partez tôt, un mardi et autres conseils pour ne pas rater votre vol. En juin, en Europe, ils ont annulé 8 145

Anatomie d’un vol retardé un jour d’été en Europe. Pour le Boeing 737 Max « de marque » Ei-Igy Ryanair, principal low cost et premier transporteur pour les mouvements sur le continent, a jusqu’à neuf vols étaient programmés en vingt-quatre heures par jour en juillet. Sur des itinéraires qui ne sont même pas si compliqués car loin des « autoroutes » encombrées du ciel. Le premier voyage, de Valence à Mahon (Minorque), part à 6h16 du matin, vingt et une minutes après l’heure prévue. Quelque chose ne va pas. L’avion parvient néanmoins à se poser à 7 h 04, soit une minute avant l’heure prévue. De là, avec encore une douzaine de minutes de retard, il revient à Valence, en touchant la piste de bonne heure (les transporteurs laissent toujours des marges dans leurs horaires). Le troisième vol, de Valence à Bergame-Orio al Serio, arrive également pratiquement à l’heure, arrivant à 11h16. Mais alors quelque chose se passe. Parce qu’en Lombardie, l’avion s’est vu attribuer le vol vers Ibiza, qui devait cependant décoller à 11h15.
Le chaos qui règne actuellement dans le ciel européen commence à se faire sentir avant même le déjeuner. À tel point que l’avion précédemment affecté au vol Bergame-Ibiza est bloqué ailleurs sur le continent et ne peut arriver à temps. Alors pour réduire le retard la compagnie low cost utilise le premier avion disponible. Qui décolle d’Orio al Serio à 13h29, soit deux heures et 14 minutes après l’heure prévue, et arrive à 14h59 (au lieu de 13h10). Après un retour à Bergame plus ou moins à l’heure, les quatre autres voyages restent constamment en retard. Celui de Lamezia Terme atterrit à 19h33 (au lieu de 18h15), celui en sens inverse arrive à 21h44 (et non à 20h20), celui d’Ibiza arrive à minuit (au lieu de 22h45) et celui de retour à la base de Bergame arrive à 2h40, soit une heure et demie après l’heure prévue.

«Aujourd’hui, il suffit que l’avion ait des problèmes au premier décollage, ce qui entraîne des désagréments même lors des correspondances ultérieures prévues le même jour», commente Pierluigi Di Palma, président de l’Autorité nationale de l’aviation civile (Enac). «Et quand nous sommes dans une période comme celle-ci, où en mai en Italie nous avons enregistré un nombre de passagers proche de celui de juillet et août de l’année dernière, une période record, il est clair que tous les problèmes se multiplient».

Depuis juin, les perturbations se succèdent dans le ciel européen. Vols annulés, vols fortement retardés, des millions de passagers bloqués dans les terminaux. Des milliers de demandes de remboursement et d’indemnisation. Certains reprochent aux compagnies aériennes de programmer trop de voyages et de manquer de personnel. Il y a ceux qui pointent du doigt les contrôleurs aériens (peu nombreux et parfois en grève, les traitant de cousins ​​​​au-dessus des Alpes), il y a ceux qui prétendent que même les aéroports sont devenus des “goulots d’étranglement” avec de longues files d’attente aux contrôles des bagages et passages frontaliers. Sans parler des sociétés de gestion des services au sol (du personnel d’enregistrement aux bagagistes) et de restauration qui contribueraient aux désagréments de cette période. Tout cela, ajouté à un boom du trafic, à des vagues de mauvais temps de plus en plus fréquentes dans certaines régions d’Europe et à l’effondrement du ciel ukrainien (après l’invasion russe), a conduit à un quasi-effondrement.

3000 VOLS PAR JOUR DANS LE CIEL EUROPÉEN OPÉRÉS EN MOYENNE PAR RYANAIR, LA SOCIÉTÉ LA PLUS PRÉSENTE SUR NOTRE CONTINENT. SUIVENT DANS LE CLASSEMENT EASYJET TURKISH AIRLINES ET LUFTHANSA.

