centre névralgique du changement mondial, plutôt qu’une ville marginalisée. Il explore les impacts de la mondialisation, de la technologie et de l’activité portuaire sur la ville et ses habitants, en particulier ceux du quartier ouest. Margaret Gordon, militante environnementale, incarne cette lutte et l’ouvrage met en lumière l’histoire cachée des travailleurs de la Silicon Valley et les victoires inattendues face aux défis posés par le commerce transpacifique.

Tableau Récapitulatif : Points Clés du Texte

| Aspect | Description |

| :—————————————- | :——————————————————————————————————————————————————————————————————————————————– |

| Vision Traditionnelle d’oakland | Ville marginale avec problèmes de pauvreté, violence et activisme noir. |

| nouvelle Perspective | Centre de changement mondial, précurseur des mutations technologiques et économiques. |

| Rôle d’Oakland | Nœud clé de la nouvelle économie mondiale axée sur le commerce transpacifique, “zone sacrifiée” par cette même économie. |

| Personnage clé | Margaret Gordon, militante pour la justice environnementale dans le quartier ouest, exemple des impacts de la mondialisation. |

| Enjeux du Quartier Ouest | Impact de l’activité portuaire, discrimination immobilière, conteneurisation, pollution, nuisances sonores. |

| Black Panthers | Conscience de l’importance d’Oakland comme ville portuaire mondiale; recherche d’un “intercommunalisme révolutionnaire” pour lutter contre la puissance américaine. |

| Travailleurs de la Silicon Valley | Histoire cachée des travailleurs (principalement des femmes asiatiques) qui ont construit la Silicon valley. |

| Victoires Inattendues | Victoires des débardeurs (ILWU) face à l’essor du conteneur, opposition réussie à un terminal d’exportation de charbon. |

| Menaces et Perspectives Futures | Risque de déclin des villes face à l’essor de la “commande à la demande”, appel à choisir la ville comme vecteur de lien social et de diversité. |

Questions fréquemment Posées (FAQ)

Q : Quelle est la thèse principale de l’ouvrage ?

R : Oakland devrait être considérée comme un centre névralgique du changement mondial,et non une ville marginale.

Q : Quel rôle joue le port d’Oakland ?

R : Il est le premier grand port de conteneurs de l’ouest des États-Unis et un pivot important pour le commerce transpacifique, mais aussi une source de problèmes pour les quartiers voisins.

Q : Qui est Margaret Gordon ?

R : Une militante pour la justice environnementale dans le quartier ouest d’Oakland, une des figures centrales de l’ouvrage.

Q : Comment les Black Panthers voyaient-ils le port d’Oakland ?

R : Ils comprenaient son importance mondiale et voulaient l’utiliser comme un élément clé de leur lutte révolutionnaire.

Q : Quel est le lien entre la Silicon Valley et Oakland ?

R : La Silicon Valley et sa croissance du transport maritime sont directement liées aux problèmes rencontrés par les habitants du quartier ouest.

Q : Quelles sont les victoires évoquées dans l’ouvrage ?

R : Victoires des débardeurs et opposition réussie à un terminal d’exportation de charbon.

Q : Quel est le principal défi futur mentionné ?

R : Le risque de déclin des villes face à la “commande à la demande”.

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