Plainte déposée contre le président sénégalais Macky Sall pour “crimes contre l’humanité” après les troubles au Sénégal.

Plainte déposée contre le président sénégalais Macky Sall pour “crimes contre l’humanité” après les troubles au Sénégal.

Une plainte a été déposée en France et une demande d’enquête a été soumise à la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye contre le président sénégalais Macky Sall pour “crimes contre l’humanité” à la suite des pires troubles qu’a connus le Sénégal depuis des années.

Le président sénégalais, qui se trouvait à Paris le 22 juin pour le sommet pour un nouveau pacte financier mondial, a commenté l’affaire en déclarant à l’AFP : “C’est juste ridicule”. L’avocat français Juan Branco a présenté lors d’une conférence de presse le contenu des 170 pages de la plainte déposée la veille en France devant le pôle crimes contre l’humanité du tribunal judiciaire de Paris, ainsi que la demande d’enquête à la CPI.

“Cette démarche va entraîner pour les personnes visées des conséquences pour le restant de leurs jours, car les crimes qui ont été commis sont imprescriptibles”, a affirmé Maître Branco, qui est l’un des avocats de l’opposant sénégalais Ousmane Sonko.

Ces procédures pour “crimes contre l’humanité” visent également le ministre de l’Intérieur sénégalais Antoine Diome, le général Moussa Fall, commandant de la gendarmerie sénégalaise, ainsi qu’une centaine “d’autres individus” et concernent la période allant de mars 2021 à juin 2023.

La condamnation d’Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme dans une affaire de mœurs le 1er juin a déclenché les pires troubles qu’ait connus le Sénégal depuis des années. Les affrontements ont causé au moins 16 morts selon les autorités, 23 selon l’ONG Amnesty International et 30 selon l’opposition.

La condamnation rend Ousmane Sonko inéligible pour la présidentielle de 2024. L’opposant crie au complot et reste bloqué chez lui à Dakar depuis le 28 mai.

Macky Sall, élu en 2012 et réélu en 2019, entretient le flou sur sa volonté de briguer un troisième mandat en 2024. L’hypothèse d’une candidature rencontre une forte opposition au nom du respect de la Constitution.

En mars 2021, des troubles avaient déjà fait au moins 12 morts au Sénégal. Depuis lors, “aucune enquête n’a été diligentée (au Sénégal) et aucune poursuite pénale”, a déploré Alioune Sall, député des Sénégalais de la diaspora et coordonnateur en France du parti d’Ousmane Sonko.

Les vidéos et témoignages des troubles de juin 2023 ont montré des hommes en civil, armés et à bord de pick-ups, chassant des manifestants. Les pro-Sonko accusent le camp présidentiel d’avoir payé ces hommes pour prêter main forte aux policiers et gendarmes et réprimer les contestataires. La présence de ces hommes armés a été dénoncée par des défenseurs des droits humains.

Lors de la conférence de presse du 22 juin, des vidéos et des photos montrant des manifestants tués ou gravement blessés ont été diffusées. Les images ont été fournies par le conseil d’Ousmane Sonko.

Selon les procédures engagées, ces “crimes contre l’humanité” ont été “commis dans le cadre d’une attaque généralisée et systématique de la population civile” sénégalaise.

L’avocat Juan Branco affirme avoir reçu plus de 4 500 éléments de preuve et en a sélectionné 710 pour la demande d’enquête à la CPI. Il affirme avoir établi le meurtre de 50 personnes entre mars 2021 et juin 2023, ainsi que plusieurs milliers de détentions arbitraires et d’atteintes à la vie et aux blessures. Il mentionne également la présidence de la République qui aurait mis en place des commandes d’armes massives, citant la livraison de 104 tonnes d’armes au deuxième semestre 2022.

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