2024-01-20 02:00:00
C’était la quatrième fois en seulement une semaine : tôt jeudi matin, des avions militaires américains et britanniques ont de nouveau bombardé des cibles dans les provinces yéménites de Hodeida, Tais, Dhamar, Al-Baida et Sanaa. Cela a été précédé par une attaque d’Ansarollah (« Houthis ») contre le vraquier américain « Genco Picardie » mercredi. Et vendredi soir, le chimiquier « Chem Ranger », un autre navire américain, a été touché par des missiles venus du Yémen.
Selon un communiqué du Commandement central américain (Centcom), des missiles tirés depuis des navires de guerre américains ont touché 14 missiles Ansarollah prêts à être lancés lors de l’attaque menée jeudi matin, ce qui aurait constitué une menace immédiate pour les navires marchands et les navires de guerre américains. dans la zone. Les forces armées américaines ont donc fait usage de « leur droit et obligation de légitime défense ». Dans le même temps, le ministère de la Défense a souligné qu’il n’était pas en guerre contre Ansarollah.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a quant à lui déclaré que l’ONU n’avait « pas donné aux États-Unis le droit d’attaquer le Yémen comme la Libye ». Lavrov faisait allusion à la résolution 2722 adoptée mercredi par le Conseil de sécurité de l’ONU, deux jours seulement avant la première attaque des États-Unis et de la Grande-Bretagne contre le Yémen. Celui-ci appelait les Ansarollah à cesser les attaques contre les navires liés à Israël qu’ils menaient depuis fin octobre. Il affirme également le droit des États membres de l’ONU de défendre les navires contre de telles attaques. Les amendements oraux proposés par la Russie avant le vote ont été rejetés. Entre autres choses, Moscou a voulu inclure dans le préambule que le texte de la résolution ne doit pas être considéré comme un précédent et ne crée pas de nouvelles normes du droit international. Le représentant russe a souligné que la résolution ne légitime pas les actions de la coalition maritime dirigée par les États-Unis : l’opération maritime appelée « Prosperity Guardian » représente en fait une « coalition de volontaires » sans légitimité au regard du droit international.
La référence de Lavrov à la Libye n’est pas une coïncidence. Le 17 mars 2011, Moscou s’est abstenue lors du vote sur la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l’ONU sur la Libye, qui autorisait les États membres de l’ONU à établir une « zone d’exclusion aérienne » mais excluait le recours aux troupes terrestres, au lieu d’exercer son droit de veto. Menée par les États-Unis, une guerre d’agression brutale contre la Libye a suivi, dans le but de renverser le dirigeant Mouammar Al-Ghadhafi. En violation de la résolution 1973, les gouvernements occidentaux ont fourni des armes aux rebelles. Ils ont lynché Kadhafi après que les bombardiers de l’OTAN l’aient jeté dans leurs bras.
Par ailleurs, le président américain Joseph Biden a admis jeudi aux journalistes que les attaques contre le Yémen ne sont guère adaptées à la réalisation de leur objectif proclamé, à savoir la sécurité du transport maritime commercial international. En réponse à une question correspondante, il a répondu : « Est-ce qu’ils (les attaques) arrêtent les « Houthis » ? Non. Vont-ils être poursuivis ? Oui. » La veille, le porte-parole du Pentagone, Patrick Ryder, avait même ouvertement annoncé qu’une accélération de la spirale d’escalade était consciemment acceptée. Il faut s’attendre à de nouvelles attaques de représailles de la part d’Ansarollah. Ce dernier a initialement limité ses attaques, qui sont censées se poursuivre jusqu’à la fin de la guerre à Gaza et jusqu’à ce que la population soit approvisionnée en nourriture et en médicaments, aux navires appartenant à des Israéliens ou à équipage israélien, mais ils ont ensuite été étendus aux cargos à destination d’Israël. Après le début des attaques anglo-américaines contre le Yémen, elles ont également pris pour cible les navires américains et britanniques et ont commencé à tirer sur eux.
Le leader d’Ansarollah, Abd Al-Malik Al-Houthi, s’est montré jeudi confiant dans la victoire : « l’agression américano-britannique » a été la preuve de l’efficacité de la stratégie de son organisation. Les Américains soutiennent « l’ennemi de toutes les manières possibles afin qu’il puisse poursuivre ses crimes et empêcher d’autres pays » de « fournir soutien et assistance au peuple palestinien ». La plupart des pays européens ont également soutenu Israël, notamment militairement. Les droits de l’homme et la morale promus par l’Occident sont de la pure hypocrisie.
Mercredi, le gouvernement américain a désigné Ansarollah comme groupe terroriste. Selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères, l’inscription entrera en vigueur le 16 février et sera réévaluée à condition que cessent les attaques contre les navires en mer Rouge et dans le golfe d’Aden. Les États-Unis ont déjà inscrit une fois Ansarollah sur la « liste du terrorisme ». À l’époque, sous l’ancien président Donald Trump, qui avait pris cette décision dans les derniers jours de son mandat comme un « cadeau » à l’Arabie saoudite.
Le gouvernement américain a affirmé à plusieurs reprises qu’Ansarollah était sous les ordres de l’Iran et que Téhéran était donc responsable de ses actes. Le 14 janvier, cependant, le cité New York Times Les responsables du renseignement américain affirment qu’Ansarollah est une organisation indépendante. Ils produisent également eux-mêmes une grande partie de leurs armes, notamment des drones assemblés à partir de pièces importées.
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