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peur, mort et résurrection à Primavera Sound

by Nouvelles
peur, mort et résurrection à Primavera Sound

2024-05-30 00:57:44

Leurs yeux auraient été étonnés, surpris et écarquillés, comme lorsque Enrique Morente a traversé tôt le matin et que les touristes se sont étouffés avec ce qu’ils consommaient à ce moment-là, mais en réalité le choc avec Stella Maris est encore plus extrême. Peur ou mort à Primavera Sound. Posthumor en play-back rigoureux et « castellers » prenant d’assaut la scène. Des chorégraphies contrefaites, des visages comme une possession infernale à l’envers.

Les touristes, bien sûr, ne savent pas quoi faire ni où chercher. Comme pour leur expliquer « Le Messie », l’égout qui mène au ciel et cette version « machine totale » de « Virolai ». “Les Télétubbies du Christ !” dit quelqu’un à l’écran. “A l’Eurovision, à l’Eurovision !”, crie un autre dans le public. Et ce ne sont pas les raisons qui manquent. Aucun des deux. Pas le temps de cligner des yeux, spectacle de fin de parcours et cirque dysfonctionnel. ‘Carrie’ multiplié par six et Genís et Carlos d’Hidrogenesse cherchent Jésus-Christ dans le ciel de la pop synthétique debout sur une échelle. Un délire, oui.

Performance angélique, accident au ralenti. Les Javis dansent sur scène, le Mainline Magic Orchestra invente l’extase technopop entre robes de tulle et épaulettes pharaoniques. Voir, c’est croire, jamais mieux dit. Il ne manque que le patriarche. C’est alors qu’Albert Pla apparaît et chante « Les fleurs de mon jardin ». “Camp” d’apothéose. Festival de l’absurde. Difficile de comprendre quoi que ce soit si on n’a pas vu la série. Est-ce que c’est « L’expérience religieuse » d’Enrique Iglesias ? Bien sûr. Bien sûr. Et attention, voici Carmen Machi en mode Pâques, se laissant emporter par le public, pour que ça ne fasse que s’améliorer. Coven de « musique de danse électronique » mystique, comme le dit Machi, pour retirer le sceau de Primavera Sound. Maintenant, à l’intérieur du festival.

Stella Maris en action

EFE

Avant, normal. Bien sûr, tout semble normal à côté de Stella Maris. Chaleur du Sónar, purificateur en mode Cruïlla et guitares au soleil pour déboucher le Primavera Sound. La mère (et le père) de presque toutes les fêtes, étirant et arrachant les larmes du Forum. Des files d’attente généreuses dans les bars et il semblerait que moins de monde que les autres années. Avec une seule scène en activité et des clôtures de tous côtés entourant la salle, la journée d’ouverture, les concerts gratuits et le public, apparemment majoritairement local, ont toujours été plus une fête qu’un festival. En foret et en apéritif.

A l’horizon, le trot efficace de quelques Phoenix qui ne sont pas des Pet Shop Boys mais sont les mêmes pour un cassé comme pour un déchiré. Et en ce moment, sur scène, chemise hawaïenne, casquettes de baseball et guitares cristallines des Ratboys. Un peu de power pop, un peu de country-rock. Comme Angel Olsen sans (autant) de grâce. Comme un Big Thief écrémé. Exactement le genre de groupe qu’on s’attend à trouver pendant les heures d’échauffement du Primavera Sound.

En fait, la première chose que l’on entend en s’approchant de la salle n’est pas la voix de Julia Steiner, mais l’incontournable guitare de « Disco 2000 » et une voix qui rappelle celle de Jarvis Cocker. Primavera Sound commence donc par une menace de crise cardiaque. Avons-nous choisi le mauvais jour ? À l’heure? Mais non. Fausse alerte. C’est juste la vérification du son. Ou plutôt le test de balance, celui auquel les groupes envoient leurs techniciens pendant qu’ils se reposent à l’hôtel. “Mais c’est eux ?” demande, sans attendre de réponse, un spontané qui court à la recherche du riff de guitare. A savoir. Demain plus. Mais d’abord, Phénix. Les Français, aux leurs. Littéralement : s’ils ne donnent plus le même concert depuis 2013, ils en sont proches. ‘Lisztomania’ pour commencer, ‘Entertainment’ et ‘Lasso’ juste après. La routine des terres conquises, du coup herculéen.

Un instant de la performance de Phoenix

EFE

Les Versaillais sont sauvés par le fait que dans ce qu’ils font, l’hymne pop à chanter un verre de bière à la main, ils sont pratiquement imbattables. De plus, Thomas Mars s’applique consciencieusement au rôle d’un leader énergique et hyper motivé. “Notre vie est dictée par Primavera”, dit-il pour résumer sa relation avec un festival dont il est un habitué depuis sa création il y a plus de dix ans. Nous continuons. Un peu de « Trop jeune/petite amie » ; ‘Alpha Zulu’ pour renforcer le flanc synthétique et dansant ; « Appel longue distance » sortant de la sieste de l’entracte ; et le kick funk de « If I Ever Feel Better » (« Vous avez eu presque 25 ans pour apprendre les paroles », plaisante Mars) pour masser la mémoire et redoubler de picotement.

Sur scène, et qui sait s’il peut rivaliser en bizarrerie avec Stella Maris, un type vêtu d’une cape et d’un masque vénitiens exhibe une tête de colle qui semble tout juste coupée. En guise d’astuce, caméo inattendu d’Ezra Koening (Vampire Weekend) dans ‘Tonight’ et délire avec ‘1901’. Les choses commencent fort, oui.



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