Obésité infantile, comment y mettre fin : entretien avec Ana Mera, experte en nutrition Auteur : Amparo Luque

Les pharmaciens, en tant que prescripteurs locaux, surveillent au jour le jour l’état de santé de la population, de personne à personne. Ana Mera Albarracín Elle est conseillère dans ce domaine depuis de nombreuses années et s’est également spécialisée en nutrition et diététique, elle connaît donc parfaitement le problème spécifique de obésité infantile. En utilisant des données aussi alarmantes que notre pays étant l’un de ceux avec les pourcentages de surpoids et d’obésité les plus élevés d’Europe, il vise à ouvrir les yeux des parents sur une réalité qui, dans la plupart des cas, n’est pas correctement perçue et, par conséquent, abordée. De nombreux facteurs l’influencent, mais l’alimentation est évidemment l’un des principaux. Sommes-nous attentifs à l’alimentation quotidienne de nos enfants ? La famille est un pilier fondamental, mais « cette obésité infantile est généralement due à de mauvaises habitudes apprises à la maison. “Il est probable que de nombreux adultes ont perdu ces aspects fondamentaux de la santé et de l’alimentation, se laissant emporter par le rythme de la vie quotidienne”, explique l’expert, qui nous donne des conseils pour prévenir et combattre ce problème de santé.

L’obésité infantile continue d’augmenter et l’Espagne est l’un des pays de l’UE avec les chiffres les plus élevés. En tant que nutritionniste expert, considérez-vous que le principal problème réside dans la nutrition des enfants ? Que faisons-nous de mal ?

C’est vrai, avec la Grèce et l’Italie, l’Espagne présente les données les plus sérieuses de toute l’Europe, avec une prévalence du surpoids et de l’obésité infantiles proche de 40 %. Il est essentiel de reconnaître que l’obésité a une origine complexe et multicausale dans laquelle interviennent des facteurs biologiques, psychosociaux, communautaires et environnementaux.

Il nous est donc difficile de répondre précisément à la question de savoir quelles sont les causes de cette obésité infantile. On peut le relier à de mauvaises habitudes alimentaires au niveau familial, comme une faible consommation de fruits et légumes, une consommation élevée de graisses saturées et de sucres, mais aussi au manque d’activité physique et à l’utilisation excessive des écrans.

Une façon de lutter contre l’obésité consiste à adopter de bonnes habitudes au cours des 2 premières années de la vie. Il s’agit de favoriser l’allaitement jusqu’à 6 mois et de le prolonger jusqu’à un an si possible.

Si l’on se concentre sur la consommation de sucre, les études réalisées dans notre pays concluent que nos petits consomment plus du double de la quantité de sucres ajoutés recommandée par l’OMS, les principales sources étant les biscuits, la poudre de cacao et les yaourts. sucré C’est-à-dire des aliments qui font généralement partie de l’alimentation habituelle des enfants et dont les parents ne sont pas très conscients de leur teneur élevée en sucre. Cela me fait réfléchir… Savons-nous ce que mangent nos enfants ?

Les produits laitiers, ainsi que les yaourts à boire ou les laits fermentés, sont consommés quotidiennement par 27 % de la population infantile. À l’opposé se trouvent les boissons gazeuses, que seulement 1 % des enfants consomment quotidiennement. Je crois donc qu’il est essentiel de revoir l’alimentation des enfants, en tenant compte à la fois de la composition nutritionnelle et d’un autre élément essentiel, la fréquence de consommation de tous les aliments (solides et liquides).

Petits-déjeuners et collations qui contribuent au surpoids chez les enfants

L’éducation nutritionnelle est essentielle dès les premières années de la vie, comme vous le dites, en enseignant quels aliments doivent être consommés, mais aussi en se concentrant sur la fréquence à laquelle le faire. Il semble que là où nous faisons le plus d’erreurs, c’est au petit-déjeuner et aux collations, vous êtes d’accord ?

En effet, une façon de lutter contre l’obésité consiste à adopter de bonnes habitudes dès les 2 premières années de la vie. Il s’agit de favoriser l’allaitement jusqu’à 6 mois et de le prolonger jusqu’à un an si possible. Il est également essentiel de mettre en œuvre correctement une alimentation complémentaire variée et saine dès 6 mois. Si au cours de ces 2 premières années l’enfant et son environnement adoptent de bonnes habitudes, il est très probable qu’elles seront conservées pour le reste de sa vie.

Les parents se concentrent davantage sur le déjeuner et le dîner, mais pas tellement sur le petit-déjeuner ou les collations. Une récente étude de l’UOC indique que seulement 22 % des enfants catalans entre 3 et 12 ans consomment des collations saines ; 78% le font avec des excès de pâtisseries, de biscuits, etc. Ainsi, ces deux repas de la journée sont ceux où nous proposons des options plus sucrées ou riches en glucides, car ils sont généralement plus rapides à préparer ou plus faciles à emporter à la porte de l’école.

Il est essentiel de revoir l’alimentation des enfants en tenant compte à la fois de la composition nutritionnelle et de la fréquence de consommation de tous les aliments (solides et liquides).

Si nous donnons à un enfant des céréales très sucrées au petit-déjeuner, cela affectera non seulement son alimentation, mais aussi ses résultats scolaires, puisqu’il sera plus irrité le matin. En revanche, avec des petits déjeuners où l’on propose des protéines et des graisses saines, comme une omelette française avec du pain à la tomate et à l’huile, ils seront beaucoup plus stables sur le plan émotionnel.

