2024-11-01 23:45:00
Zwischen Purcell und Britten hält ein weiterer britischer Name Einzug auf deutschen Bühnen: Es ist Ethel Smyth, deren 1906 fertiggestellte Oper „The Wreckers“ bis zur Wiederentdeckung beim Glyndebourne Festival 2022 kaum Beachtung fand. Diese Spielzeit ziehen mit den Staatstheatern in Karlsruhe, Meiningen und Schwerin gleich drei deutsche Häuser nach, auch wenn es in den Saisonbroschüren nicht danach aussehen mag. Dort ist nämlich von „The Wreckers“, den „Strandräubern“ oder dem „Strandrecht“ die Rede, und würde ein viertes Haus noch „Les Naufrageurs“ aufführen, wäre der Reigen perfekt. Die Vielsprachigkeit zeugt von Smyths Bemühungen, ihr Werk an die Opernhäuser zu bringen.
Nachdem sie um 1890 erstmals mit den Legenden Cornwalls in Berührung gekommen war, reiste sie 1902 wieder dorthin. Die Aufzeichnungen übermittelte sie ihrem Freund Harry Brewster mit der Bitte, ihr daraus ein Libretto zu schmieden. Sein Text erzählt von einer verelendeten Dorfgemeinschaft, die Schiffe stranden lässt, um sie auszurauben. Einzig Thirza, die Frau des Predigers Pascoe, hat sich mit ihrem Geliebten Mark verbündet, um die Schiffe durch heimliche Leuchtfeuer vor ihrem Untergang zu bewahren. Erzürnt über die ausbleibende Beute und die unerwiderte Liebe zu Mark, findet die Widersacherin Avis mit einem Trupp nachts den zusammengebrochenen Pascoe neben dem Feuer, das Mark und Thirza vor ihrer Flucht entflammt haben. Rechtzeitig kehren die gewissenhaften Liebenden zurück, retten Pascoe vor dem Dorftribunal und liefern sich selbst der Todesstrafe durch Ertrinken aus.
Parce que Brewster préférait le français pour sa prose, la version originale de l’ouvrage reçut le titre « Les Naufrageurs ». Lorsqu’une première prévue à Covent Garden – comme celle de Gustav Mahler à Vienne – échoua en raison de conflits entre réalisateurs, Smyth se tourna vers sa ville d’études à Leipzig, où l’œuvre fut créée sous une forme très abrégée le 11 novembre 1906 sous le titre ” Droit de plage ». C’était sa responsabilité de continuer ainsi, car si le public recevait l’œuvre avec enthousiasme, elle était tellement indignée par l’archet qu’elle volait toutes les notes des tribunes de l’orchestre à sa manière en manches de chemise. En 1909, l’opéra fut représenté dans une traduction anglaise sous le titre « The Wreckers » à Covent Garden en 1909, mais disparut ensuite à nouveau.
L’œuvre en trois actes offre une instrumentation à plusieurs niveaux, des mouvements choraux complexes et une grande variété de formes. Les modèles sont sans doute aussi évidents : « Carmen » au premier acte, « Tristan et Isolde » au deuxième, « Aïda » au troisième acte. Et pourtant, cela vaut la peine de prendre le travail au sérieux. Bien qu’il ait besoin d’être rationalisé et que l’arc du duo du deuxième acte ne corresponde pas à celui de « Tristan », d’autres aspects, tels que la manière dont Smyth traite le matériel thématique, sont développés de manière fascinante.
