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OCDE : discipline budgétaire face aux tarifs et à la défense

by Nouvelles

La guerre commerciale et la tension géopolitique ravivée par Donald Trump sonnent l’alarme concernant les prévisions de croissance mondiale. Après une période où l’inflation semblait maîtrisée et où les craintes de ralentissement se concentraient sur l’Europe, la tension a radicalement modifié les estimations des principales institutions internationales. L’OCDE, dans son dernier rapport, avertit que la « fragmentation » de l’économie et du commerce mondial « est une préoccupation clé ».

« Un augmentation plus importante et plus large des barrières commerciales affecterait la croissance mondiale et aggraverait l’inflation,ce qui à son tour entraînerait une politique monétaire plus restrictive »,
l’OCDE

L’OCDE anticipe un ralentissement notable de la croissance annuelle aux États-Unis par rapport au rythme soutenu que la première puissance mondiale avait maintenu jusqu’à présent. Elle réduit de deux dixièmes l’estimation du PIB pour cette année, à 2,2 %, avec une modération plus importante, à 1,6 %, en 2026.

Dans la zone euro, la prévision est désormais de 1 % pour 2025 et de 1,2 % pour l’exercice suivant.Dans les deux cas, cela représente une baisse de trois dixièmes par rapport à la précédente prévision de décembre. Dans ce contexte, la résistance de l’économie espagnole est à souligner. Selon l’OCDE, elle croîtra de 2,6 % cette année, soit trois dixièmes de plus que l’estimation précédente. L’Espagne est d’ailleurs le seul pays de la zone euro qui présente de meilleures projections qu’en décembre.

La prévision de l’OCDE est plus modérée que celles d’autres institutions comme la Banque d’Espagne (+2,7 %) ou BBVA Research (+2,8 %). Cette prudence s’explique par une incertitude face aux décisions du nouvel occupant de la Maison Blanche.

« Si les mesures de politique commerciale annoncées persistent, les nouveaux droits de douane bilatéraux augmenteront les recettes des gouvernements qui les imposent, mais pèseront sur l’activité mondiale, les revenus et les recettes fiscales »,
l’OCDE

L’organisation met en garde contre le risque d’une forte augmentation du coût du commerce dans les prochaines années, qui pourrait entraîner une hausse des prix des biens finaux pour les consommateurs et des biens intermédiaires pour les entreprises.

« L’impact sera amplifié lorsqu’ils franchiront les frontières plusieurs fois et que des droits de douane seront appliqués à chaque étape, comme c’est le cas sur le marché intégré nord-américain »,
l’OCDE

La prévision d’inflation aux États-Unis grimpe de sept dixièmes pour cette année, à 2,8 %. Dans la zone euro, elle se maintient à 2,2 %, soit un dixième de plus que prévu en décembre. L’Espagne se distingue avec une augmentation de quatre dixièmes, à 2,5 %, s’alignant sur la prévision de la Banque d’Espagne.

Dans son rapport,l’OCDE analyze également le risque d’une augmentation de 10 points de pourcentage des droits de douane bilatéraux. La conclusion est que la production mondiale pourrait chuter de 0,3 % la troisième année de la mesure, avec une augmentation de l’inflation de 0,4 point de pourcentage par an en moyenne au cours de ces trois premières années.

« Le volume du commerce mondial diminuerait d’environ 2 % »,
l’OCDE

« L’impact de ces chocs serait amplifié si l’incertitude politique augmentait encore ou si une réévaluation généralisée des risques se produisait sur les marchés financiers »,
l’OCDE

Une telle situation saperait la confiance des consommateurs, entraînant un ralentissement dangereux des dépenses des ménages et des entreprises.

Pour éviter ce scénario, l’OCDE ne voit qu’une seule solution : un environnement politique plus stable qui réduise l’incertitude, ainsi que des « réformes structurelles plus ambitieuses qui pourraient stimuler la croissance ». Un accroissement des dépenses publiques dans le domaine de la défense pourrait également soutenir les économies à court terme, mais pourrait aussi accroître les pressions fiscales à plus long terme.

