Un camionneur ayant eu la mauvaise idée de passer par les États-Unis pour se rendre au Nouveau-Brunswick avec une imposante cargaison de pot pourrait faire perdre 1,4 million $ à son employeur, qui est maintenant visé par une poursuite civile.
«Il a traversé la frontière entre le Canada et les États-Unis, et ce malgré les nombreux panneaux de signalisation et les multiples possibilités de corriger sa trajectoire et son erreur», affirme le producteur de cannabis Greentone, dans une poursuite civile récemment déposée au palais de justice de Montréal.
Greentone, un producteur québécois de cannabis légal, s’explique encore mal comment un camionneur a pu faire cette erreur survenue l’été passé. À l’époque, l’entreprise basée à Bécancour souhaitait livrer un dérivé de résine de cannabis et des fleurs séchées dans les Maritimes. Elle a donc appelé une compagnie de transport, qui a de son côté dépêché un camionneur pour effectuer le transport.
«Le conducteur a signé le connaissement qui détaillait spécifiquement la nature et la valeur de la cargaison», affirme Greentone dans la poursuite civile.
Mauvais trajet
Or, n’écoutant que son GPS, le camionneur s’est ensuite mis en route vers le poste frontalier de Coburn Gore. C’est que pour se rendre au Nouveau-Brunswick, deux trajets sont possibles, le plus rapide étant celui qui passe par le Maine. Et c’est ce trajet que le camionneur a emprunté, même si le cannabis est illégal dans cet État américain.
«Il a, par sa négligence et son insouciance, omis de vérifier le trajet proposé par son GPS», déplore Greentone en rappelant qu’avant d’arriver au poste frontalier, de nombreux panneaux rappellent les lois américaines concernant le cannabis. Et comme de fait, dès qu’il a franchi la frontière, le Homeland Security américain est intervenu.
«Ç’a immédiatement causé la saisie et la destruction subséquente de la cargaison», indique le document de cour.
Deux jours plus tard, le transporteur aurait annoncé à Greentone que la cargaison était «perdue et irrécupérable».
Pas d’assurance
L’histoire ne s’arrête toutefois pas là pour Greentone, qui aurait ensuite appris que le transporteur n’avait pas les assurances requises pour transporter le cannabis, même s’il avait affirmé qu’il était en mesure de mandater un camionneur qui en avait une pour cette livraison spéciale.
Cela a fait en sorte qu’en plus de voir son cannabis partir en fumée, Greentone n’a pas pu être indemnisée pour ses pertes. La dernière option a donc été de déposer une poursuite civile à la Cour supérieure du Québec.
«Les pertes […] ont été causées entièrement et exclusivement par les fautes, la négligence, l’insouciance et l’incurie des défenderesses», peut-on lire dans le document de cour.
Greentone réclame ainsi le remboursement de la cargaison perdue, mais aussi des montants supplémentaires pour les dommages subis, portant la réclamation à près de 1,4 million $.
À moins d’une entente hors cour, l’affaire sera prochainement présentée à un juge.
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