Lors de sa conférence de presse au lendemain de sa libération de prison, l’opposant sénégalais Ousmane Sonko a prédit la large victoire de son protégé, Bassirou Diomaye Faye, dès le premier tour de l’élection présidentielle du 24 mars, à condition que le scrutin se déroule sans fraude.
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Lors de sa première prise de parole depuis plusieurs mois, le vendredi 15 mars, l’opposant anti-système Ousmane Sonko s’est montré confiant quant à l’issue de la prochaine élection présidentielle, profitant de l’enthousiasme suscité par sa libération de prison dix jours avant le vote.
“Si l’élection se déroule correctement, je ne pense pas que nous obtiendrons moins de 60%”, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Dakar. Il a toutefois exhorté “les Sénégalais à rester vigilants, car des rumeurs de corruption circulent”, ajoutant qu’il n’avait pas de “preuves suffisantes” à ce sujet.
Ousmane Sonko a renoué avec ses longs discours caractéristiques, revenant sur le processus électoral en cours et sur sa disqualification de la présidentielle par le Conseil constitutionnel en janvier. Il a accusé cet organisme de l’avoir exclu “sur ordre”.
Il a affirmé son engagement à contribuer à la victoire, sans mettre en avant sa propre personne dans la campagne. “Mon individu n’est pas le plus important. Mon objectif est d’aider à remporter l’élection”, a-t-il déclaré. Depuis son incarcération en juillet 2023, il n’a “jamais rien décidé sans en parler à Bassirou Diomaye” Faye, a-t-il affirmé.
Suite à sa disqualification de la présidentielle, son camp avait désigné Bassirou Diomaye Faye à sa place en janvier.
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Ousmane Sonko a indiqué avoir demandé aux députés de son camp de voter contre la loi d’amnistie adoptée la semaine précédente, qui a permis sa libération de prison ainsi que celle de Bassirou Diomaye Faye. Il a qualifié le candidat du camp présidentiel, l’ancien Premier ministre Amadou Ba, de “plus grand danger qui menace le Sénégal aujourd’hui”.
“Cette élection ne sera pas une guerre”, a-t-il déclaré, tout en mentionnant que les responsables actuels devraient rendre des comptes en cas de victoire de son camp. “Il n’y aura pas de vengeance, il y aura de la justice. Je ne dis pas qu’il y aura une impunité totale”, a-t-il assuré.
La loi d’amnistie a été promulguée à l’initiative du président Macky Sall afin, selon ce dernier, d’apaiser les tensions après trois ans de troubles, exacerbés par un report de dernière minute de l’élection présidentielle. “C’est grâce à sa promulgation qu’ils (Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye) ont été libérés”, a déclaré Yoro Dia, porte-parole de la présidence, vendredi.
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Plus tôt dans la journée, la Cour suprême a évité au pays un nouveau rebondissement en rejetant les demandes de suspension des décrets fixant la date de l’élection et la durée de la campagne, déposées par des candidats disqualifiés pour la présidentielle, dont Karim Wade. Ces requêtes ont été jugées “irrecevables” par la Cour.
Avec AFP