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Pénurie de médicaments : quelles alternatives à la nationalisation de Sandoz ? -Nouvelles

by Nouvelles

2024-11-20 08:40:00

Les pénuries de médicaments se multiplient en hiver. Le SP souhaite nationaliser la société pharmaceutique Sandoz afin de mieux approvisionner la population en médicaments. Mais la nationalisation est-elle vraiment la bonne voie – et quelles autres idées existe-t-il ?

Le problème : Entre 700 et 1000 médicaments – c’est le nombre de médicaments qui risquent de manquer en Suisse cet hiver. Les goulots d’étranglement sont là et durent de plus en plus longtemps, rapporte l’association des pharmaciens Pharmasuisse. Les antibiotiques et les analgésiques en particulier sont souvent rares.

Le contexte : La pression est particulièrement forte sur les prix des médicaments copiés, c’est-à-dire des copies de médicaments qui ne sont plus soumis à la protection par brevet. Les principes actifs ne sont donc généralement plus produits dans des sites européens coûteux, mais à moindre coût en Asie. C’est un risque dans les crises mondiales. Les chaînes d’approvisionnement ne fonctionnent alors plus et des goulots d’étranglement apparaissent.

L’exigence : Le SP souhaite que la Confédération nationalise le fabricant suisse de génériques Sandoz. Elle l’a annoncé fin octobre. «Les entreprises pharmaceutiques abandonnent déjà des secteurs moins lucratifs, comme la production d’antibiotiques», explique la présidente du SP, Mattea Meyer, pour justifier cette demande. « Ils ne veulent plus faire ça, et cela se fait au détriment de notre santé car il y a trop peu de recherche et trop peu d’investissements. » Si Sandoz appartenait à l’État, estime le SP, l’entreprise se soucierait davantage de l’approvisionnement de la population que des bénéfices pour ses actionnaires.

Les alternatives : D’autres pays ressentent également les conséquences des problèmes de chaîne d’approvisionnement dans le secteur pharmaceutique et ont pris des contre-mesures. L’État américain de Californie, par exemple, a conclu l’année dernière un partenariat avec une société pharmaceutique à but non lucratif pour produire lui-même de l’insuline. Les patients diabétiques pourront bientôt recevoir des doses d’insuline pour seulement 30 dollars. Une révolution aux États-Unis, où le prix d’une dose était dix fois plus élevé. Un autre exemple est celui de la France : ici, l’État a utilisé des aides à l’investissement pour persuader les sociétés pharmaceutiques de produire du Dafalgan – c’est-à-dire du paracétamol – entièrement dans le pays. Et en Autriche Sandoz a reçu des subventions gouvernementales pour exploiter la dernière usine de crayons à papier entièrement intégrée en Europe.

L’expertise : «L’autonomie coûte de l’argent», déclare Tilman Slembeck, économiste de la santé à la ZHAW de Winterthour. De nombreux pays en ont pris conscience pendant la pandémie. Néanmoins, Slembeck qualifie d’« absurde » l’appel à la nationalisation de Sandoz. La production de médicaments ne fonctionne pas à l’échelle nationale, surtout pas dans un petit pays comme la Suisse. Même si Sandoz était une entreprise publique, a déclaré Slembeck, elle aurait les mêmes problèmes dans ses chaînes d’approvisionnement qu’aujourd’hui.

Trois manières possibles : L’expert n’est cependant pas fondamentalement opposé à l’intervention du gouvernement dans le secteur pharmaceutique. Selon lui, trois options sont envisageables : premièrement, promouvoir la production dans le pays, deuxièmement, le stockage et, troisièmement, la coopération internationale. La Suisse, selon l’expert, devrait se concentrer avant tout sur la coopération, car elle est forte en matière de recherche mais coûteuse en tant que site de production ou de stockage. En cas d’urgence, la Suisse pourrait échanger : par exemple de la technologie médicale contre des principes actifs. L’État, à son tour, pourrait aider les entreprises à rester fortes en matière de recherche et de développement.



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