29 mars 2024 Aujourd’hui à 10h24
Mis à jour le 29 mars 2024 à 18h03
Le ministre flamand de l’Environnement, Zuhal Demir, a accordé à Brussels Airport un nouveau permis environnemental pour une durée indéterminée. Le permis est soumis à une série de conditions, mais il n’y aura pas d’interdiction des vols de nuit.
Le permis environnemental de Brussels Airport, accordé en 2004 et qui expire le 8 juillet, sera transformé en permis environnemental à durée indéterminée. Le ministre flamand de l’Environnement, Zuhal Demir (N-VA), l’a rapporté vendredi. Le permis est assorti d’une série de conditions après que le Comité régional des permis environnementaux (GOVC) l’a informé dans un rapport consultatif.
Il n’y aura pas d’interdiction sur les vols de nuit. Dans une recommandation partielle, le ministère de la Santé l’avait de facto recommandé en interdisant tous les vols dont le niveau sonore était supérieur à 60 décibels la nuit. Demir impose à Brussels Airport de viser 30 pour cent de résidents locaux souffrant de troubles graves du sommeil en moins d’ici 2032. L’aéroport doit installer des écrans antibruit supplémentaires et des objets insonorisants dans les quatre ans suivant l’obtention du permis.
-30%
limiter les perturbations
Demir impose à l’aéroport de viser à réduire de 30 % les résidents locaux souffrant de troubles du sommeil d’ici 2032.
De plus, des réglementations plus strictes seront mises en place pour les nuits calmes du week-end. À partir de 2026, les avions ne pourront atterrir en dessous d’un certain niveau de bruit que du samedi au lundi entre 1h et 5h du matin. À partir de 2028, cela s’applique également aux avions qui décollent. La question est de savoir quel sera l’impact sur les compagnies de fret telles que DHL, qui ont besoin de vols de nuit dans le cadre de leurs opérations logistiques complexes. DHL parle d’une « camisole de force réalisable », même si des « efforts sérieux » sont nécessaires pour remplir les conditions.
Plafond
Le nombre de mouvements aériens sera également plafonné, même si l’organisation patronale Voka, entre autres, s’y était opposée. Le plafond est moins strict que ce que suggérait le GOVC. Demir impose un nombre maximum de vols à Brussels Airport de 240.000 d’ici 2032. Ceci est conforme à la trajectoire de croissance que Brussels Airport lui-même avait en tête et devrait permettre une augmentation de 13 pour cent par rapport à 2023. Le GOVC avait préconisé un maximum de 234.000 vols. vols d’ici 2030.
Pour les émissions d’azote, le nouveau permis est basé sur le décret sur l’azote approuvé au début de cette année. Bien que le Conseil d’État ait soulevé à deux reprises de sérieuses questions sur le décret et que celui-ci puisse ensuite être rejeté devant la Cour constitutionnelle, la décision n’a pas été prise de fonder légalement l’autorisation sur les règles européennes d’exception pour les projets de grande importance sociale.
Insécurité
Selon Demir, le permis garantit « un équilibre entre les intérêts économiques de l’aéroport et la qualité de vie de la région ». Voka est mitigé et satisfait. « À court terme, la continuité et le développement de l’aéroport sont encore possibles et les activités et emplois actuels sont sauvegardés. À plus long terme, le plafonnement du nombre de mouvements aériens crée une incertitude quant à la croissance future de Brussels Airport”, déclare Voka.
L’inquiétude se fait également sentir parmi les libéraux flamands. La vice-Première ministre Gwendolyn Rutten (Open VLD) se dit préoccupée par un éventuel scénario de rétrécissement de l’aéroport. Le Premier ministre Alexander De Croo (Open VLD) a le même ton. “Un plafonnement du nombre de mouvements aériens pourrait en effet conduire à long terme à une stagnation de la croissance de l’aéroport”, explique Rutten. « Il serait bien plus logique de travailler non pas avec un plafond mais avec des normes sonores. L’industrie pourra alors accélérer la transition vers des avions peu bruyants. L’intention ne peut pas être de freiner la croissance de l’aéroport.
À plus long terme, le plafonnement du nombre de mouvements aériens crée une incertitude quant à la croissance de Brussels Airport.
Bond Beter Leefmilieu (BBL) estime que le permis n’apporte pas de garanties suffisantes pour réduire les nuisances sonores et l’impact environnemental et climatique de l’aéroport. Les parties disposent de 45 jours pour engager une procédure auprès du Conseil des litiges relatifs aux permis. BBL affirme qu’après une lecture plus large du permis, elle réfléchira aux mesures juridiques qu’elle engagera.
« Des objectifs sont imposés d’ici 2032, mais Brussels Airport recevra une autorisation pour une durée indéterminée. Ce n’est pas logique”, déclare Jasper Wouters de BBL. «De petites mesures sont prises pour lutter contre la pollution sonore, mais il n’existe aucune mesure concrète garantissant qu’il y aura moins de perturbations du sommeil. Et on ne parle pratiquement pas de réduire les émissions de CO2 du trafic aérien.»
2024-03-29 20:10:58
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