Paix pour le Myanmar – Monde et Mission

Paix pour le Myanmar – Monde et Mission

2024-03-30 12:00:43

C’est l’appel de Sœur Regina, religieuse birmane des Sœurs de la Réparation, qui a apporté son témoignage au Centre PIME de Milan, à l’occasion d’un moment spécial de prière pour son pays, qui vit cette année aussi une Pâques marquée par la guerre et la souffrance

Trois ans se sont écoulés depuis le coup d’État qui a déstabilisé la démocratie naissante au Myanmar et la situation s’est aggravée à bien des égards : outre les morts, dont beaucoup de jeunes, les nombreux blessés, les maisons incendiées, les évasions dans les forêts et dans les camps dans des situations précaires, au silence douloureux et déprimant des institutions internationales, il convient de noter surtout ces derniers temps un danger alarmant dû à la faim et à l’augmentation des prix alimentaires qui provoquent une situation insoutenable chez les personnes, qui également conduit souvent à des vols mutuels.

Je peux témoigner qu’il y a environ une semaine, le frère d’un de mes amis conduisait sa moto lorsqu’un groupe de personnes l’a attaqué, l’a battu et lui a volé la même moto ; il a fini à l’hôpital et est toujours dans un état grave. Même les magasins sont pillés par des gens affamés et tout le monde vit dans la peur, inquiet pour sa vie.

Les populations, notamment les enfants et les personnes âgées, souffrent car elles sont contraintes d’abandonner leurs maisons pour s’enfuir dans la forêt dans des endroits inaccessibles où il n’y a ni eau potable, ni nourriture et où des pluies torrentielles, accompagnées du vent, empêchent de dormir.

Cela ne se produit pas seulement dans quelques endroits, mais dans de nombreuses régions du Myanmar. De plus, l’aide humanitaire ne peut pas arriver car, en raison des combats, les routes sont bloquées par les militaires qui bombardent sans pitié les camps de réfugiés, les écoles, les hôpitaux, les magasins et les églises où les gens tentent de se réfugier.

Pendant la nuit, en plus des bombardements aériens et du blocage des lignes électriques qui laissent les gens dans le noir, il y a des incursions de l’armée qui pénètre dans les maisons armées et arrête les gens sans raison, semant la panique dans des villages entiers. Lorsque les enfants entendent ou voient un avion, ils s’enfuient à la recherche d’une cachette. À la douleur des morts et des blessés s’ajoute la grande souffrance de ne pas pouvoir communiquer avec les organisations qui pourraient intervenir pour soulager la souffrance.

Les jeunes Birmans sont conscients que leur « vie donnée » contribue à la construction de la démocratie tant souhaitée et ils sont déterminés à ne pas revenir en arrière. Même les nombreux groupes ethniques qui composent notre peuple ont rejoint les « Forces de défense du peuple » comme bras armé pour faire face au régime militaire.

Le 12 mars dernier, le régime a promulgué une loi qui oblige les jeunes Birmans âgés de 18 à 35 ans, les filles de moins de 28 ans et même les mineures, à faire le service militaire. L’intention est de les utiliser comme boucliers humains en les plaçant sur la ligne de front où il n’y a pas d’échappatoire, obligés de tuer leurs propres compatriotes, créant ainsi des conflits ethniques et religieux. Pour échapper à cette inhumanité, les jeunes ont deux options : soit rejoindre les forces révolutionnaires, les « Forces de défense du peuple » et lutter contre le régime, soit prendre des risques en partant à l’étranger. Récemment, un jeune homme s’est suicidé à l’idée d’être recruté par le régime.

Face à ce drame, notre Institut tente d’aider au maximum les personnes par une alimentation physique et un soutien spirituel. Certaines sœurs vivent avec les réfugiés pour être proches des enfants et des mères, créant une vie paranormale dans la forêt avec école, catéchisme et autres activités. Mais cela aussi est très difficile car les militaires contrôlent nos couvents, interdisant les déplacements et les déplacements. Mais le choix de l’Institut reste celui de rester proche des gens et de marcher avec eux, à travers les larmes et la douleur, face aux défis et aux dangers quotidiens.

L’Église birmane a fait quelques démarches auprès de ses évêques et prêtres en contactant les responsables du régime, qui ont fait des promesses, mais n’ont ensuite pas tenu les accords définis. Les évêques encouragent toute la population à s’entraider, notamment dans les zones où le conflit est le plus violent. Certains prêtres ont choisi de vivre aux côtés de leurs fidèles dans des camps de réfugiés.

Notre nation a grand besoin de guérison. Il lui faut la paix et la justice. Et pour que le Myanmar ait un avenir pacifique, je vous demande de prier.

Les Sœurs de Réparation sont une congrégation religieuse fondée par le vénérable père Carlo Saleriol’un des premiers missionnaires du PIME, présent au Myanmar depuis 1895 et à travers plusieurs de ses religieuses birmanes, continue de servir ce pays même en ces heures très difficiles.

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