Au Mercedes-Benz Stadium, devant plus de 77 000 spectateurs, les Buckeyes remportent leur sixième titre de leur histoire, le premier depuis 2014
Riccardo Pratesi
21 janvier – 09h17 – MILAN
Les Ohio State Buckeyes sont les champions nationaux de football collégial des États-Unis en 2025. Ils ont battu Notre Dame en finale à Atlanta, au Mercedes-Benz Stadium, devant plus de 77 000 spectateurs, remportant le sixième titre de leur histoire, le premier depuis 2014. Grande tradition, énorme audience, chiffre d’affaires sensationnel, un très classique, un format de première édition, des playoffs à 12 équipes, bon pour maximiser les revenus : il y a tout dans le succès de l’université avec le campus de Columbus, celui avec le stade appelé The Shoe parce qu’il ressemble à un cheval sabot. C’est aussi cela, avant tout, le football universitaire : l’histoire, la singularité, le folklore entre le sacré et le profane, entre tradition puriste et machine à sous. Les Américains sont fous de football, le premier sport national, le sport collégial, qui fait ressortir leur sentiment d’appartenance d’une manière que même la NFL ne peut pas faire.
LE MATCH
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Ils affrontèrent la septième tête de série, les Fighting Irish, et la 8e tête de série, les Buckeyes, surnom qui identifie les natifs de l’Ohio. Arrivés par surprise pour jouer le titre, les Oregon Ducks et les Georgia Bulldogs étaient les favoris sur le papier. Ohio State était considérée comme l’équipe à battre contre Notre Dame et n’a pas déçu les attentes. Mené également 31-7, dans le 3ème quart-temps, il a subi une fière remontée de l’Université d’Indiana, capable de revenir à une possession, à 23-31, à 4′ de la fin, mais il a ensuite “resté” sous pression, fermant le score d’un coup de pied à 26 secondes de la fin, celui de la finale 34-23. Le jeu du match était une passe de 56 verges au 3e essai du quart-arrière senior et étudiant-athlète Will Howard au receveur de première année Jeremiah Smith en fin de match. Cela a déclenché des célébrations pour ceux qui portaient du rouge dans la capitale du Sud, Atlanta, et dans l’Ohio, dans le froid glacial de Columbus. De toute façon, personne n’a ressenti le froid par une nuit comme celle-ci.
TRADITION ET MODERNITÉ
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La tradition est essentielle dans le sport universitaire américain. Celle qui a fait considérer la saison perdue par ceux qui soutiennent les Buckeyes après la défaite contre l’Université du Michigan, contre les Wolverines, les rivaux historiques de l’Ohio State, ceux qui ont leur terrain à Ann Arbor. Les « ennemis » du sport. Il s’agit de la rivalité la plus sincère et la plus suivie du football universitaire, l’équivalent de Duke-Caroline du Nord au niveau du basket-ball, pour ainsi dire. Alors, vous ne le croirez peut-être pas, mais tout est vrai, après la victoire 13-10 du Michigan chez les Buckeyes, beaucoup avaient demandé le chef de l’entraîneur de l’Ohio State, Ryan Day, qui célèbre pourtant aujourd’hui le triomphe, parmi les confettis. Les sports collégiaux sont comme ça : basés sur l’intestin. Des émotions fortes, très fortes. Ceux des 18-21 ans pour qui chaque match est une question de vie ou de mort, dans leur perspective de jeunesse. Le football universitaire attire des foules immenses dans les stades, ceux qui n’ont jamais oublié leur alma mater, l’université où ils ont obtenu leur diplôme il y a des décennies, et qui vont encourager les nouvelles générations qui portent ce maillot. La tradition qui s’est toujours exportée dans la NFL, celle des grands running backs des Buckeyes, Archie Griffin, Eddie George, plus récemment Zeke Elliott. La tradition alliée à la modernité, avec les signes des temps cependant. Notre Dame, l’université de football historique de l’État par excellence du basket-ball en Amérique, l’Indiana, celui pour lequel a joué Joe Montana, l’un des meilleurs quarterbacks de tous les temps, puis la légende des 49ers de San Francisco, celui aux 11 collégiaux titres, mais le dernier en 1988, il avait 10 “transferts” dans l’équipe pour la finale. Pour Notre Dame, université dotée d’un campus à South Bend, aux normes académiques élevées et exigeantes, du moins sur le papier, même pour les étudiants-athlètes, il aurait été autrefois impossible d’imaginer recruter des « rejetés » dans d’autres universités. Aujourd’hui, c’est la pratique. Dans un contexte où même les universitaires, les enfants, gagnent de l’argent et on parle de gros sous, grâce au NIL, aux accords de nom, d’image et de ressemblance, bref au droit à l’image. Il y a désormais moins de sentiment d’appartenance parmi les athlètes, mais les fans restent fidèles à vie. De toute façon.
NOUVEAU FORMAT
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C’était la première édition du format à 12 équipes. Ohio State avait triomphé la fois précédente, en 2014, à l’occasion d’un autre changement de format, le passage à un format à quatre équipes par rapport à la traditionnelle grande finale entre les deux premiers, choisis en fonction des résultats et performances de la saison. Désormais, celui qui joue en finale décide du terrain, mais ne pensez pas que ce soit un choix romantique : il vise à gagner de l’argent, à attirer l’attention plus longtemps, même plus loin que les nombreux Bowls qui clôturent la saison de football universitaire. Un nouveau format qui se rapproche de celui inimitable du basket universitaire, celui du March Madness.
PERSPECTIVES DE LA NFL
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Le repêchage 2025 est prévu du 24 au 26 avril. Les Titans du Tennessee auront le premier appel, “fort” du pire bilan NFL de la saison. Les choix sont traditionnellement répartis sur sept tours, soit 32, un par équipe, à chaque tour. La rédaction n’est pas du tout une science exacte. Tom Brady, le meilleur de l’histoire du jeu, a été choisi avec le 199e choix en 2000, pour ainsi dire. Ohio State et Notre Dame exposeront plusieurs espoirs d’élite à Green Bay, domicile du repêchage de 25. Surtout pour les Buckeyes l’ailier défensif JT Tuimoloau, sack en finale, et le receveur Emeka Egbuka, 6 attrapés contre les Irlandais, Notre Dame a pour premier espoir le safety Xavier Watts, 6 plaqués ce soir. Curiosité : s’il n’était pas passé directement du lycée à la NBA, LeBron James serait allé à l’université de l’Ohio State. Il était également présent au match à Atlanta, portant un chapeau rouge, encourageant les Buckeyes.
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