Paludisme à Matoury : Les premiers cas depuis 2015 et les mesures prises

29/06/23 Paludisme : ce que l’on sait des cinq cas à Matoury

Depuis le début du mois, cinq cas de paludisme à Plasmodium falciparum ont été enregistrés à Matoury. Il s’agit des premiers cas dans la commune depuis 2015. Les cinq patients, dont deux ont été hospitalisés, habitent autour de PK 10 et PK 11 sur la RN2, une zone connue pour ses gîtes larvaires et surveillée. Il est crucial d’intervenir rapidement auprès de ces premiers patients symptomatiques pour endiguer le risque épidémique. Il est donc essentiel de les repérer rapidement et de les tester. En cas de symptômes similaires à ceux de la grippe (fièvre, maux de tête, courbatures, frissons) avec éventuellement des vomissements, il est nécessaire d’envisager un diagnostic de paludisme et de le confirmer biologiquement. La CTG mène des opérations de démoustication et d’information auprès des riverains. La semaine prochaine, les personnes vivant dans un rayon de 500 mètres autour des cas confirmés seront invitées à se faire dépister dans des centres de la Croix-Rouge française. Après plusieurs années de baisse du nombre de cas de paludisme, la Guyane a connu un revirement de situation ces trois derniers mois. L’année dernière, on a recensé 51 cas de paludisme en Guyane, soit une baisse de 64% par rapport à 2021. C’était le chiffre le plus bas de l’année. Au cours du premier trimestre de cette année, la situation est restée calme avec onze cas de paludisme recensés. Le trimestre qui se termine a vu une inversion de tendance avec au moins une trentaine de cas depuis avril. Il s’agit principalement de cas autochtones de Plasmodium vivax à Régina et de cas importés de Plasmodium falciparum. Mais depuis le début du mois, nous avons également enregistré cinq cas autochtones de Plasmodium falciparum à Matoury. Ces cinq cas sont survenus chez des habitants de la RN2 vivant entre le PK 10 et le PK 11, juste avant le carrefour de Stoupan. Ce secteur était connu et surveillé par la direction de la démoustication et des actions sanitaires de la Collectivité territoriale (CTG) en raison des gîtes larvaires d’anophèles qu’il abritait. Cependant, le dernier cas de Plasmodium falciparum remonte à 2015. Les cinq cas, un couple et trois autres personnes vivant dans des foyers différents, ont présenté des symptômes similaires entre le 3 et le 19 juin. Il ne s’agit donc pas de contaminations successives liées les unes aux autres, mais plutôt de contaminations concomitantes. Les patients se sont rendus directement à l’hôpital de Cayenne, où ils ont été pris en charge par l’unité des maladies infectieuses et tropicales (Umit). Deux d’entre eux ont été hospitalisés. L’Umit a alors alerté Santé publique France et la cellule de veille et de sécurité sanitaire de l’ARS. Suite à ces signalements, la CTG a été informée et a envoyé ses équipes pour mener des opérations de démoustication, déterminer si les patients ont été infectés sur place ou lors d’un déplacement, informer les voisins des mesures à prendre et mettre en place des pièges. Des anophèles femelles adultes, les seuls vecteurs du paludisme, ont été retrouvées autour de chaque foyer. Étant donné le nombre élevé de cas et le fait qu’ils ne sont pas liés les uns aux autres, d’autres actions seront entreprises à partir de la semaine prochaine. Des équipes de la Croix-Rouge française, de l’association Daac et de la mairie de Matoury se rendront chez les habitants des secteurs PK 10, PK 11 et du village de Sainte-Rose de Lima afin de les informer. Pendant deux jours, la Croix-Rouge, l’Umit et l’Institut Pasteur de Guyane effectueront une recherche active de cas : toutes les personnes vivant dans un rayon de 500 mètres autour des cinq patients seront invitées à se faire dépister dans l’un des centres mis en place par la Croix-Rouge. Une campagne d’information plus large est également en cours dans les maisons de quartier, les écoles, les pharmacies et les réseaux sociaux de la mairie de Matoury.
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