Pire issue périnatale en cas d’épilepsie

Les femmes épileptiques sont plus susceptibles de souffrir de complications maternelles et fœtales pendant la grossesse. C’est la principale conclusion d’une étude publiée plus tôt cette année dans JAMA Neurologie (2023 ; en ligne le 13 mars).

La combinaison de l’épilepsie et de la grossesse crée des risques supplémentaires. Cela est dû à une éventuelle augmentation de la fréquence des crises, à l’utilisation de médicaments antiépileptiques et à l’apparition accrue d’anomalies congénitales chez l’enfant. Afin d’élaborer des lignes directrices adéquates pour les femmes enceintes épileptiques, il est important de connaître les risques exacts d’épilepsie pendant la grossesse. C’est pourquoi des chercheurs britanniques ont mené une revue systématique et une méta-analyse d’études comparant les issues périnatales depuis le début de la grossesse jusqu’à un an après l’accouchement chez des femmes épileptiques et non épileptiques. L’influence des médicaments antiépileptiques a également été examinée en comparant les résultats des femmes enceintes épileptiques qui utilisaient et n’utilisaient pas de médicaments antiépileptiques.

La revue a abouti à 8 313 articles dont 76 ont pu être inclus. Les résultats montrent que les femmes épileptiques présentaient un risque accru de fausse couche (rapport de cotes (OR) : 1,62 ; IC à 95 % : 1,15-2,29), de mortinaissance (OR : 1,37 ; IC à 95 % : 1,29-1,47), d’accouchement prématuré (OR : 1,41 ; IC 95 % : 1,32-1,51) et mortalité maternelle (OR : 5,00 ; IC 95 % : 1,38 -18,04). Les nouveau-nés de femmes épileptiques présentaient également un risque accru de troubles congénitaux (OR : 1,88 ; IC à 95 % : 1,66-2,12), d’admission dans une unité de soins intensifs néonatals (OR : 1,99, IC à 95 % : 1,58-2,51) et de mortalité en la première année de vie (OR : 1,87 ; IC à 95 % : 1,56-2,24). Il a été constaté que les femmes prenant plusieurs médicaments antiépileptiques couraient le risque le plus élevé de mauvaises issues périnatales.

Les résultats de la méta-analyse soulignent l’importance d’un conseil préconceptionnel complet, d’une planification de la grossesse et d’un accompagnement des femmes enceintes épileptiques afin de garantir un résultat optimal pour la mère et l’enfant. De plus, les médecins et les femmes épileptiques doivent prendre en compte un risque accru d’issue défavorable de la grossesse. En outre, les chercheurs affirment qu’il est important que les femmes épileptiques reçoivent des conseils d’un neurologue spécialisé sur l’utilisation de médicaments antiépileptiques pendant la grossesse.