«L’été 2024 s’avère particulièrement exigeant en raison de la forte croissance du trafic et de la saturation du réseau, combinées à des conditions météorologiques défavorables», commentent Eurocontrol, la société qui coordonne toutes les sociétés de gestion du trafic aérien. Chaque jour sur le continent, il y a plus de 34 000 vols, soit plus que la même période en 2023, mais toujours légèrement en dessous de 2019.
Selon Cirium, plateforme spécialisée, 8 145 vols ont été annulés rien qu’en Europe en juin, soit 46 % de plus que le mois précédent, le chiffre le plus élevé au monde. “Les compagnies aériennes du continent sont aux prises avec une pénurie de personnel, notamment de pilotes et d’équipage de cabine, ce qui a entraîné une augmentation des annulations de vols”, déclarent les analystes de Cirium. «Les compagnies aériennes ont du mal à garantir un effectif complet sur les vols. Cela s’est également traduit par une diminution globale de la ponctualité des correspondances.” Au cours de la deuxième semaine de juillet, certifie Eurocontrol, quatre vols sur dix ont atterri avec beaucoup de retard.
Avec environ 3 000 vols par jour en moyenne (depuis le 1er janvier de cette année), Ryanair est la plus présente dans le ciel européen, avec une augmentation de 30 % par rapport à la même période de 2019, avant Covid. Suivi par EasyJet (1 500), Turkish Airlines (1 400) et Lufthansa (1 200).

Zones les plus à risque

En regardant où se situent les « poches » problématiques, on constate que la France et la région de Karlsruhe en Allemagne enregistrent des performances que les transporteurs considèrent comme douteuses. Avec l’ajout, récemment, de la Hongrie. Cela signifie que tout avion qui survole ces zones est souvent voué à connaître des retards ou des changements de route. De plus, même si un avion est à l’heure pour le départ, il ne sera autorisé à décoller que si l’itinéraire vers la destination et l’aéroport d’arrivée sont en mesure d’accueillir l’avion.
“Le transport aérien souffre en ce moment”, déclare Antonino Turicchi, président exécutif d’Ita Airways. «Notre compagnie maintient le leadership en termes de régularité de 99,6% — c’est-à-dire le nombre de vols opérés en dehors de ceux prévus — et nous avons une ponctualité de 80%, mais cela devient de plus en plus difficile étant donné les restrictions de trafic aérien qui surviennent autour du continent pendant la période. l’été.” «Enav (les contrôleurs aériens italiens) nous aide, il est parmi les meilleurs au niveau européen – continue Turicchi -. Mais l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni se trouvent dans une situation délicate. »

Crise et remèdes

«C’est une crise de croissance. Mais pas dans le mauvais sens. Dans le sens où le trafic augmente trop et que les infrastructures européennes – aéroports, entreprises, gestionnaires de trafic, sociétés de manutention et de restauration – ne peuvent pas suivre le rythme”, analyse Di Palma de l’Enac. «Il n’y a pas eu beaucoup d’investissements après la pandémie, même parmi les sociétés de gestion du trafic aérien : dans le reste de l’Europe, pendant le Covid, plusieurs personnes ont été renvoyées chez elles, mais il faut du temps pour les remplacer, notamment pour les formations». «Le système aéroportuaire souffre aussi», poursuit le président de l’ENAC. “La demande de voyages continue de dépasser l’offre.”
Alors, que peut-on faire pour minimiser les désagréments ? «Il faut valoriser les «vallées»», suggère Di Palma, «c’est-à-dire ces moments de la journée et de la semaine où le trafic aérien n’est pas à son maximum». Par exemple? «Je recommande de partir le matin, même à des heures qui ne sont pas vraiment pratiques, mais au moins c’est le premier vol et il n’y aura pas de retard. Ensuite, il vaut mieux décoller le mardi, le mercredi, en évitant le dimanche et même un peu le vendredi. »

27 juillet 2024

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2024-07-27 19:47:00
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