L’artiste Marcel duchamp inaugure sa première rétrospective à Pasadena, en Californie, début octobre 1963, à l’âge de 76 ans. Andy Warhol, Dennis Hopper, Ed Moses et Larry Bell sont présents au vernissage. Richard Hamilton et William copley sont également là. Ed Ruscha dira plus tard à propos de Duchamp : « Son influence était très directe. Il était un phare. » Une semaine après l’ouverture, Julian Wasser prend une photo célèbre de Duchamp jouant aux échecs avec Eve Babitz, une artiste de 20 ans, dans les salles d’exposition. Pour cette exposition organisée par Walter Hopps, un conservateur légendaire alors âgé d’une trentaine d’années, Duchamp conçoit une affiche représentant un ready-made de 1923 aujourd’hui perdu. Pour ce faire, il fait réimprimer par un imprimeur une affiche humoristique « WANTED » trouvée dans un restaurant new-yorkais et y insère des photos d’identité judiciaire montrant sa tête de profil et de face. Une somme d’argent est offerte pour sa capture, qualifiée de « 2 000 $ REWARD », qui figure également en grandes lettres rouges sur l’affiche, tout comme le mot « WANTED » au-dessus des portraits de l’artiste.
« Mort ou vif », Duchamp a peut-être pensé à son âge avancé à l’occasion de sa première exposition individuelle lorsqu’il a accordé une place aussi importante à l’affiche quarante ans après sa création. La somme de deux mille dollars correspond d’ailleurs exactement au prix auquel le couple de collectionneurs Walter et Louise Arensberg avait acquis en 1921 son tableau « Nu descendant un escalier n° 2 » (1912) et vendu deux ans plus tard son œuvre principale sur verre, « La Mariée mise à nu par ses célibataires, même » (1915-23). L’avis de recherche recherche un criminel qui, selon le signalement, dirige à New York un « Bucket Shop », c’est-à-dire une bourse de valeurs illégale. Tout à fait dans l’esprit de Duchamp, qui avait proposé en 1924 sa propre action de roulette, la « Monte Carlo Bond », en petite édition, alors que les jeux de hasard restaient illégaux aux États-Unis avec le début de la prohibition. Trois pseudonymes, « George W. Welch, alias Bull, alias Pickens », sont mentionnés dans le texte, Duchamp ajoutant encore un quatrième pseudonyme en majuscules dans la dernière ligne avec RROSE SÉLAVY (« éros, c’est la vie »). Il s’agit de son alter ego féminin, responsable de nombreuses œuvres depuis 1920 et qui a également connu le succès en tant que co-artiste de l’exposition à Pasadena. Des années avant Lucy Schwob, également connue sous un autre pseudonyme, Claude Cahun, à partir de 1927 pour ses autoportraits androgynes, Duchamp avait commencé à remettre en question la dichotomie classique des sexes entre homme et femme à travers les photos de Man Ray le montrant en vêtements de femme et avec un visage maquillé. Le jeu de mots « Rrose Sélavy » n’est pas le seul sur l’affiche WANTED. Derrière le nom du Bucket Shop,« HOOKE,LYON and CINQUER »,se cache l’expression américaine « hook,line,and sinker »,qui signifie se faire complètement avoir.
Sturtevant, « Duchamp Wanted ». © Bonhams
Les jeux de mots et de genre autour des identités et de la paternité, de l’appropriation, de la répétition, de la copie et de l’intention de l’œuvre, que le ready-made WANTED de Duchamp déploie, sont tout aussi importants pour les œuvres de l’artiste conceptuelle américaine Elaine Sturtevant. Trente ans après la rétrospective de Duchamp, elle conçoit en 1992 un tirage offset en couleur qui s’approprie son avis de recherche en hommage avec le titre « DUCHAMP WANTED ». Ce n’est qu’en 2014 qu’Ai Weiwei reprendra également l’affiche dans son art. Dès 1969, Sturtevant avait toutefois déjà modifié l’œuvre de Duchamp.Environ un tiers plus petite que sa propre reproduction de l’original, Sturtevant a remplacé les photos de police de Duchamp par les siennes, les montrant également avec un col clair sous la veste foncée et la coupe de cheveux courts étant également comparable. Elle a réduit la taille dans le texte de « 5 feet 9 inches » à « 5 feet 8 inches » (1969 à « 5 feet 7 inches ») et le poids de « about 180 pounds » à « about 120 pounds ». Et derrière « RROSE SÉLAVY », l’artiste a encore ajouté « or STURTEVANT », son nom étant écrit en gras rouge et en majuscules. Sturtevant avait abandonné son prénom au milieu des années 60 pour ne pas être identifiée clairement comme une femme. L’écriture en majuscules du nom de famille,que Duchamp pratiquait déjà sur ses toiles depuis les années 1910,sert à la dépersonnalisation,à la suppression consciente de l’écriture manuscrite et de la signature.
