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« Oldboy » et « Marco » : deux approches du cinéma violent

by Nouvelles

La violence est indéniablement devenue un thème majeur du cinéma indien contemporain, avec une tendance qui gagne du terrain ces dernières années. Plusieurs films de diverses industries à travers l’Inde, tels que « Kill », « Maharaja », « Animal » et, plus récemment, le film malayalam « Marco », ont mis en évidence une violence intense. Réalisé par Haneef Adeni et interprété par Unni Mukundan, “Marco” s’est rapidement imposé comme l’un des films les plus violents du cinéma indien.

Même si “Marco” fait des comparaisons avec des films de Bollywood comme “Kill” et “Animal” en raison de leur violence intense, il est essentiel de reconnaître l’influence du cinéma sud-coréen, qui constitue la référence en matière de narration violente au début des années 2000. Un bon exemple en est « Oldboy », réalisé par Park Chan-wook. Largement considéré comme l’un des plus grands films jamais réalisés, « Oldboy » est souvent célébré comme un classique dans le domaine du cinéma violent.

L’influence du cinéma sud-coréen sur des films comme “Marco” ne peut être ignorée. Sorti en 2003, « Oldboy » a établi une norme élevée en matière de violence cinématographique, mettant en valeur la brutalité d’une manière qui remet en question les conventions dominantes. L’un de ses moments les plus emblématiques, la scène de combat dans les couloirs filmée en une seule prise, reste une masterclass en chorégraphie : granuleuse, chaotique et réaliste, loin des séquences d’action soignées typiques de son époque.

En comparaison, « Marco » introduit un niveau de violence qui semble relativement nouveau pour le public malayali. Alors que les récents films malayalam comme « Mura » et « Pani » ont exploré des thèmes violents, « Marco » repousse les limites plus loin. Des mutilations aux explosions en passant par le gore extrême, le film offre une vitrine sans faille de la brutalité, laissant peu de place à l’imagination. Une scène particulièrement choquante montre la tête d’un enfant écrasée avec une bouteille de gaz – un acte si extrême qu’il frise la gratuité.

Les deux films tournent autour de la vengeance mais adoptent des approches très différentes. Dans « Oldboy », l’histoire de vengeance est intimement liée au traumatisme personnel et au mystère. Le protagoniste, Oh Dae-su, se lance dans un voyage de découverte, découvrant des vérités choquantes sur son passé. Le point culminant du film, qui présente une tournure moralement complexe, oblige le public à remettre en question sa propre perception du bien et du mal. « Oldboy » utilise la violence comme un outil pour explorer les profondes cicatrices psychologiques et la nature cyclique de la douleur, garantissant que chaque acte d’agression semble utile.

En revanche, « Marco » se concentre davantage sur la violence stylisée et sur une narration simple. La mission du protagoniste est claire : anéantir tous ceux qui ont fait du tort à sa famille. Contrairement à « Oldboy », où Oh Dae-su subit une transformation émotionnelle significative, « Marco » ne plonge pas profondément dans la psyché ou l’histoire du protagoniste. Le film donne la priorité à la valeur de choc plutôt qu’à la profondeur des personnages, en utilisant la brutalité graphique pour faire avancer le récit.

« Oldboy » s’abstient de glorifier la violence, mais la présente plutôt comme une manifestation d’un traumatisme psychologique. Les actes d’agression découlent de profondes blessures émotionnelles, qu’il s’agisse de la rage incontrôlable d’Oh Dae-su ou de la vengeance froide et calculée de Lee Woo-jin. Cette approche retenue permet au film d’explorer les conséquences de la violence plutôt que de la glorifier. Par exemple, lorsque Oh Dae-su se coupe la langue, l’acte n’est pas montré de manière explicite en détail, mais son poids émotionnel est profondément ressenti.

D’un autre côté, « Marco » embrasse la violence excessive, se sentant souvent plus sensationnel que nécessaire. L’intensité de sa brutalité domine le récit, laissant peu de place à la subtilité ou à la réflexion. Même s’il peut captiver le public par sa pure audace, le manque de nuances émotionnelles l’empêche d’atteindre la profondeur psychologique d’un film comme « Oldboy ».

En fin de compte, les deux films se distinguent par leur représentation de la vengeance, bien que sous des angles très différents. « Oldboy » utilise la violence comme moyen d’explorer la fragilité humaine et l’ambiguïté morale, tandis que « Marco » opte pour une approche plus viscérale et choquante. Ensemble, ils reflètent l’évolution du langage de la violence au cinéma, offrant au public des expériences contrastées qui provoquent à la fois une réflexion et une réaction viscérale.

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