Home » Divertissement » Petites femmes déguisées – La Stampa

Petites femmes déguisées – La Stampa

by Nouvelles
Petites femmes déguisées – La Stampa

2024-04-09 02:00:00

Louisa May Alcott, féministe ? Dans le Tuttolibri de samedi, Felicia Kingsley, qui a traduit “An Out of Fashion Girl” pour Newton Compton, un roman pour très jeunes mais certainement inscrit aujourd’hui dans la catégorie dite des jeunes adultes, souligne comment dans l’aventure de la petite Polly, de la province rurale Dans le monde scintillant de la vie sociale de la ville, il y a bien plus qu’un conte de fées romantique. Car l’écrivaine américaine (1832 – 1888), devenue célèbre pour ses petites femmes, n’était pas du tout aussi sucrée qu’on a tendance à le croire. Elle était certes – explique-t-elle – une première vague féministe, quoique « tempérée », mais c’était la culture de son époque qui revendiquait avec force la dignité et l’autonomie des femmes.

C’est un thème qui revient souvent ces derniers temps. Plus ou moins à la même époque, par exemple, la « New York Review of books » en traitait (à propos d’un recueil d’essais de l’écrivain bostonien), rappelant comment, au moins depuis les années 1970, les études critiques et les biographies ont a amplement démontré sa véritable stature. Le livre de Martha Saxton (« Louisa May : A Modern Biography », 1977, également traduit en Italie) et, plus récemment, les biographies de Harriet Reisen, Susan Cheever et Eve LaPlante, ainsi que d’universitaires comme John Matteson, lauréat du prix Pulitzer, ont démontré que Alcott n’était certainement pas l’auteur d’une « bouillie morale pour les jeunes » – comme elle se définissait elle-même, d’une manière résolument (farouchement ?) autodérision. En fait, elle avait un horizon stylistique et imaginaire très large : elle écrivit des contes gothiques, des satires, des histoires fantastiques, des romans pour adultes, des mémoires et des essais, insistant sur la nécessité de l’indépendance féminine et les coûts que cela impliquait. Elle a écrit sur sa colère d’être, en tant que femme, une best-seller établie mais toujours une citoyenne de seconde zone. Et il a travaillé dur pour bâtir et maintenir sa popularité. Mais pas seulement.

Dans cette lutte existentielle pour affirmer son identité et sa dignité, elle a participé à la guerre civile américaine en tant qu’infirmière (son père s’est permis une blague peut-être pas trop élégante lorsqu’elle a été affectée dans un hôpital proche du front, à savoir qu’il lui envoyait fils unique – comme le dit Saxton) a rencontré et fréquenté Giuseppe Mazzini, elle était aussi une femme d’action. Et surtout des stratégies littéraires : en effet, et qui peut lui en vouloir, elle avait une immense passion pour les thrillers et les romans gothiques, avec peut-être au moins des épisodes déplorables. Il en écrivit un certain nombre pour des magazines populaires pendant les années de guerre, puis les publia en volume sous le pseudonyme d’AM Barnard ; et avec une excellente réponse du public (dans d’autres cas, il a également utilisé d’autres pseudonymes moins chanceux). Personne n’a jamais soupçonné quoi que ce soit. Ce n’est qu’en 1943 que furent découvertes les lettres que l’éditeur lui avait envoyées avec insistance pour lui demander de signer de son vrai nom, étant donné qu’il n’y avait aucun préjugé d’aucune sorte, ni social ni commercial. Elle ne voulait pas savoir. Son secret est resté inviolé pendant près d’un siècle. Il va falloir le (re)lire.



#Petites #femmes #déguisées #Stampa
1712655509

You may also like

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.