Phoenix grotesque Napoléon, Les Cent dimanches d’Albanais et 8 autres films au cinéma ou en streaming

Phoenix grotesque Napoléon, Les Cent dimanches d’Albanais et 8 autres films au cinéma ou en streaming

2023-11-25 10:24:31

NAPOLÉON. Dans les chambres

Pourquoi se concentrer sur Ridley Scott et son Napoléon néomélodique et fantozzien, avec le ver œdipien et la passion du sexe précipité ? Pourquoi se concentrer sur ce stratège millimétré Napoléon, rock star qui a la phobie des tirs de canon, le conquérant qui se bouche les oreilles quand il lève le bras. Pum pumle visionnaire de guerre qui ressemble à un réalisateur derrière la caméra ? Pourquoi se concentrer sur ce commandant goliardique Bonaparte capable de faire des grimaces à un pharaon égyptien dans le sarcophage, narcissique jusqu’aux os mais capable même de piété devant la tête frisée de Marie-Antoinette roulant sur l’échafaud ?
La main dans le gilet n’est pas là ni aucun des autres tics que nous donnent les livres d’histoire. A la place, dans presque toutes les séquences, on retrouve la fameuse felouque, le bicorne à cocarde bleue, blanche et rouge. Ridley Scott ne fait pas attention aux clichés : s’il le faut, il en fait un amplificateur narratif de son cinéma crié, emphatique, contradictoire, développé comme une parade de cirque..
Tu n’as pas tort: Napoléon un excellent film bien que plein de défauts, d’imperfections, d’hypertrophies, de déformations, de déséquilibres pop et de mauvaises harmonies. Avec le naturalisme michelangélesque des batailles, certains rapports historiques erratiques, une décharge de sens impertinente du côté psychanalytique de l’empereur et une attention exagérée pour Joséphine de Beauharnais.veuve espiègle d’un mari guillotiné et grande séductrice, deux enfants à charge et une intelligence hors du commun. Elle, dit Ridley, a rendu le soldat N fou et c’était le véritable moteur du couple.
Le calibre, cela manque surtout au Napoléon par Ridley Scott qui, à 85 ans, est satisfait de la performance spectaculaire de son pain de viande à 200 millions de dollars et ne se soucie pas des protestations et des controverses. Le tout est réuni dans un blockbuster numérique-musclé filmé pour Apple TV dans une version plus longue et probablement plus satisfaisante, écrite avec David Scarpa et maintenant en salles dans une durée réduite d’un tiers pour Eagle Pictures. Rien n’ajoute au mythe du petit général corse, mais Scott peut dire qu’il a fait un pas en avant dans la marche du cinéma romantique-héroïque, ce qu’il ressent le plus et qui a été son point fort. aujourd’hui Duellistes, Alien, Blade Runner, Gladiator jusqu’à Le dernier duel et le petit succès Maison Gucci.
Le film commence en 1789, la révolution, avec Robespierre en fond, la Terreur, la citoyens dans la tourmente et la lame de la guillotine tombant sur la tête des nobles. Napoléon fit un signe du oui peu après, prenant le port assiégé de Toulon et le restituant ainsi à la République et accédant au grade de général.
Puis l’ascension, bataille après bataille, carnage après carnage, jusqu’à la couronne d’empereur, aimé des soldats, plutôt timide dans la cour de Joséphine, qui devient impératrice, lui accorde de multiples amants, mais lui rend la pareille avec une sélection de jeunes hommes.. Tous deux se disputent sur le canapé comme un couple bourgeois, ils n’arrivent pas à avoir d’enfants, ils s’écorchent et viennent absorber les trahisons de chacun : le sens moral n’est pas leur point fort. Ils sont comme Lord et Lady Macbeth courant vers le pouvoir inévitable. Et ici le duo entre l’Américain Joaquin Phoenix et la Britannique Vanessa Kirby vaut les près de deux heures et 40 minutes de film. Mieux vaut elle que lui, dans ce cas. Et nous verrons qui se rapproche le plus de l’Oscar.
Tout le monde sait que Napoléon avait le virus de la guerre. Qu’il prenait soin de sa famille, qu’il était tour à tour un pleurnicheur et un combattant cynique, qu’il se tournait vers l’Europe pour ses conquêtes et qu’il était également adoré par ses troupes. Scott avance par à-coups, suit le fil des batailles avec omissions et licences poétiques, de Borodino à Austerlitz en passant par les pyramides découvertes, du couronnement à la ruineuse campagne de Russie, avec l’exil sur l’île d’Elbe aller et retour, l’intermède désastreux à Waterloo face aux armées du duc de Wellington (Rupert Everett) et le nouvel exil définitif sur l’île de Sainte-Hélène jusqu’au 5 mai 1821 rappelé par la poésie de Manzoni.
Dans ce tumulte, le soldat Bonaparte trouve le temps de divorcer de Joséphine pour raison d’État, épouse la cadette Marie Luigia et a enfin un héritier. Il y a un trait caricatural dans les personnages, comme si Scott se sentait libre d’exprimer sa vision tous britanniques de cette partie du monde et de réaliser le film qu’il a attendu toute sa vie, bourrant tout le dictionnaire de son cinéma.
A la pointe de la baïonnette, Scott réitère que, c’est sûr, Napoléon était un homme spécial, un vrai Français, un interprète de grandeur, guerrier fier et mélancolique qui avait relevé la couronne de la boue. Dont les derniers mots furent : France, armée, Giuseppina. Tellement sûr de son succès qu’il paraît snob et ennuyé.. En pensant à tous les acteurs qui ont prêté son visage, de Charles Boyer et Marlon Brando à Rod Steiger et Daniel Auteuil, on pourrait dire que Joaquin Phoenix, jouant sur la touche et à la limite du grotesque, nous donne le portrait d’un belliciste mélancolique qui a fait et submergé l’histoire, obsédé par l’esparodu besoin de laisser une trace de soi dans l’ombre de la mère.

NAPOLÉON de Ridley Scott
(USA-Grande-Bretagne, 2023, durée 158′, Eagle Pictures)

con Joaquin Phoenix, Vanessa Kirby, Tahar Rahim, Ben Miles, Ludivine Saigner, Ian McNeice, John Hollingworth
Note : *** sur 5
Dans les chambres



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