C’est au début des années 60,à l’époque de l’exposition de Duchamp,qu’Andy Warhol,dont les œuvres ont été dupliquées à plusieurs reprises par Sturtevant,a commencé à expérimenter avec la sérigraphie et a déclaré à ce sujet : « Je veux être une machine. » L’œuvre « WANTED » de Duchamp l’a manifestement inspiré pour « 13 Most Wanted Men » (1964). Dans la succession de warhol se trouvaient plus de 30 œuvres de Duchamp, qui a regardé la caméra pendant de longues minutes en 1966 pour l’un des Screen Tests de l’artiste pop art.L’énorme importance de Duchamp pour Andy Warhol, mais aussi pour Jasper Johns et Robert rauschenberg, pour John Cage, Merce Cunningham, Joseph Cornell et Robert Motherwell, qui se confrontent sans cesse visuellement et mentalement au proto-avant-gardiste dans leur œuvre, est aussi connue qu’abondamment étudiée. La plupart des protagonistes du néo-dada, de Fluxus et du pop art se sont référés à lui comme leur prédécesseur, qui semblait les confirmer dans leurs propres expériences et sur leurs propres voies. Ce qui a tellement mis le peintre Barnett Newman en colère qu’il a depuis lors bruyamment tempêté contre les ready-mades et a dû préciser en 1957 au directeur du Whitney Museum : « Duchamp n’est pas mon père, ni celui d’aucun peintre américain que je respecte. »
sturtevant n’a jamais caché la « très grande influence de Duchamp sur mon art ». Qu’elle s’attaque dans son « Duchamp Triptych » (1998) à la « Roue de bicyclette » (1913), à la « Fontaine » (1917) ou à ses « Rotoreliefs » (1935), qu’elle reconstitue des portraits de lui (« Duchamp Man Ray Portrait », 1966) ou que, comme à travers les décennies, Sherrie Levine, Louise Lawler, Richard Pettibone, Saâdane Afif, Bethan Huws et Mike Bidlo réinterprètent sans cesse ses ready-mades en tant que sculptures et multiples, elle n’a jamais voulu être catégorisée comme Appropriation Artist. De même que Duchamp s’intéressait à la « Gray Matter », cette matière grise dans des régions éloignées de l’esthétique et du goût purement visuels, Sturtevant s’intéressait à la « though
Voici une structuration du texte fourni pour améliorer sa lisibilité et son référencement, incluant une section FAQ et un tableau comparatif.
Marcel Duchamp et son héritage : Une exploration de l’influence d’un artiste révolutionnaire
Table of Contents
introduction
Cet article explore l’impact durable de Marcel Duchamp, figure de proue de l’art moderne, et son influence sur les artistes, notamment à travers sa première rétrospective à Pasadena en 1963. Nous étudierons son œuvre, son approche conceptuelle, et comment d’autres artistes ont réinterprété son travail.
La rétrospective de Pasadena et l’affiche “WANTED”
La rétrospective de Duchamp à Pasadena, en Californie, en octobre 1963, marquait une étape importante dans sa carrière. Pour cette exposition, il conçoit une affiche “WANTED” inspirée d’une affiche trouvée dans un restaurant new-yorkais. Cette affiche, qui présente des portraits d’identité de Duchamp et une récompense de 2000$, reflétait son esprit provocateur et son intérêt pour la remise en question des notions d’identité et de valeur.
“rrose Sélavy” et les jeux de mots
L’affiche “WANTED” est truffée de jeux de mots, notamment le pseudonyme féminin de Duchamp, “Rrose Sélavy”, et le clin d’œil à l’expression américaine “hook, line, and sinker” (“HOOKE, LYON and CINQUER”). Ces jeux de mots soulignent la volonté de Duchamp de brouiller les frontières et de remettre en question les conventions artistiques.
Sturtevant et l’appropriation de duchamp
L’œuvre de Duchamp a influencé de nombreux artistes,notamment Elaine Sturtevant,qui a créé en 1992 une œuvre intitulée “DUCHAMP WANTED”,s’appropriant l’affiche originale. Sturtevant, connue pour ses reproductions fidèles d’œuvres d’autres artistes, a ainsi rendu hommage à Duchamp tout en explorant les thèmes de la copie, de l’originalité et de l’identité.
L’influence de Duchamp sur le Pop Art et au-delà
L’influence de Duchamp s’étend au-delà de Sturtevant, touchant des artistes comme Andy Warhol, qui a manifestement été inspiré par l’affiche “WANTED” pour son œuvre “13 Most Wanted Men”. Son impact sur le Pop Art, le Néo-Dada et le Fluxus est indéniable.
Tableaux comparatifs
| caractéristique | Marcel Duchamp (Original) | Elaine Sturtevant (Réinterprétation) |
| :————————— | :——————————————————————————————————— | :——————————————————————————————————————- |
| Œuvre | affiche “WANTED” (1923, rééditée pour la rétrospective de 1963) | “DUCHAMP WANTED” (1992) |
| Photos | Portraits d’identité judiciaire de Marcel Duchamp | Photos d’identité judiciaire d’Elaine Sturtevant |
| Texte | “WANTED” ; “2,000$ REWARD” ; Noms de pseudonymes | “WANTED” ; “2,000$ REWARD” ; noms de pseudonymes + “or STURTEVANT” |
| Mensurations | 5’9″ ; poids environ 180 pounds | 5’7″ ; poids environ 120 pounds |
| Objectif | S’interroge sur l’identité, la valeur, et la commodification de l’art ; jeu de mots | S’interroge sur la reproduction, l’originalité, héritage et le statut de l’artiste |
Section FAQ
Q : Quand a eu lieu la rétrospective de Duchamp à Pasadena ?
R : Début octobre 1963.
Q : Quel âge avait Duchamp lors de sa rétrospective de Pasadena ?
R : 76 ans.
Q : Qui était “Rrose Sélavy” ?
R : L’alter ego féminin de Marcel Duchamp.
Q : Quel est l’intérêt principal de l’affiche “WANTED” ?
R : La remise en question de l’identité, de la valeur et de l’originalité.
Q : Quel était le nom du “Bucket Shop” mentionné sur l’affiche ?
R : HOOKE, LYON and CINQUER.
Q : Quel artiste a réalisé l’oeuvre “DUCHAMP WANTED” ?
R : Elaine Sturtevant.