Plus de 1.300 personnes décèdent dans un puissant séisme au Maroc : bilan et besoins d’aide

Plus de 1.300 personnes décèdent dans un puissant séisme au Maroc : bilan et besoins d’aide

Plus de 1 300 personnes ont perdu la vie dans un puissant séisme qui a frappé le Maroc dans la nuit de vendredi à samedi, causant d’importants dégâts et semant la panique à Marrakech, une destination touristique prisée, ainsi que dans plusieurs autres villes, selon un nouveau bilan officiel.

Le pays a déclaré un deuil national de trois jours, a annoncé le cabinet royal à l’issue d’une réunion présidée par le roi Mohammed VI sur ce séisme, considéré comme le plus dévastateur à ce jour.

La Croix-Rouge internationale a lancé un appel à l’aide de la communauté internationale, soulignant que le Maroc aurait besoin d’une assistance pendant “des mois, voire des années”.

Le village de Tafeghaghte, situé à 60 km au sud-ouest de Marrakech, a été quasiment entièrement détruit par le tremblement de terre, dont l’épicentre se trouve à seulement une cinquantaine de kilomètres, selon une équipe de l’AFP. Peu de bâtiments sont encore debout, tandis que l’armée continue les recherches pour retrouver les corps ensevelis sous les décombres.

De nombreuses personnes se sont rendues au cimetière pour inhumer environ 70 victimes. Les rites funéraires ont été marqués par des cris et des pleurs. “Trois de mes petits-enfants (12, 8 et 4 ans) et leur mère sont décédés, ils sont encore sous les débris, il y a si peu de temps nous jouions tous ensemble”, déplore Omar Benhanna, 72 ans, auprès de l’AFP.

La secousse sismique d’une magnitude de 6,8 a été enregistrée à 23h11 heure locale (22h11 GMT) selon l’Institut de géophysique américain (USGS). Le Centre marocain pour la recherche scientifique et technique (CNRST) a quant à lui mesuré la magnitude à 7, précisant que l’épicentre se situait dans la province d’Al-Haouz, au sud-ouest de Marrakech.

Dans le village montagneux de Moulay Brahim, également dans la province d’Al-Haouz, des équipes de secouristes recherchaient des survivants parmi les décombres de maisons effondrées. À proximité, des habitants creusaient déjà des tombes sur une colline pour enterrer les victimes, selon une équipe de l’AFP sur place.

L’armée marocaine a déployé d’importants moyens humains et logistiques, aériens et terrestres, ainsi que des équipes de recherche, de sauvetage et un hôpital de campagne dans la région d’Al-Haouz, rapporte l’agence de presse marocaine MAP.

À Marrakech, des habitants inspectaient les dégâts de leurs habitations, hébétés, au milieu des décombres, de la poussière et des voitures écrasées par des pierres. “J’ai été éjecté de mon lit et je n’ai pas pu me relever immédiatement tellement les secousses étaient fortes. J’ai cru que c’était un crash d’avion”, raconte Bernard Curi, propriétaire d’un hôtel situé au sud de Marrakech.

Outre Marrakech, la secousse a été ressentie à Rabat, Casablanca, Agadir et Essaouira, semant la panique parmi la population. De nombreuses personnes sont sorties dans les rues de ces villes, craignant que leurs habitations ne s’effondrent, selon les images diffusées sur les réseaux sociaux.

Le centre régional de transfusion sanguine de Marrakech a appelé les habitants à se rendre dans ses locaux pour donner leur sang en faveur des blessés.

La catastrophe a suscité une vague de solidarité à travers le monde, plusieurs pays, dont Israël, la France, l’Espagne, l’Italie et les États-Unis, proposant leur aide. Même l’Algérie voisine, malgré les tensions avec le Maroc, a annoncé l’ouverture de son espace aérien, fermé depuis septembre 2021, aux vols transportant des aides humanitaires et des blessés.

Par ailleurs, la Fédération marocaine de football (FRMF) a annoncé le report indéterminé du match contre le Libéria initialement prévu samedi à Agadir, dans le cadre des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN).

Le 24 février 2004, un séisme de magnitude 6,4 avait secoué la province d’Al Hoceima, à 400 km au nord-est de Rabat, faisant 628 morts. Quant au 29 février 1960, un tremblement de terre de magnitude 5,7 avait dévasté Agadir, sur la côte ouest du pays, faisant près de 15 000 morts, soit un tiers de la population de la ville.

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