Opinion : Le Canada devrait honorer la mémoire de Mahsa Amini en sanctionnant ses assassins

Opinion : Le Canada devrait honorer la mémoire de Mahsa Amini en sanctionnant ses assassins

2023-09-17 09:59:56

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Le Canada sanctionne davantage de responsables iraniens pour marquer le premier anniversaire de la mort d’une jeune femme qui a déclenché des protestations mondiales. Des manifestants se rassemblent au National Mall pour protester contre le régime iranien, à Washington, le 22 octobre 2022, après la mort de Mahsa Amini alors qu’elle était sous la garde de la fameuse « police des mœurs » de la République islamique.José Luis Magana/Associated Press

Ratna Omidvar est une sénatrice indépendante de l’Ontario qui a été la première à proposer au Parlement des lois sur la réaffectation des actifs du Canada. Bill Browder est le chef de la campagne mondiale pour la justice Magnitsky. Brandon Silver est un avocat international spécialisé dans les droits de l’homme et directeur des politiques et des projets au Centre Raoul Wallenberg pour les droits de l’homme.

Le 16 septembre marque le premier anniversaire du meurtre de Mahsa Amini en Iran. Ceux qui l’ont tuée devraient être sanctionnés par le Canada.

Brutalement battue à mort par les autorités iraniennes pour ne pas avoir respecté leurs strictes restrictions sur l’autonomie et l’habillement des femmes, le meurtre de Mme Amini a suscité l’indignation mondiale et la solidarité avec les femmes iraniennes.

Les femmes iraniennes poursuivent leur courageuse campagne pour la liberté, se présentant comme des actes de protestation pacifique, sachant pertinemment qu’elles pourraient partager le sort de Mme Amini en agissant ainsi. Imaginez leur réaction lorsqu’ils apprendront que leurs tortionnaires rendent visite à leur famille à Toronto et sont en vacances à Vancouver.

Dans l’un de ses premiers actes en tant que ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Marc Miller a reconnu et réparé à juste titre cette injustice, en interdisant L’ancien ministre iranien de la Santé, un violateur majeur des droits, en raison de ses fréquentes visites au Canada. Mais cela permet aux plus gros poissons de se tirer d’affaire.

Ebrahim Raisi était autrefois surnommé le juge suspendu, car il supervisait personnellement les exécutions de prisonniers politiques. La cruauté de M. Raisi l’a suivi jusqu’à la présidence iranienne, où il joue désormais un rôle crucial dans la répression brutale contre les femmes. Les alliés du Canada l’ont déjà sanctionné pour ses crimes, faisant du Canada une curieuse exception.

De même, le Conseil suprême iranien de la révolution culturelle a été récemment sanctionné par les États-Unis et le Royaume-Uni pour avoir élaboré les lois anti-femmes du régime et exigé leur application violente. Le fait que ses dirigeants puissent visiter le Canada à leur guise est un affront à la dignité et à l’égalité des Canadiens et envoie un mauvais message aux Iraniens.

Le Canada devrait plutôt faire preuve de solidarité et apporter son soutien aux Iraniens par le biais de son système de sanctions. La nouvelle loi sur la réaffectation des actifs, proposée pour la première fois par Allan Rock et Lloyd Axworthy, membres du Conseil mondial pour les réfugiés et les migrations, et avancée par nous au Parlement, est parfaitement adaptée pour remédier à la situation.

La saisie des avoirs est la prochaine étape naturelle après leur gel, et les victimes iraniennes en sont les bénéficiaires évidents. Pour ceux qui luttent pour reconstruire leur vie au Canada après avoir perdu des membres ou des proches à cause des tortionnaires de Téhéran, ce serait une justice poétique pour eux de recevoir le produit des biens que leurs persécuteurs ont cachés au Canada.

Nous appuyons la proposition du projet de litige stratégique du Conseil atlantique selon laquelle le Canada créerait un fonds pour les victimes canado-iraniennes, ce qui faciliterait la participation des communautés d’un océan à l’autre au processus décisionnel. Doté d’un conseil d’administration large et inclusif couvrant toute la diaspora iranienne au Canada, le fonds garantirait la transparence et l’engagement populaire dans la distribution des biens saisis pour un soutien médical, matériel et psychosocial aux victimes.

Ce fonds permettra également d’attirer tous les Irano-Canadiens possédant des preuves crédibles de crimes perpétrés contre eux ou contre leurs proches. Cela permettrait au Canada de documenter et de bâtir des dossiers en vue de poursuites éventuelles. De la même manière que les réfugiés ukrainiens sont interrogés par la GRC au sujet des crimes russes, et les Irakiens et les Syriens au sujet de l’État islamique, le Canada devrait recueillir des preuves auprès des victimes iraniennes dans le pays.

Les sanctions et les saisies d’avoirs sont de puissantes formes de responsabilisation et de restitution, mais les poursuites ne doivent pas être oubliées. Les Iraniens qui violent les droits de l’homme et qui jouissent au Canada des libertés dont ils privent leurs compatriotes chez eux devraient être ceux qui sont en prison. Même si elles ne se trouvent pas au Canada ou si l’auteur du crime ne peut être identifié, les preuves recueillies auprès des victimes pourraient être utilisées dans d’autres procès qui pourraient avoir lieu partout dans le monde.

Le Canada a joué un rôle crucial dans la mise en place de la mission internationale indépendante d’enquête des Nations Unies sur l’Iran, qui bénéficierait du soutien des preuves recueillies par les enquêteurs canadiens. Le Canada est également à la tête de la résolution annuelle de l’Assemblée générale des Nations Unies sur l’Iran, qui reçoit chaque année un soutien massif du monde entier pour dénoncer les crimes du régime iranien et exprimer sa solidarité avec ses victimes. Lorsque l’Assemblée générale se réunira la semaine prochaine, le Canada pourra utiliser cette plate-forme diplomatique mondiale pour renforcer la coordination et la mise en œuvre des sanctions, et renforcer le soutien mondial pour renforcer les enquêtes sur les auteurs de ces sanctions.

Pour toutes les femmes innocentes dont ils ont enlevé la vie et les libertés, le Canada peut obtenir justice et envoyer un message mondial selon lequel ses frontières, ses banques et ses entreprises sont fermées aux criminels du régime iranien. Nous devons honorer la mémoire de Mahsa Amini et le courage des femmes iraniennes en sanctionnant ou en emprisonnant leurs agresseurs. Ce moment important de commémoration de son meurtre doit non seulement être un acte de souvenir, mais aussi un rappel que nous devons agir.

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