Les habitudes quotidiennes sont très importantes, mais qu’en est-il des vacances, des fêtes, des anniversaires… ? C’est là que les enfants reçoivent généralement davantage de produits sucrés et malsains.

Nous pouvons profiter des vacances pour partager plus de temps avec nos enfants et les accompagner dans leurs habitudes saines. La base d’une alimentation saine n’est pas l’interdiction des aliments. En effet, nous savons que la restriction peut être contre-productive, elle génère de l’anxiété, du stress, de la dépression… Si, par exemple, votre enfant aime beaucoup les glaces, proposez-lui une sans remords, mais que cela soit une exception et ne soit pas pris comme une règle. norme. général.

J’insiste sur le fait que le principal problème réside dans le menu quotidien, dans les aliments malsains quotidiens ; dans la fréquence de consommation. Pas dans le fait qu’un enfant mange une glace en vacances, une part de gâteau lors d’une fête d’anniversaire ou une boisson gazeuse lors d’une fête de famille.

Éducation nutritionnelle pour changer les mauvaises habitudes

L’étude ALADINO 2019 montre que 88,6 % des parents d’enfants en surpoids perçoivent à tort le poids de leurs enfants comme normal. Pourquoi « sous-estimons-nous » l’importance de l’obésité chez nos enfants ? Comment sensibiliser les familles à l’importance de détecter les erreurs majeures et de changer les mauvaises habitudes du quotidien ?

En effet, malheureusement, nous, parents, n’en sommes pas suffisamment conscients. Cela est sûrement lié à la normalisation de l’obésité. Nous devrions nous alarmer, mais nous nous sommes habitués à cette situation. Et cela est en grande partie lié à la famille, puisque cette obésité infantile est généralement due à de mauvaises habitudes apprises à la maison.

Si, par exemple, votre enfant aime beaucoup les glaces, proposez-lui une sans regret, mais que cela soit une exception et non une règle générale.

Il est probable que de nombreux adultes ont perdu ces aspects fondamentaux de la santé et de l’alimentation, se laissant emporter par le rythme effréné de la vie quotidienne. Nous devons en prendre conscience et le faire maintenant. C’est en famille, avec les conseils des professionnels de santé mais aussi avec le soutien des écoles que les enfants doivent apprendre à manger.

Justement à l’heure de la rentrée, quel rôle joue la cantine scolaire dans le phénomène de l’obésité infantile ?

Nos petits passent de nombreuses heures par jour à l’école. C’est pour cette raison que l’importance d’une alimentation saine à l’école a un impact direct sur la santé et le bien-être de nos enfants et est utilisée comme outil pour lutter contre l’obésité infantile.

Ainsi, la cantine scolaire doit être un lieu où chaque jour les enfants acquièrent de saines habitudes alimentaires et connaissent les règles d’une alimentation saine pour toute leur vie. En fait, il existe une réglementation régionale à cet égard qui s’occupe des repas que les garçons et les filles mangent dans les écoles afin de garantir qu’ils soient en bonne santé.

Quels autres facteurs de risque ou mauvaises habitudes peuvent et doivent être modifiés pour éviter cet excès de poids chez nos enfants ?

Nous devrions adopter la devise : « Moins d’écrans et plus de parcs ». Les enfants de moins de 5 ans devraient passer moins de temps assis à regarder des écrans ou dans leur poussette. Nous devons remettre les enfants à jouer activement. Et, bien sûr, garantir des heures de sommeil adéquates, quelque chose que nous oublions aussi à de nombreuses reprises et qui nous prédispose à l’obésité.

Si nous donnons à un enfant des céréales très sucrées au petit-déjeuner, cela affectera non seulement son alimentation, mais aussi ses résultats scolaires, puisqu’il sera plus irrité le matin.

Si l’on retrouve un enfant déjà en surpoids, comment réorienter son alimentation ? Faut-il interdire certains aliments ou les éliminer radicalement de son alimentation ? Juste les réduire ? Est-il conseillé de le mettre au régime ?

Comme nous l’avons dit, reconnaître le problème est la première chose à faire pour lutter contre l’obésité infantile. À partir de là, il faut se remettre entre les mains d’une équipe multidisciplinaire qui comprend des diététistes-nutritionnistes. Dans cette première phase, les habitudes de vie, l’anamnèse (âge d’apparition, antécédents familiaux), l’examen physique (évaluation de la tension artérielle, altérations cutanées…), l’indice de masse corporelle (IMC), la composition corporelle… sont analysés.

Une fois l’état nutritionnel évalué et le risque associé au surpoids évalué, il est temps de prendre des décisions pour stopper cette prise de poids corporel. Dans les cas associés à des facteurs de risque, l’option d’une perte de poids peut également être envisagée.

Il est important de ne pas blâmer la famille ou l’enfant, ni de les réprimander pour avoir mangé tel ou tel aliment, ni de planifier des régimes restrictifs, ni d’utiliser la nourriture comme récompense ou punition. L’approche consiste à impliquer l’ensemble de la famille pour améliorer l’environnement alimentaire de tous ses membres, ainsi que promouvoir un mode de vie actif et réduire la sédentarité.

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