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Pérou : le cinéma péruvien en grand danger à cause de la loi anti-cinéma

by Nouvelles
Pérou : le cinéma péruvien en grand danger à cause de la loi anti-cinéma

2024-06-15 20:12:57

Photo de : Mayimbu via Wikimédia Commons, CC BY-SA 4.0.

(Lima, 11 juin 2024, Servindi).- Mardi 11 juin, la majorité du Congrès péruvien a adopté la loi dite anti-cinéma, qui met en danger le cinéma national.

Dans la matinée, lors d’une conférence de presse au siège de la Coordonnatrice nationale des droits de l’homme (CNDDHH), le collectif « Pour la défense du cinéma péruvien » (En Defensa del Cine Peruano) a exprimé son désaccord avec l’avis de la Commission économique.

La loi réduit de 50 pour cent les montants mis à disposition des projets lauréats d’un concours du ministère de la Culture. Ces compétitions sont une incitation à promouvoir l’industrie cinématographique émergente.

Le projet veille, entre autres, à ce que le cinéma régional péruvien soit reconnu dans plusieurs festivals de films internationaux. Il représente également une fenêtre clé pour montrer la diversité et la richesse de l’histoire, des cultures, des langues et des paysages du Pérou.

Les points les plus importants de la nouvelle loi

L’article 10.3 attribue à la Commission pour la promotion des exportations et du tourisme péruviens, PROMPERÚ, la fonction de Commission péruvienne du cinéma, qui favorise l’utilisation des lieux de tournage sur le territoire national.

Le Collectif pour la Défense du Cinéma Péruvien estime que la Commission Péruvienne du Cinéma devrait avoir sa propre loi, puisque la fonction de cette commission est complètement différente.

L’article 12, sur « Incitations économiques pour les activités cinématographiques et audiovisuelles », lie les pourcentages à la compétence du ministère de l’Économie et des Finances, un organisme qui n’a aucune expérience des défis du secteur.

En ce qui concerne le financement des activités cinématographiques et audiovisuelles régionales, ceux-ci ne peuvent pas bénéficier à des œuvres qui violent l’État de droit ou qui portent atteinte à la défense des intérêts de l’État péruvien.

De même, ils ne peuvent pas bénéficier d’œuvres qui vont à l’encontre de la politique de sécurité et de défense nationale ou qui violent la constitution politique du Pérou et le système juridique péruvien.

Le collectif considère cette portée inacceptable car elle viole la constitution politique en restreignant la liberté d’expression, la liberté de création artistique et la liberté d’information.

Le milieu du cinéma a déjà affirmé à plusieurs reprises que les contributions du ministère de la Culture ne couvrent pas les coûts d’un film.

Ceux-ci ne constituent qu’une aide à la recherche de financements supplémentaires, et la réduction de 50 % rendrait cette recherche beaucoup plus difficile et plus longue, car de nombreux films ne seraient jamais terminés ou ne seraient pas réalisés du tout.

Dans ce cas, le cinéma régional disparaîtrait pratiquement, car son développement dépend principalement de subventions. Les financements et subventions privés sont principalement destinés aux productions limanaises qui appartiennent à des genres très spécifiques et sont purement des films de divertissement.

arrière-plans

L’attaque contre le cinéma péruvien a été lancée par la parlementaire Adriana Tudela, qui a présenté le projet de loi 5903/2023 CR le 13 septembre 2023.

L’initiative prévoit l’abrogation du règlement d’urgence 022-2019, qui promeut les activités cinématographiques et audiovisuelles et réglemente actuellement les incitations économiques du ministère de la Culture.

Les travailleurs de l’industrie cinématographique et audiovisuelle ont alors formé le Collectif de défense du cinéma péruvien, qui rassemble plus de 70 syndicats représentatifs et près de 700 travailleurs indépendants de tout le pays.

Le projet a été soumis aux commissions économiques et culturelles, et le collectif a écrit des lettres aux deux commissions pour demander une réunion pour expliquer les raisons du rejet du projet de loi de Tudela. La commission culture a accédé à la demande, mais pas la commission économique, alors que le collectif avait insisté.

Le 8 mai 2024, le Comité économique a préparé un avis résumant tous les projets qui lui ont été soumis et est finalement devenu un avis préliminaire.

Sous l’appellation trompeuse de « Loi instituant des mécanismes d’incitation à la promotion des activités cinématographiques et audiovisuelles », son contenu est en réalité perçu comme un revers pour le développement du secteur.

Le montant que le ministère de la Culture met à la disposition des cinéastes représente un pourcentage important du budget du cinéma. Cela crée également de la confiance dans la recherche de partenaires dans le secteur privé et de coproductions avec d’autres pays pour compléter le budget.

Pour chaque sol péruvien mis à la disposition de l’industrie cinématographique grâce à ces incitations, les cinéastes restituent 1,8 soles à l’État. Chaque film crée une œuvre pour plus de 50 personnes, en plus des prestations commandées (restauration, transport…).

Chacune de ces personnes paie des impôts et, à long terme, les incitations économiques reviennent à l’État péruvien. Ceci est prouvé par une étude de l’Universidad del Pacífico.

CC BY-SA 4.0Le cinéma péruvien en grand danger à cause de la loi anti-cinéma par Newspool Latin America est sous licence Creative Commons Attribution-Partage dans les mêmes conditions 4.0 international.



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