2024-11-20 21:36:00
Celui connu sous le nom Monument aux morts de Pampelune est le plus grand édifice d’exaltation franquiste d’Espagne situé dans un centre urbain et le deuxième après Vallée de Cuelgamuros. Dans la Communauté régionale, il n’y avait pas de front de guerre, mais une forte répression a fait plus de 3 000 morts et disparitions forcées. Par conséquent, l’une des questions récurrentes a été de savoir quoi faire de ce bâtiment. Le débat est complexe et comporte deux options principales : resignifier ou démolir. Ce mercredi, la majorité de la séance plénière de la Mairie de Pampelune a opté pour la première. EH Bildu, Geroa Bai (partenaires du gouvernement municipal) et PSN (dans l’opposition) ont convenu de retirer le statut de monument au bien et de le transformer en un centre de dénonciation du fascisme et de mémoire démocratique qui sera appelé » se demande Lamberto. C’est le nom d’une des victimes les plus connues du franquisme en Navarre : originaire de Larraga, alors qu’elle avait à peine 14 ans, elle fut violée par plusieurs phalangistes et fusillée avec son père. Cette entité collaborera avec le Centre Documentaire et avec les archives numériques Oroibidea de l’Institut Navarro de la Mémoire, ainsi qu’avec le programme Écoles avec Mémoire pour la Paix et la Coexistence du Gouvernement de Navarre.
Le porte-parole du PSN, Ramón Alzórriz, a souligné qu’il s’agit d’un « accord historique » qui permettra de fournir un « nouveau récit à un bâtiment qui exalte » des événements « typiques du passé et contraires aux valeurs qui garantissent la coexistence démocratique ». De même, la coordinatrice de EH Bildu en Navarre, Miren Zabaleta, l’a qualifié de « pas historique » car « cela transforme un bâtiment qui pendant des décennies a été un problème pour les victimes du franquisme en une opportunité historique ». Pour sa part, Pablo Azcona, de Geroa Bai, a précisé qu’il s’agit d’un “accord minimum sur une question très complexe”, même si “des accords comme celui d’aujourd’hui nous permettent d’avancer en essayant de fermer les blessures du franquisme”.
Outre le changement de nom, de condition et d’usage, l’accord prévoit la démolition de la crypte où les généraux putschistes Emilio Mola et José Sanjurjo ont été enterrés jusqu’en 2016 et qui a été utilisée pour la célébration des messes d’exaltation franquiste par la Confrérie des Volontaires. Chevaliers de la Croix. Les arcs extérieurs et autres éléments architecturaux portant des symboles franquistes disparaîtront également. L’un des éléments les plus emblématiques est le grand dôme extérieur, sur lequel une « intervention spécifique importante » est proposée, selon le texte du pacte.
Selon les mots d’Azcona, on envisage la « disparition du dôme du paysage urbain », ce qui permettra de modifier « la vision que nous avons du monument et lui enlèvera la primauté qu’il a désormais sur tout l’axe routier. » On a également convenu de la possibilité d’apporter des modifications à la façade avant et arrière “liées à l’importance du nouveau centre et à la rénovation de la Plaza de la Libertad et de ses environs”. À l’intérieur du bâtiment, la structure interne de la coupole sera conservée, où se trouvent les peintures de Ramón Soltz, qui font également l’éloge du fascisme qui s’est répandu dans toute l’Europe au XXe siècle. Les groupes ont convenu que ces peintures « seront utilisées à des fins d’étude critique à travers des visites limitées à des fins éducatives, pédagogiques et/ou académiques ».
Dans tous les cas, les groupes n’ont pas proposé de projet architectural précis, mais ont plutôt fixé quelques lignes directrices minimales. « Dès que possible », précise le pacte, ils lanceront « un concours pour des projets avec des bases concrètes qui incluent ce qui est établi dans cet accord ». Différents professionnels et entreprises pourront y participer et un jury multidisciplinaire sera désigné pour évaluer les projets. De même, ils se sont engagés à « mener un processus participatif, informatif et pédagogique qui comprend une consultation citoyenne unique à Pampelune-Iruña à cet égard ». Tant l’exécution des travaux que la gestion du futur centre d’interprétation seront de la responsabilité de la Mairie de Pampelune, propriétaire du bâtiment.
D’autre part, les trois groupes sont également majoritaires au Parlement de Navarre, où ils vont présenter une proposition visant à modifier le Loi Forale 33/2013 du 26 novembre, Reconnaissance et réparation morale des citoyens navarrais assassinés et victimes de la répression suite au coup d’État militaire de 1936. L’objectif, ont-ils précisé, est de « donner une sécurité juridique » à cette resignification et de garantir qu’elle soit irréversible.
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