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Plongée immersive dans “Planet Happiness” au Palais de la Dynastie : Notre avis sur cette expo spatiale

by Nouvelles
Plongée immersive dans “Planet Happiness” au Palais de la Dynastie : Notre avis sur cette expo spatiale

Le concept

“Planet Happiness” (ou “planète bonheur”) se tient dans le “cube” du Mont des Arts, le Palais de la Dynastie, dont le hall d’accueil horeca est survolé par d’authentiques satellites européens. Ces appareils sont d’ailleurs si discrets dans leurs atours d’aluminium qu’on aurait pu passer à côté sans les voir. La visite se déroule selon un parcours immersif qui alterne installations lumineuses, vidéo mapping 3D et panneaux de vulgarisation scientifique sur la conquête spatiale.

On est immergé. ©EdA – Julien Rensonnet

On y avance d’escaliers aveugles en salles sombres aux limites repoussées par des miroirs et zébrées d’effets stroboscopiques. Des coussins parsemés çà et là invitent à la contemplation dans l’enveloppe d’une musique électronique rêveuse. Un dessin reçu à l’entrée devra être colorié puis scanné pour décoller dans le cosmos d’un écran vidéo. Dans certains coins, on mesure sa carrure à celles des astronautes dont une combinaison voisine la coupole d’observation d’ISS. Le parcours dure une petite heure.

Qui se trouve derrière cette expo ?

Depuis le hublot de l’ISS. ©EdA – Julien Rensonnet

“Planet Happiness” prend le relais de la précédente expo “Happiness”, qui s’est tenue au même endroit en 2023. Ce parcours se donnait pour défi de mettre en lumière les liens entre l’art et la santé mentale. On est ici dans le prolongement du concept, qui en recycle les recettes. La création artistique revient au même studio multimédia, Studio Irma, fondé par la Néerlandaise Irma De Vries. Celle-ci base son art sur la convergence des technologies et de l’IA au service de l’art.

L’équipe de production de son côté est celle de Congé, qui réactive par l’horeca, l’événement et la culture, des endroits délaissés des villes d’Anvers et Bruxelles comme d’anciennes halles de boucherie ou bureaux de poste. Elle préside ainsi à Plein Publiek, qui a logé un resto-bar branché au Palais de la Dynastie. La branche culturelle de Congé, Beyond. Culture, a déjà à son actif les plongées immersives dans les œuvres de Brueghel et des primitifs flamands, qui ont animé l’endroit de 2019 à 2022. Le concept est à la mode puisqu’après Monet, Van Gogh ou Frida Khalo, le concurrent Exhibition Hub réinvestit au même moment la Galerie Horta, à une encâblure, avec son show immersif sur Magritte.

Et l’espace dans tout ça ?

Voyage dans la lune. ©EdA – Julien Rensonnet

Le Palais de la Dynastie fait partie du parc de bâtiments de la Régie des Bâtiments du Fédéral. En 2021, la Ministre flamande du Tourisme Zuhal Demir a fait part des velléités de la Flandre pour racheter l’endroit où la promotion des peintres “flamands” battait son plein grâce au soutien du nord du pays. Le Secrétaire d’État à la politique scientifique Thomas Dermine a douché ses espoirs : le palais n’est pas à vendre. Il promettait alors de faire de l’endroit un “outil de promotion de la politique scientifique belge”. “Planet Happiness” en est le premier avatar. D’où le drapeau belge sur les épaules des cosmonautes couleur vanille, pistache ou fraise qui bondissent sur ses écrans. D’où aussi les logos de l’ESA, de l’EUMETSAT et du BELSPO qui s’affichent partout. Cette dernière fait d’ailleurs la pub de ses musées en fin de projection. Pour donner du corps au contenu, des scientifiques ont ainsi été mobilisés : l’astrophysicienne Conny Aerts, astérosismologue à la KUL, la formatrice d’astronautes Nancy Vermeulen ou Frank De Winne, dernier belge à avoir travaillé en orbite sur l’ISS.

Notre avis

Alors on va pas se mentir, on n’a pas été excessivement captivé par les notices scientifiques vulgarisant les phénomènes de supernovas, de lunes et de trous noirs. Ni par le destin des astronautes belges Dirk Frimout et Frank De Winne ou par celui qui devrait bientôt les suivre dans l’espace, Raphaël Liégeois. On a même l’impression qu’ils servent d’alibi à l’expérience, et aussi de moyen de financement.

Une petite sieste avec Dirk Frimout? ©EdA – Julien Rensonnet

Par contre, les immersions artistiques remplissent plutôt le contrat. Le voyage dans les pièces occultées oblitère le temps et assourdit le tapage de la ville : jouissif. Voir leur coloriage de fusée, de cosmonaute ou de galaxie s’animer sur un écran par la magie du scan émerveillera vos enfants. Comme le vertige causé par les jeux de miroirs, les posant en apesanteur au milieu des planètes. La dernière salle surtout, bercée d’une voix féminine de SF et où se succèdent dans des tons pastel phénomènes naturels, captations spatiales et reconstitutions 3D pendant un gros quart d’heure, plonge dans un état de léthargie envoûtant. À moins d’arriver au mauvais moment, soit en même temps qu’une foule dense, et à condition d’accepter la politique de prix assez élevée, toute la famille devrait donc profiter de la croisière intergalactique.


+”Bonheur de la planète“, à Plein Publiek, Palais de la Dynastie au Mont des Arts à Bruxelles (juste à côté de la gare Centrale), tous les jours sauf lundi, 10h-18h (19h de vendredi à dimanche), 17€, 12€ jusqu’à 15 ans, gratuit de 0 à 6 ans.

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