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Operation “Banjo”: Mission Details and Dangers – Theatrum Belli

by Nouvelles
Operation “Banjo”: Mission Details and Dangers – Theatrum Belli

La situation est restée inchangée. Les évacuations sanitaires n’ont pas été réalisées.

Des parachutages de renforts sont en cours.

Bilan de l’attaque sur HUGUETTE 6 :

  • Pertes du côté ami : 23 tués, dont un officier, 112 blessés, dont 3 officiers, et 86 disparus.
  • Pertes du côté rebelle : 800 tués recensés (nombreuses pertes), ainsi qu’un certain nombre en dehors de la position dans les tranchées d’approche.

240 parachutistes ont été largués par les Dakota, mais l’opération a dû être interrompue à minuit 30 en raison d’un orage sur la cuvette. Un stick d’une vingtaine d’hommes a été déporté chez l’ennemi. Sur 14 Dakota, 12 ont réussi à larguer leur personnel.


Ces missions “Banjo” seront parmi les plus délicates et les plus dangereuses. Les paras devaient être largués à 400 mètres sur une DZ courte, en deux passages, voire trois. L’obligation de passer toujours au même endroit, en ligne droite, à vitesse de parachutage, nous valait d’être tirés comme des pigeons.

Les parachutistes n’avaient pas le temps d’apprendre à sauter (les avions étaient utilisés pour les missions opérationnelles). Certains avaient fait un ou deux sauts, d’autres aucun : ils ont été largués dans la foule de Diên-Biên-Phù, de nuit, sans entraînement. Certains voulaient absolument combattre, d’autres étaient pris de panique au dernier moment. Il fallait enlever leur SOA (sangle d’ouverture automatique), ce qui retardait les autres. Parfois, l’un d’eux ouvrait même son ventral dans l’avion pour éviter d’être poussé de force par les dispatchers. Les dégâts étaient alors considérables !

Au total, les quatre groupes, “Franche-Comté”, “Anjou”, “Béarn” et “Sénégal”, ont réalisé 164 missions Banjo et ont largué 3 024 paras.

Dans une semi obscurité, les Dakota sont alignés sur le parking où règne l’effervescence avant les missions Banjo. Les sticks de paras qui sauteront dans quelques heures, de nuit, dans l’atmosphère brûlante de Diên Biên Phu, se préparent.

L’équipage du “Franche-Comté” du C-47 n° 545 F-RAYA, le pilote LAMARQUE, le NCA, un certain capitaine…, le mécanicien VLASSOF et le radio RUBEL, observent les paras, alignés, dont l’équipement est vérifié avant l’embarquement.

Combien d’entre eux reviendront de Diên Biên Phu ? Certains se réceptionneront mal à l’atterrissage et iront directement à l’infirmerie. D’autres combattront et finiront morts, blessés ou survivants mais prisonniers dans des conditions où peu s’en sortiront. En réalité, à l’époque, à 21 ans, je ne me posais pas trop de questions. La mission était là et devait être accomplie.

Les paras embarqués, mise en route, roulage, décollage et cap sur Diên Biên Phu. La routine…

Comme pour toutes les missions de nuit, le camouflage et la discrétion sont primordiaux. Même les lampes sont interdites à bord !

À l’approche de la DZ, les paras accrochent leur SOA et le dispatcher, pour les vérifier, allume sa lampe électrique en laissant filtrer entre ses doigts un mince faisceau de lumière. Notre NCA le réprimande immédiatement : pas de lumière !

Alignement pour le premier passage. Top largage… Et au lieu d’appuyer sur la sonnette de largage, notre bon NCA… allume les phares d’atterrissage !!!

C’est alors un festival de tirs convergents vers nous. Lamarque, furieux, éteint les phares tout en virant et en effectuant des manœuvres d’évitement. Les deux passages pour larguer les paras se font sans l’aide du navigateur. Malgré tout, nous n’avons reçu que deux impacts. Mais quelle chaleur !


HUGUETTE 5 a été attaquée ; les rebelles ont été stoppés.

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