Ozon et une comédie des années 1930 sur le triomphe de la fraternité (score 7)- Corriere.it

Ozon et une comédie des années 1930 sur le triomphe de la fraternité (score 7)- Corriere.it

2023-04-24 08:21:24

De Paul Mereghetti

Dans le Paris des années 1930, une actrice sans le sou est accusée du meurtre d’un célèbre producteur

Vivement la sortie de son avant-dernier film Pierre de Kantremake du chef d’oeuvre de Fassbinder, annoncé mi-mai, la dernière oeuvre de François Ozon arrive (en salles à partir de mardi), Mon Crime (auquel la distribution italienne a ajouté un sous-titre pléonastique : je suis le coupable), nouvelle démonstration du variété et imprévisibilité de ce metteur en scène qui semble prendre plaisir à surprendre le public en changeant à chaque fois de genre et de sujet, poursuivant le réalisme ou la théâtralité, le drame ou la comédie. Pour ne citer que ses dernières preuves : pédophilie ecclésiastique en Dieu merci, homosexualité adolescente dans Domaine ’85jeaide en fin de vie dans tout s’est bien passéje Relations de pouvoir caché derrière les passions amoureuses dans Pierre de Kant et maintenant le tentations de la célébrité (et plus) avec celui-ci Mon Crime.

Difficile de trouver une inspiration unique et cohérente dans la vingtaine de longs métrages tournés dans la carrière du réalisateur, à commencer par Regarder la mer, un début qui remonte à 1997. Il y a plutôt l’envie de ne jamais se répéter, le goût très artisanal du produit bien fait, le souci du détail qui se démarque par exemple dans l’attention aux petits rôles pour lesquels il sait utiliser des visages qui se rencontrent plus ou moins là où on s’y attend le moins. Même si alors certains ligne de métro on peut bien trouver, comme la réflexion sur le rôle féminin qui parcourt les trois films basés sur des textes théâtraux : lo échec du patriarcat dans 8 femmes et un mystèrela revanche du matriarcat dans Potiche – La belle figurine et maintenant, en plein Mon Crimeil triomphe de la fraternité.

Juste pour dire sûr fils rouges ne sont pas si cachés et qu’Ozon part aussi à leur recherche s’il décide, pour cette dernière réalisation, de ressusciter une comédie de 1934. Oui, car l’inspiration du film vient de texte théâtral de Georges Berr et Louis Verneuil Mon Crime!déjà portée deux fois à l’écran : une première en 1937 avec Carole Lombard (La femme menteuseréalisé par Wesley Ruggles) et le second, décidément moins bien réussi en 1946 avec Betty Hutton (Blonde entre les barreauxréalisé par John Berry). Qu’y avait-il de si intéressant dans cette pièce ? L’idée que le protagoniste, accusé d’un meurtre qu’elle déclare ne pas avoir commis, finit par s’accuser ouvertement de ce droit de meurtre lors du procès, car cela devient ainsi une sorte de héroïne féministe conquérir ça popularisé qu’il avait cherché en vain auparavant.

Naturellement Ozon (qui signe le scénario avec Philippe Piazzo) apporte de nombreuses modifications au texte théâtral original : il transforme la protagoniste en écrivain et la fait devenir une actrice novicetandis que l’avocat qui la défend devant le tribunal et la pousse à s’accuser change de sexe et devient mari l’ami avec qui elle partage le grenier. Gardant pour le décor des années 30 (reconstitué avec une habileté et un goût extraordinaires par Jean Rabasse) également en fonction du plaisir de jouer avec la décalage horaire entre les problèmes que pose la pièce – le rôle des femmes, l’attrait de la popularité, le machisme – et notre sensibilité contemporaine.

Mélanger des visages célèbres avec d’autres qui deviendront sûrement célèbres – Madeleine, l’actrice tueuse, l’excellente Nadia Tereszkiewicz; Pauline, son amie avocate, Rebecca Marder; le bouffon du juge d’instruction Fabrice Luchini ; la diva silencieuse passionnée un explosif Isabelle Hupper; Le futur gendre de Madeleine André Dussollier; constructeur de maisons visqueux Dany Boon – Ozon construit un mécanisme narratif certes dépassé e manifestement théâtral qui fonctionne parfaitement. Difficile de chercher quelque vraisemblance ou espoir d’identification. Le plaisir de
dessin animé semble la star polaire de tous les interprètes (à commencer par Olivier Broche, l’assistant bavard de Luchini), mais vraiment le chiffre excédentaire pour plaire au film, pour lui donner ce ton étonnamment inattendu qui sait traiter avec le sourire (et une petite ironie bienvenue) sur des sujets et des situations qui depuis 1934 ne semblent pas avoir beaucoup changé.

23 avril 2023 (changement 24 avril 2023 | 07:21)



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