Ousmane Sonko, le leader du parti PASTEF (Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité), est l’un des plus farouches opposants au président sénégalais Macky Sall. Connu pour son franc-parler, son charisme et son engagement en faveur des droits des travailleurs et de la transparence dans la gestion des ressources naturelles, Sonko est devenu une figure emblématique de la politique sénégalaise. Avec les élections présidentielles de 2024 qui approchent, Sonko rêve de prendre la relève et de succéder à Macky Sall à la tête du pays. Dans cet article, nous allons explorer l’ascension politique de Sonko, ses idées et ce qu’il représente pour la société sénégalaise.
Ousmane Sonko est un des leaders de l’opposition sénégalaise. Il incarne les aspirations des Sénégalais à un changement de gouvernance après le règne de Macky Sall depuis 2012. Ousmane Sonko est populaire et bénéficie d’un fort soutien de la population. Il porte une image décontractée et assume autant le costume-cravate que les baskets et la casquette. Le 30 mars 2023, il a été convoqué au tribunal de Dakar pour répondre des accusations de “diffamation, injures et faux” portées contre lui par le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang. Le procès a été reporté à deux reprises, provoquant des protestations populaires qui dénoncent une tentative d’affaiblir l’opposant en amont des élections. Les manifestants craignent que la condamnation d’Ousmane Sonko ne l’empêche d’être candidat à l’élection présidentielle de février 2024.
Ousmane Sonko est né en 1975 à Thiès, à 70 kilomètres à l’est de Dakar. Fils de fonctionnaires, il a grandi en Casamance, puis a fait ses études supérieures à l’université Gaston-Berger de Saint-Louis, où il a obtenu sa maîtrise en droit public en 1999. Il est sorti major de sa promotion à l’École nationale d’administration (ENA) du Sénégal deux ans plus tard et est devenu inspecteur des impôts. Après trois années passées dans l’administration, il a créé le Syndicat autonome des agents des impôts et domaines (SAID). C’est en 2014 qu’il s’est lancé en politique en créant son propre parti, le Pastef (Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité). En 2016, il a été propulsé sur le devant de la scène médiatique lorsqu’il a accusé l’État de fraudes fiscales et de corruption en s’appuyant sur son expérience en tant qu’inspecteur des impôts.
Ousmane Sonko a été élu député en 2017 et s’est montré habile sur les plateaux de télévision. Il s’oppose au récit officiel d’un Sénégal “sur la voie de l’émergence”, promesse du président Macky Sall. En 2019, il s’est lancé dans la course à l’élection présidentielle. Son discours a séduit la jeunesse avec des propos en faveur de la souveraineté économique, du patriotisme, tout en critiquant la gouvernance de l’État. Il est arrivé avec un discours de changement qui a rencontré une forme d’adhésion des jeunes. Mais ses détracteurs lui reprochent son manque d’expérience et ses discours fracassants. Il a terminé à la troisième place de la présidentielle avec 15,67 % des voix.
En février 2021, Ousmane Sonko a été accusé de viols et de menaces de mort par Adji Sarr, une employée d’un salon de beauté. Il nie les faits et dénonce une manœuvre politique. Son arrestation a provoqué de violents affrontements entre ses soutiens et la police. La vague de protestations est d’une ampleur inédite pour le Sénégal. Pourtant, cela n’a pas empêché Ousmane Sonko de poursuivre son ascension politique. En 2022, il est élu maire de Ziguinchor après avoir constitué la coalition Yewwi Askan Wi – YAW, Libérons le peuple en langue ouolof – avec plusieurs membres de l’opposition, dont l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall.
Ousmane Sonko est très actif sur les réseaux sociaux et s’exprime régulièrement en direct sur sa page Facebook pour toucher une large frange de la population sénégalaise. Il possède un talent pour galvaniser les foules lorsqu’il est dans la rue. Mehdi Ba, journaliste à Jeune Afrique, le décrit comme un “souverainiste de gauche”. Il met en avant les intérêts du Sénégal au niveau international et ceux du peuple au niveau national. En août 2022, il se porte candidat à l’élection présidentielle de 2024.
Malgré son ascension, Ousmane Sonko est menacé par les deux affaires judiciaires qui pèsent sur lui et pourraient l’empêcher d’être candidat à l’élection présidentielle de 2024. S’il parvient à se présenter, il pourrait devenir le prochain chef d’État du Sénégal. Il a su exploiter les maladresses du pouvoir en place pour renforcer sa popularité. Les partisans d’Ousmane Sonko ont manifesté à plusieurs reprises ces dernières semaines pour dénoncer un procès qu’ils considèrent comme une tentative d’affaiblir l’opposition. Des violences ont éclaté, mais cela n’a pas découragé l’opposant de poursuivre son ascension politique.
