Siméon est bien embêté, son “Petit Canard” (qui a tout d’un gros poussin jaune) a mal à la tête, des carries, et un “os cassé dans le ventre.” De quoi réclamer d’urgence une consultation à l’hôpital des Nounours mis en place par les étudiants en Santé du campus dijonnais.
Durant cinq jours, environ 200 étudiants de 2° et 3° année en médecine, kiné, pharmacie ou dentaire ont accueilli 1.600 petits Côte-d’Oriens de 4 à 6 ans issus de classes maternelles. Dans les locaux de la fac de Médecine, ils ont recrée un hôpital complet depuis le secrétariat avec sas d’admission, puis salle d’examens, cabinet de radiologie et même bloc opératoire. Tout cela est très sérieux “Il s’agit d’expliquer les soins aux enfants et surtout de dédramatiser un éventuel passage à l’hôpital” explique Léna Massot-Devers, vice-présidente en charge de la Santé Publique à la Corporation des Étudiants en Médecine de Dijon.
Il y a même un bloc-opératoire © Radio France –
Olivier Estran
Emma est venue avec une jolie Chouette en peluche “Il s’appelle Hibou” précise-t-elle. Hibou n’arrive plus à voler. Normal il s’est cassé l’aile, c’est en tout cas que qui apparait lors de son passage en salle de radiologie. Il a droit a un bandage puis un passage au bloc opératoire. Pour y accéder Emma doit revêtir une combinaison bleue, tout comme les soignants qui sont dans ce bloc. Avec beaucoup de douceur, une étudiante en médecine lui résume toutes les étapes que doit subir la peluche : “il va falloir l’endormir” sourit la future praticienne. L’opération se déroule avec succès et “c’est promis Hibou va revoler”.
Trois gouttes d’ “Anti-Bobos”
Une fois sorti du bloc opératoire, direction la pharmacie. On s’y croirait avec un vrai comptoir et des rangées de rayons pleines de boîtes de médicaments. “Comment va ton doudou ? qu’est-ce-que le médecin demande comme médicaments ?” interroge Héloïse, étudiante en deuxième année de pharmacie. Sur le carnet de santé de Hibou, Emma a entouré la case correspondant à une forte douleur, et la posologie recommandée est donc une bonne dose “d’anti-bobos”.
Emma soigne son Hibou © Radio France –
Olivier Estran
Héloïse sort une boite de médicaments (de l’aspirine !) et lui explique l’importance de respecter les doses avec une pipette “Pas plus de trois gouttes”. Emma s’exécute avec application et c’est maintenant certain Hibou est quasiment guéri (Il devra tout de même garder son bandage durant deux semaines, on ne plaisante pas) . Emma et Hibou repartent avec un diplôme de “Super Bravoure” qui atteste de leur passage dans cet hôpital.
Il y a même un cabinet de dentiste ! © Radio France –
Olivier Estran
“On apprend à parler aux enfants”
“Tout cela nous permet d’apprendre à parler aux enfants” souligne Léna Massot-Devers. “Ce sera nécessaire dès notre 3° année d’études où nous effectuons des stages à l’hôpital. Il y a des mots compliqués que l’on ne peut pas employer. On est face à des enfants très curieux qui se livrent tout de suite et d’autres très réservés. Cela leur permet de leur côté de voir des soignants et de comprendre ce que l’on fait. Durant ces 5 jours, il n y a eu aucun pleurs, et tous les doudous ont été soignés !”
Louise Lemoule et Léna Massot-Devers, les deux coordinatrices de cet “hôpital des Nounours” © Radio France –
Olivier Estran
Cette opération menée dans toute la France fête ses 20 ans. Elle sera reconduite l’année prochaine par d’autres étudiants. En attendant, prenez soin de vos doudous et ne les laissez pas se blesser ou manger n’importe quoi.
2024-03-19 20:40:55
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