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Photos de Jean-Michel Landon au Musée Reiss-Engelhorn

by Nouvelles
Photos de Jean-Michel Landon au Musée Reiss-Engelhorn

2024-04-02 13:26:57

Dass die Banlieue von Paris terre inconnue On ne peut plus le dire même à Paris. Depuis des années, de plus en plus de photographes, souvent eux-mêmes originaires de banlieue, les prennent en photo et les exposent ensuite dans des galeries situées au-delà des banlieues. Comme Marvin Bonheur, dont les photos ont été montrées pour la première fois à « L’Imprimerie » à Paris. Ou comme Mohamed Bourouissa, qui a exposé au festival photo d’Arles les œuvres de sa série « Périphériques », qu’il a créée en 2004 et 2008. Laurent Kronental est également connu depuis longtemps au-delà de Nanterre, où il a réalisé un monument photographique aux tours de la « Cité Pablo Picasso ».

Ce qui unit souvent les œuvres de ces artistes, c’est leur caractère documentaire. Le désir d’immortaliser une architecture et un paysage urbain qui n’ont pas pu tenir la promesse future de sa création et qui disparaît peu à peu au fil des grands travaux de rénovation urbaine. Les images reflètent souvent la volonté de rendre visible un monde dont toutes sortes de commentateurs (et politiques) croient savoir tout ce qui est possible, sans que cette connaissance ne repose sur des savoirs locaux. Le regard photographique est souvent bienveillant, presque romantisant et certainement destiné à changer le regard de ceux qui ne sont pas issus des banlieues.

Rêves brisés : La photographie « Parfum d'automne »


Rêves brisés : La photographie « Parfum d’automne »
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Image : Landon, Jean-Michel

C’est sans doute aussi l’objectif de Jean-Michel Landon, né en 1978 à Créteil, dans le sud-est de Paris, où, après avoir abandonné ses études de psychologie, il a exercé comme travailleur social, notamment à Sablières. C’est là qu’il commence à prendre des photos en autodidacte. En 2011, encouragé par l’enthousiasme des habitants, comme le témoigne l’exposition qui lui est consacrée au musée Reiss-Engelhorn de Mannheim, il commence à travailler sur sa première documentation. « La vie des blocs » ouvre une porte autrement fermée sur la Cité, où la vie quotidienne se déroule dans la rue – sur les trottoirs, dans les portes et dans les voitures. Une vie dans laquelle beaucoup de temps est tué – avec des cascades de football et de vélo, des jeux de cartes et de l’herbe fumée. Un monde masculin que Jean-Michel Landon regarde aussi avec sympathie, malgré toute la masculinité affichée dans ses clichés, malgré les chiens de combat, la drogue et les entraves.

Ses images se concentrent sur des gestes de convivialité et des scènes de jeu qui évoquent la solidarité dont on parle souvent à propos des banlieues, du moins de la part de ceux qui y vivent. Jean-Michel Landon laisse la parole à quelques-uns d’entre eux, comme Dalia C., 35 ans, qui dit trouver les nouveaux bâtiments beaux et modernes. « Mais je ne connais personne là-bas et mon ancien quartier me manque. Maintenant, quand j’ouvre une fenêtre, c’est un silence de mort, comme dans un cimetière. » Landon travaille avec des effets de miroir et des compositions d’images symétriques, qui sont reprises par la tenture du musée de Mannheim de telle sorte que de petits triptyques sont créés. Un triptyque de jeu sur smartphone, celui de traîner.

Toujours dehors : la photographie de Landon « Coordination » montre des enfants dont l'avenir est incertain.


Toujours dehors : la photographie de Landon « Coordination » montre des enfants dont l’avenir est incertain.
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Image : Landon, Jean-Michel

Une grande partie de sa documentation photographique est constituée de portraits, qui témoignent également de la confiance impressionnante dont Jean-Michel Landon a dû jouir à la Cité, où il dit avoir passé des années. Des hommes comme « Chain Smoker » (2019) lâchent un instant le masque de cigarette et la cagoule et maintiennent le regard de son appareil photo. Les quelques femmes que l’on voit dans le spectacle, comme si elles ne jouaient aucun rôle dans cette vie de rue, l’évitent et se révèlent ainsi.

Les gros plans montrent un bras mutilé, griffé et couvert de brûlures (« Life Pain », 2022) et deux garçons se riant au nez, dans un moment de plus grande complicité – dans ce champ de tension entre brutalité et humanité, l’image d’une banlieue émerge. À certains égards, cela correspond aux attentes, mais à bien des égards, c’est complètement différent de ce que vous auriez pu penser.

La vie des blocs. Musée Reiss-Engelhorn, Mannheim ; jusqu’au 30 juin. Pas de catalogue.



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