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Paris 2024, les lames (gagnantes) de l’Oncle Sam

2024-08-02 10:36:41

Paris – Finale du fleuret individuel féminin ? Un derby Yankee entre Kiefer et Scruggs (oui, le même athlète qui avait éliminé in extremis notre porte-drapeau Arianna Errigo et conteste la frappe) ! Une équipe qui triomphe avec la même arme toujours féminine ? Team USA, évidemment. Et pour l’instant, il y a le drapeau étoilé en tête du tableau des médailles de la discipline célébré sur les estrades sous les voûtes du Grand Palais. Sans oublier que les blades américains seront toujours ceux que nos garçons rencontreront probablement en demi-finale de l’épreuve de fleuret par équipes.

Bref, dans le monde multipolaire du sport postmoderne, il s’avère que désormais (en fait, depuis quelques saisons déjà…) même les neveux (et surtout les nièces) de l’Oncle Sam savent faire de l’escrime, et comment ! Il est donc normal de se demander (et donc de se demander) la raison de cette croissance qui, au moins cette fois, et même à l’occasion la plus significative, est devenue un domaine et peut-être même une école. En résumé : ne devons-nous pas maintenant faire nos valises et partir de Jesi, Livourne, Mestre (pour ne citer que quelques-unes des capitales italiennes de l’escrime) et nous envoler vers le Wisconsin ou le Texas pour apprendre à lancer une poussée gagnante ?

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«Non, nous savons encore faire la meilleure escrime!», souligne fièrement l’entraîneur multi-médaillé de fleuret et d’or olympique Stefano Cerioni (qui a également sur son CV une expérience significative à la tête de l’équipe nationale russe). Mais il ne faut pas négliger les éléments qu’il ajoute : « Il faut reconnaître qu’aux États-Unis, on récolte les fruits de ce qui a été semé au cours des saisons et des décennies précédentes, avec l’importation de nombreux entraîneurs et éléments techniques d’Europe de l’Est, en notamment la Russie et l’Ukraine, et l’assimilation conséquente d’une forme d’escrime peut-être moins riche et complète mais qui permet quand même de toucher, d’atteindre la cible grâce au dynamisme, au rythme, à la vitesse. Et puis regardez les chiffres : les coachs étrangers peuvent choisir parmi une base très importante de praticiens, même si c’est une condition utile et nécessaire, mais pas suffisante pour atteindre le sommet. »

Discours intégré par le président de la Federscherma Paolo Azzi, toujours en train de bavarder dans les (immenses) couloirs du Grand Palais : « Nous avons remarqué qu’aux Etats-Unis, les jeunes immigrés d’Asie s’intéressent particulièrement à l’escrime, qui en raison de leurs caractéristiques physiques sont bien adapté à ce type d’interprétation très dynamique et rythmée de notre discipline ; et il ne faut pas oublier qu’au niveau des compétitions de jeunes, depuis quelques saisons, nous remarquons la présence de chercheurs de talents des principales universités américaines, qui offrent des bourses aux athlètes les plus talentueux de tous les pays. Et quelqu’un commence à accepter ces propositions…”. Bref, les voici presque placées les unes à côté des autres, les pièces de ce singulier puzzle d’escrime. Le reste, qui est aussi le plus important, c’est ce qui se passe sur scène. Les réflexions d’Alice Volpi nous semblent donc significatives, alors qu’elle rentre chez elle avec l’argent par équipe au fleuret autour du cou et la deuxième médaille en bois consécutive au niveau individuel en poche, après la quatrième place également obtenue à Tokyo2020 : « Dans la plateforme contre les Américains, nous ne voyons rien de nouveau d’un point de vue technique. Nous restons toujours la tradition de référence, mais – et Volpi nous l’a dit après l’épreuve individuelle – ils sont toujours affamés, déterminés, ils parviennent souvent à tirer plus librement et résolument.

Dernière pièce du puzzle de l’escrime américaine au Grand Palais, à remonter puis aussitôt tenté de démonter, pour rester sur scène au sommet de la tradition. Et la collection de médailles.



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