«Oui, je suis la madrina al Festival di Cannes»- Corriere.it

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2023-04-28 11:14:38

De Valerio Cappelli

L’actrice fille de Marcello Mastroianni et Catherine Deneuve ouvrira et clôturera l’événement : j’y suis allée plusieurs fois, depuis mes débuts, en tant que jurée chez Scorsese. Mon père était gai et mélancolique, ma mère passe pour être froide et exactement le contraire

Claire Mastroianni :


Oui, je suis Maitresse des Crémonies, pourrait dire Chiara Mastroianni en mimant la célèbre publicité de sa mère, Catherine Deneuve. Il sera présent aux cérémonies d’ouverture et de clôture, devant un parterre de femmes habillées par les plus grands créateurs et d’hommes en smoking à nœud papillon. L’élite du cinéma. La marraine du Festival de Cannes est une femme élégante, gentille, réservée, qui calibre ses propos avec une affabilité assagie et un halo mélancolique, comme si elle avait peur de ses sourires.

Il aura 51 ans le 28 mai, deux jours après l’ouverture d’un kermesse que pendant deux semaines suspendu dans une bulle loin du monde, la plus monumentale, cuirassée, pompeuse, paparazzi, fatigante : même marcher est un exploit. L’Italie se présentera armée jusqu’aux dents, avec trois films en compétition habitudeMarco Bellocchio, Nanni Moretti, Alice Rohrwacher.

Chiara a les yeux de son père, Marcello Mastroianni, l’acteur qui a incarné les rêves de Fellini. Sa mère, Catherine Deneuve, apparaîtra dans les affiches qui seront partout, sur le Palais du cinéma et dans tous les boutique; la photo la montre sur la plage de Pampelonne, près de Saint-Tropez, lors du tournage de La Chamade d’Alain Cavalier : au cinéma l’image des femmes bourgeoises loin des conventions.

Chiara a toujours reconnu le privilège d’être la fille de parents de ce calibre. Ils se sont séparés quand il avait deux ans. Sa mère disait d’elle : Chiara, italienne, souffre s’il n’y a ni soleil ni lumière ; le père, quand il était fâché, l’appelait la Française. Parlez un italien avec un r français.

J’ai un trac immense mais je suis très content, je vois ça comme une opportunité absolue de suivre la plus belle sélection de cinéma au monde. Je le fais sincèrement car mon envie de devenir actrice est née de mon amour du cinéma, de mon plaisir de spectatrice. L’ouverture et la fermeture sont deux moments très différents, attendre le résultat crée de la tension. Donc, près des verdicts, j’éviterai les grands discours. Il y a un aspect formel dans mon rôle, je souhaite un ton chaleureux et naturel. Le festival est une promesse de sensations vertigineuses, il donne la possibilité de l’inattendu.

En 1993, pour mes débuts, Ma saison préférée par André Techine. J’avais 21 ans. J’étais très impressionné, mais aujourd’hui, l’excitation et l’émerveillement sont les mêmes. Je suis revenu plusieurs fois, en course et dans d’autres sections. Avec Xavier Beauvois qui remporta en 96 le prix du jury pour N’oublie pas que tu vas mouriravec Arnaud Desplechin…En 2019 j’ai gagné un Un certain regard le prix de la meilleure actrice pour Chambre 212 de Christophe Honor, qui a pour moi un rôle particulier. C’était une surprise totale pour moi, je me souviens d’un sentiment d’illégitimité m’envahissant, ce qui arrive souvent aux acteurs, et le prix ne m’a pas guéri. Bien des années avant de faire partie du jury, j’étais jeune, le président du jury était Martin Scorsese.

Cela m’inquiétait de parler devant le reste du jury et surtout devant lui. Ce qui m’invitait pourtant à avoir mon mot à dire et à participer aux débats à part égale, malgré mon peu d’expérience. Dans le jury, vous découvrez une facette du festival que vous ne pouvez pas imaginer si vous ne la vivez pas, dans ces réunions, il n’y a ni paillettes ni décorations. Je me souviens aussi de 1996 sur le tapis rouge avec mon père pour Trois vies et une mort de Raoul Ruiz, c’était spécial d’être avec lui et ensemble à Cannes. Et je me souviens quand il est venu à la dernière minute pour récupérer le prix de Père Ciornia de Michalkov, pour lequel il a également été nominé pour un Oscar.

Passer pour une femme froide alors que tout le contraire. Je pense que ses rôles ont eu un impact sur son image, et elle a été catégorisée. Elle est très drôle, s’il y a bien un rôle qui ressemble à Nelly dans Mon homme un sauvagele film avec Yves Montand, plus de
dans Belle de jour
. Elle est perçue comme une actrice distante, peut-être parce qu’elle est blonde, ou à cause des personnages qu’elle a interprétés. Mais ce sont des clichés. La beauté crée parfois une barrière. La première fois que j’ai travaillé avec elle, c’était pour A nous deux. J’avais sept ans.

Il avait une double âme, il était gai et mélancolique à la fois. Il était humble, terre à terre, jamais égocentrique, ce qui est rare aujourd’hui. Contrairement à ma mère, les gens pensent qu’ils l’ont connu même s’ils ne l’ont jamais rencontré. C’est une vraie perception. Et s’il y avait une chose que mes parents avaient en commun ? La pudeur, même si cette chose est venue d’une autre manière, ma mère est plus réservée.

28 avril 2023 (changement 28 avril 2023 | 10h14)



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