L’organisation exhorte les gouvernements à faire preuve de « discipline fiscale pour garantir la soutenabilité de la dette, maintenir la capacité de réaction face aux crises futures et s’adapter aux pressions de dépenses actuelles et futures », faisant clairement allusion à l’augmentation prévisible des dépenses de défense actuellement débattue en Europe.

« Certaines pressions urgentes en matière de dépenses, en particulier la nécessité d’augmenter substantiellement les dépenses de défense dans de nombreux pays européens, obligent déjà les pays à prendre des décisions difficiles concernant le rythme et la composition de l’ajustement fiscal et des dépenses »,
l’OCDE

L’OCDE appelle à une conception soignée des ajustements fiscaux « pour garantir un soutien adéquat à ceux qui en ont besoin et conserver les ressources nécessaires pour relever les défis de dépenses à long terme ».

L’OCDE tire la sonnette d’alarme : ralentissement économique mondial en vue

La guerre commerciale et les tensions géopolitiques exacerbent les craintes d’un ralentissement économique mondial. L’OCDE, dans son dernier rapport, prévient d’une “fragmentation” de l’économie mondiale et révise à la baisse ses prévisions de croissance.

Prévisions de croissance révisées à la baisse

L’incertitude politique, notamment concernant les décisions de l’management américaine, est le principal facteur de cette révision. Les prévisions de croissance sont sensiblement revues à la baisse pour les États-Unis et la zone euro.

| Pays/zone | Croissance PIB 2025 (Prévision OCDE) | Croissance PIB 2026 (Prévision OCDE) | Inflation 2025 (Prévision OCDE) |

|———————-|———————————|———————————|——————————-|

| États-Unis | 2,2% | 1,6% | 2,8% |

| Zone Euro | 1% | 1,2% | 2,2% |

| Espagne | 2,6% | – | 2,5% |

L’Espagne fait figure d’exception, avec une croissance prévue supérieure aux estimations précédentes. Cependant, l’OCDE reste plus prudente que d’autres institutions, comme la Banque d’Espagne ou BBVA Research.

Hausse des droits de douane : un risque majeur

L’OCDE met en garde contre l’impact négatif d’une augmentation des barrières commerciales. Une hausse de 10 points de pourcentage des droits de douane bilatéraux pourrait entraîner :

Une chute de 0,3% de la production mondiale dès la troisième année.

Une augmentation de l’inflation de 0,4 point de pourcentage par an en moyenne pendant trois ans.

* Une baisse d’environ 2% du volume du commerce mondial.

L’incertitude politique : un facteur aggravant

L’incertitude politique amplifie le risque de ralentissement. Une aggravation de cette incertitude ou une réévaluation des risques sur les marchés financiers pourraient saper la confiance des consommateurs et entreprises,conduisant à une baisse des dépenses.

Recommandations de l’OCDE

L’OCDE préconise un environnement politique stable, des réformes structurelles ambitieuses et une discipline fiscale pour éviter un scénario négatif. L’augmentation des dépenses de défense, bien que pouvant soutenir les économies à court terme, pourrait augmenter les pressions fiscales à long terme. Un ajustement fiscal judicieux est donc crucial pour préserver les ressources nécessaires face aux défis futurs.

FAQ

Q : Quelles sont les principales préoccupations de l’OCDE ?

R : La fragmentation de l’économie mondiale, la hausse des barrières commerciales et l’incertitude politique.

Q : Comment l’OCDE prévoit-elle la croissance de l’Espagne ?

R : Une croissance de 2,6% en 2025, supérieure aux estimations précédentes.

Q : Quel est l’impact prévu d’une hausse de 10 points de pourcentage des droits de douane ?

R : Chute de la production mondiale, hausse de l’inflation et diminution du commerce mondial.

Q : Quelle est la principale recommandation de l’OCDE pour éviter un ralentissement ?

R : Un environnement politique plus stable et des réformes structurelles ambitieuses.

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