2024-12-09 20:09:00
Ce n’est pas anodin que Parcsvr illustrent leur troisième album studio avec un appétissant ragoût madrilène sur la couverture, préparé précisément par leur voix chantante, Javi Ferrara. Et plonger dans les lignes spirituelles et acides de ce groupe de Leganés ressemble à une opportunité pour l’auditeur de se faufiler dans une table pleine de blagues privées, de fumée épaisse et de fêtes joyeuses dans lesquelles chaque juron devient une excuse idéale pour rire sans culpabilité. Un plaisir, disons, qui ne nous dispensera pas d’assister à la progression technique qu’affiche désormais le quatuor, cinq ans après avoir commencé à nous gifler avec leurs odes irrévérencieuses.
« Si molesto, os vais » C’est la suite précise et exacte de ce que l’on s’attendrait à trouver après le saut de qualité et de style que les Madrilènes nous ont offert déjà en 2022 avec “S’il n’y avait pas ces moments, ce serait pour d’autres.”. Non seulement parce que les deux projets sont évidemment liés par la masse salariale de Raúl Pérez dans la production, mais aussi à cause de la tendance renouvelée du groupe à continuer à vouloir que nous dansions sur leurs proclamations éhontées comme ils ne l’avaient jamais fait auparavant.
Si l’on parle des étapes franchies par le groupe, Ferrara et compagnie parviennent avec ce travail à renforcer le nom de leur proposition dans un territoire compliqué : celui du sarcasme avec style. Une sorte d’Olympe dans notre indie réservé à quelques chanceux qui derrière leurs sarcasmes et blagues de marins (“Elon Musk, qu’est-ce que tu fais ?” ils chantent dans cette somme malade de jeux de mots et de rythmes qui est “Arrêt!”) cachent un goût incontestable et du bon travail.
Il n’est pas non plus nécessaire qu’ils se réfugient dans un ordre sacré pour que nous leur pardonnions (« Vivez toujours Murcie, mais jamais la Suède », ils lâchent avec une grâce piquante « Alfredo » malheureusement pour ceux cités), puisque sa belle ironie est, comme d’habitude, combinée dans un texte simpliste mais ingénieux qui fait qu’il nous est impossible de ne pas finir avec le sourire (« Si tu es mauvais, ne te sens pas mal / Être triste ne t’aidera pas » ils chantent avec un cœur acoustique dans ce genre d’hybride entre “Mots” par FR David et le “0’60” d’Ojete Calor c’est-à-dire « Phrases merdiques »).
Sans perdre sa vision comique, Parcsvr Ils jettent le couvert et décident de devenir plus présentistes que jamais, quitte à rappeler des épisodes embarrassants de notre histoire récente (“Tous les morts, qu’ils soient syriens, russes ou grands-parents, grâce à Díaz Ayuso”) ou sauver les vieux fantômes qui nous terrifient encore lors des Noëls passés, présents et futurs (“Juancarlista”, signé avec le chanteur Enrique Borrajeros, alias DJ Pollo).
Avec un peu, cela semble beaucoup et ne pas les prendre au sérieux serait la chose la moins sérieuse que nous puissions faire. Avec une âme de chroniqueur de notre temps et un usage multiforme et anarchique du psychédélisme, Parcsvr Ils méritent de ne pas être laissés pour compte dans la lutte toujours tristement célèbre pour l’or national.
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