Le matériel présente cependant aux réalisateurs le choix entre le kitsch fantaisiste des pirates et la recherche d’une pertinence intemporelle. Keith Warner à Karlsruhe et Jochen Biganzoli à Meiningen ont choisi cette dernière option. Warner déplace l’action dans les ruines d’une station de recherche à Cornwall, où les Wreckers cherchent refuge contre le désert qu’est devenue la terre. La sortie de la station, que Tilo Steffens a créée de manière impressionnante entre le ventre du navire et le bunker, n’est possible qu’avec un masque à gaz. Le fait que Thirza soit exagéré dans une allégorie environnementale avec une robe blanche et des tresses rouges complétées par des vrilles de lierre est ridicule. Warner montre cependant ses qualités dans les scènes de foule. Déjà dans l’ouverture, vous pouvez voir que la prétendue romance de Beachcomber signifie en réalité des meurtres, de la torture et une foule incitée.
Les vitrines abaissées au cours de l’action font référence à la vie intérieure du couple et élargissent la vision d’un monde existant ou simplement perçu à l’extérieur des portes en acier du bunker. La production est essentiellement convaincante car elle prend au sérieux l’importance de l’isolement pour la psychologie de la pièce. Comme Smyth lui-même l’a souligné, il est essentiel pour l’image de soi des personnages qu’ils fassent tous la bonne chose de leur propre point de vue et n’agissent pas contre leur meilleur jugement.
Pour Jochen Biganzoli de Meiningen, cette prémisse ne semblait avoir aucun sens. Il demande à Alexandre Corazzola de placer sur la scène tournante un cube semi-transparent, symbole d’une société qui ne bouge que dans sa « bulle ». Les tags sur les murs du cube passent de « Faim » ou « Peur » à « Étrangers dehors » ou « Notre côte, notre pays ». De cette manière, la mise en scène essaie de plaire à l’air du temps sans décrire la société de manière concise et exige une direction du matériau qu’elle ne fournit pas. Lorsqu’à la fin du premier acte les mots « loi », « colère », « peuple » et « nous » se forment après un laborieux tri par signes, on croit brièvement assister à une satire de la performance politique.
Il est significatif qu’ici, comme à Karlsruhe, on ait du mal à interpréter le couple d’anti-héros et leurs intentions. Chez Warner, les gens se demandaient pourquoi la proximité avec la nature plutôt que l’empathie était devenue leur attribut central ; Cela ne suppose-t-il pas que vos semblables sont des destructeurs de l’environnement ? Et l’antifascisme que Biganzoli avoue à Mark et Thirza brûle aussi vite que le carton qu’ils brûlent. Le fait que les deux marques se ressemblent autant dans leur « uniforme normal » composé d’une chemise à carreaux et d’un jean est un symbole du manque d’imagination actuel.
Heureusement, les voix des deux bûcherons de Cornouailles sont convaincantes. Brett Sprague à Karlsruhe et Alexander Geller à Meiningen doivent lutter contre les hauteurs, mais ils maîtrisent la majeure partie de leur jeu avec confiance et brio. Les deux sont toujours devancés par l’équipe de Thirza et Avis. Les mezzo-sopranos de Dorothea Spilger et Karis Tucker, qui ont chanté le rôle de Thirza à Glyndebourne et Berlin, transcendent sans effort l’orchestre et équilibrent entre le zèle colérique et la chaleur d’un jeune amoureux. Avis, quant à lui, est un amant colérique, interprété si brutalement par Ralitsa Ralinova à Karlsruhe que chaque Verdi Amneris semble apprivoisé en comparaison. Vocalement, comme Emma McNairy à Meiningen, elle se caractérise par un registre médium et grave fort, avec lequel elle peut s’affirmer dans les ensembles ainsi qu’avec les notes aiguës de ses moments en solo.
Sur le plan instrumental, la Meininger Hofkapelle a impressionné bien plus que la Badische Staatskapelle. Alors que Georg Fritzsch avait du mal à maintenir ensemble les nombreux participants de l’ensemble et que les couleurs orchestrales semblaient ternes, elles s’épanouissaient encore plus différenciées sous Killian Farrell. Avec lui, les flots sonores sont devenus un paysage marin aux sonorités lucides qu’on souhaiterait enfin figurer au répertoire dans le futur.
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