2024-09-13 21:02:27
La proposition contenue dans le rapport Draghi d’émettre une nouvelle dette commune pour moderniser le tissu économique et industriel européen et relancer sa compétitivité suscite des réactions mitigées. En fait, la question est ouverte, malgré les premiers signes négatifs venant de certains pays traditionnellement insoumis. Beaucoup dépendra des résultats obtenus par NextGenerationEU, dont une éventuelle extension de la dette est en cours de discussion.
Dans un podcast publié mercredi cette semaine par le centre de recherche bruxellois Bruegel, Paschal Donohoe, le président de l’Eurogroupe, s’est montré prudent mais disponible sur l’hypothèse d’une nouvelle dette. Tout d’abord, il a rappelé que NextGenerationEU, d’un montant total d’environ 800 milliards d’euros, a été créé pour éviter la fragmentation du marché unique et la déstabilisation de la zone euro.
Interrogé sur le sentiment dominant parmi les ministres, il a expliqué : “Je dirais que le fonctionnement actuel est prudemment positif, mais il reste encore du travail à faire pour évaluer si les dépenses financées par la dette produisent les résultats escomptés”. Deux éléments soulignés par le ministre irlandais. Le premier concerne la capacité de NextGenerationEU à réduire les divergences entre les économies. Le second concerne l’usage effectif de la monnaie (notre attention se tourne entre autres vers le cas italien).
Paschal Donohoe a souligné les réalisations de la Grèce, du Portugal, de l’Espagne ou de Chypre. « Vous pouvez clairement voir que ces économies obtiennent des résultats plus positifs et très différents de ceux auxquels on aurait pu s’attendre. » Dans le même temps, l’homme politique a expliqué qu’il reste encore à comprendre “quel a été le rôle des dépenses supplémentaires pour atteindre ce niveau de performance, en particulier parce que de nombreuses économies en sont encore aux premiers stades de l’utilisation de l’argent”.
“Il est donc très probable qu’il y ait une histoire positive à raconter, mais je pense en toute honnêteté qu’il y a encore du travail à faire pour corroborer cette impression”, a ajouté Paschal Donohoe, qui en tant que président de l’Eurogroupe est toujours respectueux des opinions de ses homologues. Il a donc insisté sur un contrôle efficace des dépenses publiques et sur la nécessité de sélectionner soigneusement les futurs biens européens à financer. Ils doivent être de nature « essentielle », « existentielle ».
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