Peintre Marcel Bascoulard : Dessinateur oublié en tenue de ménagère

2024-08-27 19:59:34

Die Fotografien Marcel Bascoulards zeigen vor wechselnden Hintergründen eine Figur. Ausgestattet mit Requisiten des Künstlers – eine Mappe, ein Stift, ein Zeichenblock –, sehen wir einen gut aussehenden Mann mit langen Haaren, die zu beiden Seiten des übergroßen Hauptes fast bis auf die Schultern fallen: Marcel Bascoulard.

In seiner fadenscheinigen Clochard-Garderobe gebärdet er sich wie ein übereifriger Schauspieler in einer konventionellen Nestroy-Inszenierung: Lumpazivagabundus. Trägt er dagegen Frauen­kleider, schaut er schüchtern, die un­geschminkten Lippen fest geschlossen, nie mehr als die Andeutung eines Lächelns zeigend, den Kopf geneigt, die Arme angelegt, die Hände in Hüfthöhe, die Füße in etwas plumpen Damenschuhen leicht nach außen gesetzt. Unter der breiten Stirn wird sich im Laufe der Jahre eine waagerechte Falte – wie der Bügel einer Brille – über der Nasenwurzel bilden; vielleicht das Resultat des wachen Blicks, der unter hochgezogenen Brauen alle Details der Umgebung wahrnimmt.

Zeitloser Umgang mit Feder und Pinsel

In seinen Bildern zeigt Bascoulard die Welt in einem Zustand, der zeitlich einzuordnen wäre: eine Provinzstadt und ihre nähere Umgebung vor mehr als einem halben Jahrhundert. Zeitlos ist sein Umgang mit Feder und Pinsel, sind die Formulierungen, die er findet für Natur und Veduten und die Ökonomie im Verhältnis des Gezeichneten zu den ausgesparten Flächen.

Normalerweise trug Bascoulard eine Kutte von unbestimmtem Grau. Die aufwendigen Kleider im Stil der Vorkriegszeit entwarf er zum Teil selbst, andere tauschte er gegen seine Zeichnungen ein. Auf keiner dieser Fotografien verliert die Gestalt – ob er die eigene Mutter verkörpern wollte oder nicht – ihre Würde.

Portrait de paysage : La Cathédrale de Bourges, dessiné par Marcel BascoulardMarcel Bascoulard

Marcel Bascoulard est né en 1913 dans le village de plusieurs milliers d’habitants de Vallenay, au sud de Bourges. Son plus grand souhait d’enfance, devenir conducteur de train, n’a pas été réalisé. Quand Marcel avait dix-neuf ans, son père mourut aux mains de sa mère. Il serait présomptueux de tenter d’analyser l’influence de cet acte sur le statut d’étranger et d’artiste de Bascoulard. Bascoulard se rend à Bourges, sans doute pour se rapprocher de sa mère, qui passera le reste de sa vie dans l’institution fermée de Beauregard.

Dans les années 1960 et 1970, ses dessins montraient la transformation progressive de la ville antique, non pas parce qu’il voulait dénoncer ces modernisations, mais parce qu’elles étaient en cours. Bascoulard dessinait ce qu’il voyait, conservait ces impressions et les reproduisait, traduites en traits fins. Grâce à leur souci du détail, les vieux murs – chaque fissure est enregistrée – semblent à la fois beaux et mûrs pour la démolition. Les motifs abstraits secs des années 1970 n’ont rien de commun avec ces riches représentations. Reste à savoir où aurait conduit le développement de Bascoulard.

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Il est arrêté alors qu’il dessinait des locomotives

Marcel Bascoulard a également été assassiné en 1978. Il avait prédit cette fin pour lui-même. Ses photos ne montrent rien de tragique. Un saint imbécile, un poète mauditchroniqueur de sa patrie, dessinateur comme les maîtres anciens, doux rebelle, terreur bourgeoise en habit de ménagère ; aussi une sorte de résistant involontaire. Pendant l’Occupation, il se moquait des nazis en signant le nom de jeune fille de sa mère, qu’il agrémentait d’un tréma allemand : « Mület ». Alors qu’il dessinait des locomotives à la gare de Bourges, il fut arrêté et écroué pour soupçon d’espionnage.

Dix ans plus tard, après des accusations répétées de nuisance publique, Bascoulard comparut devant un tribunal français ; Il invoquait son droit de s’habiller comme bon lui semblait, d’autant plus qu’il s’agissait dans son cas d’une nécessité artistique. Les autoportraits, pris par des amis, démontrent le caractère sériel de son travail photographique.

Il dort dans des voitures accidentées et des caves abandonnées

Le « Diogène de Bourges » parcourait les rues avec un tricycle auto-construit. Il dormait dans des voitures accidentées et des abris de fortune, dans des caves et des remises abandonnées. Autodidacte, mais nullement naïf ; De courtes visites à l’Académie des beaux-arts de Paris et dans une école d’art de Bourges n’y ont guère changé.

Bascoulard reste fidèle à ses lignes. Alors que ses photographies en noir et blanc varient un motif sur quatre décennies, ses autres œuvres sont étonnamment diverses. Ses dessins développent également mieux leur impact en grand nombre. Ses vues de la cathédrale gothique de Bourges pourraient provenir d’un romantique allemand, les rues menant à de vastes paysages d’un réaliste américain ou de Heino Jäger, les marais autour de Bourges d’un maître hollandais. Parfois les façades sont penchées comme celles d’un film muet expressionniste, parfois elles rappellent les illustrations d’un roman de Dickens.

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Ses portraits semblent maladroits. Certaines vedutas sont conventionnellement pittoresques ; au moins ils vendent. Bourges est une ville médiévale étroite. Mais même les visions les plus sombres ne semblent pas effrayantes au vrai sens du terme ; Ce qui est étrange, c’est ce regard flou qui ne révèle aucune intention particulière. Cet artiste aime-t-il ce qu’il dessine actuellement ? Question vaine : Bascoulard dessine parce qu’il le faut – c’est pour lui une « nécessité artistique ». On dit qu’il a une mémoire photographique, qu’il prouve avec des dessins joliment colorés basés sur des cartes anciennes.

En fait, tout cela devrait suffire à un artiste légendaire à la Van Gogh ou à Basquiat. Le malentendu – il ne trouve guère d’acheteurs en dehors de la région – le poussé – plusieurs œuvres sont créées chaque jour – l’inachevé à cause d’une mort violente. Mais les choses devraient se passer autrement : ses dessins, gouaches, lithographies et photos ne s’échangent encore que dans la fourchette des euros à quatre chiffres. Ce n’est que depuis 2015 que son travail est progressivement apprécié et redécouvert, d’abord en France, puis dans le reste de l’Europe et plus récemment aux USA. Une exposition personnelle suffisamment importante en Allemagne est toujours en attente.



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