Pénurie de gynécologues, pédiatres, psychiatres et pédopsychiatres en Suisse romande, ce qui a un impact sur les services d’urgence hospitaliers.

Selon une enquête de la RTS, la Suisse romande souffre d’une grave pénurie de gynécologues, de pédiatres, de psychiatres et de pédopsychiatres, ce qui a un impact sur les services d’urgence hospitaliers. En plus de la pénurie de médecins de famille bien connue, la RTS s’est penchée sur les autres médecins de proximité nécessaires à une grande partie de la population : les gynécologues et les pédiatres. Selon les données collectées, il n’y a pas suffisamment de ces professionnels dans les cantons romands, en particulier en Valais, dans le Jura et à Fribourg.

Les femmes sont les plus touchées par cette pénurie de médecins de proximité, car le taux de gynécologues par habitante est le plus bas parmi toutes les spécialisations étudiées. Il y a moins d’un gynécologue pour 1000 femmes de plus de 14 ans en Suisse romande. La situation est particulièrement préoccupante dans le Jura, en Valais et dans le canton de Fribourg, où il y a moins de 5 gynécologues pour 10’000 femmes. Certaines régions du Valais ne comptent même aucun gynécologue, obligeant les femmes à parcourir de longues distances pour consulter un spécialiste.

La demande élevée en gynécologie entraîne également de longs délais d’attente pour les rendez-vous. Certaines femmes sont même contraintes de mentir pour obtenir un rendez-vous plus rapidement. Cette situation est particulièrement difficile pour les femmes qui ont besoin de soins urgents. Les délais d’attente peuvent aller jusqu’à neuf mois dans certains cabinets.

En ce qui concerne les pédiatres, c’est le canton de Fribourg qui fait face à la plus grande pénurie. Seules 18 communes sur 127 peuvent compter sur la présence d’un ou plusieurs médecins pour enfants. Les régions rurales sont les plus touchées. Les familles de ces régions ont du mal à trouver un pédiatre et sont souvent contraintes de se rendre aux urgences pour obtenir des soins pour leurs enfants.

Cette situation a engendré une surcharge à l’hôpital cantonal, où le temps d’attente aux urgences pédiatriques a considérablement augmenté ces dernières années. Les équipes médicales sont épuisées et il est difficile de recruter et de retenir du personnel.

En plus de la pénurie de gynécologues et de pédiatres, la Suisse romande souffre également d’un manque de psychiatres et de pédopsychiatres, en particulier dans le Jura, en Valais et à Fribourg. Certains districts n’ont tout simplement aucun pédopsychiatre, alors que la demande de soins mentaux pour les jeunes ne cesse d’augmenter depuis 2010.

Selon les experts, la différence de présence de ces spécialistes entre les régions s’explique en partie par le fait que de nombreux professionnels étrangers préfèrent se former dans des centres universitaires et urbains, tels que Genève ou Lausanne. La situation nécessite une volonté politique plus forte pour résoudre cette pénurie de médecins et garantir un accès équitable aux soins pour tous.