PIB : L’attrait irremplaçable de la consommation | Entreprise

2024-10-06 06:50:00

L’économie espagnole continue de surprendre, en partie, et c’est la nouvelle la plus positive, en raison du boom des exportations, stimulé par des coûts énergétiques compétitifs. Mais les bons chiffres macroéconomiques cachent aussi un boom de la consommation non durable. Cette variable explique 70% de la croissance enregistrée au premier semestre, contre 28% de contribution du secteur extérieur. Les 2% restants sont imputables à l’investissement, dont la faiblesse persistante est inquiétante.

La consommation publique ne peut guère continuer à croître à des taux supérieurs à 4% comme ces deux dernières années, car nous sommes confrontés à la fois aux limites fixées par Bruxelles et à la réalité des marchés : ils continuent d’acheter de la dette espagnole à un prix abordable car ils considèrent qu’il y a une marge pour contenir les déséquilibres sans affecter sérieusement le progrès de l’économie. La situation en France met en évidence l’impact d’un changement dans les attentes, les épargnants exigeant une augmentation des primes de risque compte tenu de l’ampleur du trou budgétaire et des perspectives de croissance incertaines de l’économie française.

De son côté, la relance de la consommation privée vient avant tout des revenus générés par la création d’emplois, et non d’une amélioration de la rémunération moyenne par travailleur. Au cours des deux dernières années, la masse salariale a augmenté de 6,4% en termes réels (avec une comparaison des deuxièmes trimestres de 2022 et 2024, et en excluant l’IPC), en raison de la forte augmentation du nombre d’employés : le salaire la moyenne par salarié a augmenté à peine de 0,4% sur la même période.

Ainsi s’enracine le caractère « additif » de notre modèle productif, basé sur l’incorporation de la main d’œuvre, notamment des immigrés. 70 % des emplois générés au cours de la période considérée sont destinés aux étrangers, avec un double effet positif : sur l’activité de certains secteurs parmi les plus prospères, et sur la consommation. Cependant, tôt ou tard, la pénurie de logements pourrait resserrer le marché du travail et freiner le cycle expansionniste. À l’heure actuelle, il n’y a pas de reprise durable des investissements dans la construction, dont le niveau est encore inférieur au niveau d’avant la pandémie, alors que la population a augmenté de 1,7 million de personnes.

Il est donc possible d’anticiper une modération de la consommation dans les années à venir. Pour que l’investissement prenne le relais, comme cela serait souhaitable, les baisses des taux d’intérêt, motivées par la désescalade de l’IPC, doivent encourager le crédit – jusqu’à présent, les entreprises ont eu tendance à se débarrasser de leurs dettes au lieu de demander de nouveaux prêts. Il serait également nécessaire de s’attaquer aux incertitudes, perçues ou réelles, qui entravent l’investissement et conduisent à une épargne de précaution. Au premier semestre, les entreprises ont accumulé un excédent supérieur à 2% du PIB, tandis que les familles ont augmenté leur taux d’épargne au-dessus des niveaux considérés comme normaux à ce stade du cycle. Dans les deux cas, la tendance à thésauriser est partagée avec la zone euro, soulignant la situation internationale. dimension de certaines incertitudes.

À cet égard, le conflit au Moyen-Orient, en plus d’être un drame humain, assombrit l’horizon économique tout en comportant un risque pour la voie de la désinflation, surtout si les tensions conduisent à une réduction de la capacité de pompage d’hydrocarbures de la région. Une conflagration plus importante ne pourrait que compliquer la timide reprise attendue pour l’économie européenne, affaiblissant les poumons des exportations.

Le scénario central continue de pointer vers une croissance économique solide pour cette année, perdant un peu de vigueur l’année suivante, mais maintenant toujours un différentiel très pertinent par rapport à nos principaux partenaires communautaires. C’est le bon moment pour trouver un consensus politique pour remédier aux freins à l’investissement, générer la confiance sociale et élargir la marge budgétaire qui nous permet de réagir aux nouveaux chocs qui finiront par survenir.

Huile

L’escalade du conflit au Moyen-Orient a déclenché une réaction sur les marchés des hydrocarbures, craignant une perturbation de la production et des exportations, notamment en provenance d’Iran. Le prix du baril de Brent approche les 80 dollars, alors qu’il atteignait à peine 70 dollars il y a un mois, avec une tendance à la baisse. Le pétrole continue d’avoir un poids important en Espagne, donc une augmentation de son prix de 10 % entraînerait une augmentation de cinq dixièmes de l’IPC (sans tenir compte des impacts indirects ou de second tour).



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