2024-02-13 18:50:01
La police indienne a tiré mardi des gaz lacrymogènes pour empêcher une marche de milliers d’agriculteurs d’atteindre New Delhi pour exiger des prix minimum pour leurs récoltes, après l’échec de leurs négociations avec le gouvernement. Avec les informations de notre correspondant à New Delhi Anand Varoon
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Un peu plus de deux ans après avoir suspendu leur manifestation massive aux portes de Delhi, les agriculteurs reprennent le chemin de la capitale. Trois ministres de l’Union les ont rencontrés lundi soir pour une deuxième série de négociations.
À la frontière entre les États indiens du Pendjab et de l’Haryana, plus précisément dans le village de Shambhu, les agriculteurs ont commencé cet après-midi à retirer les barricades, ce qui a incité la police de l’Haryana à utiliser des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Plusieurs agriculteurs ont été arrêtés et leurs véhicules saisis par la police de l’Haryana au début du rassemblement, qui s’est déroulé sous haute sécurité.
Comparée à l’agitation de 2020-21, tant en termes de revendications que de leadership, la manifestation de 2024 est remarquablement différente. Plus de 250 syndicats agricoles ont appelé à manifester.
La principale revendication du programme en 12 points des agriculteurs est une loi garantissant un prix de soutien minimum pour toutes les cultures. D’autres revendications incluent un allégement complet de la dette, la mise en œuvre de la loi sur l’acquisition de terres de 2013 et des retraites pour les agriculteurs et les travailleurs agricoles, entre autres.
Les ministres de l’Agriculture, du Commerce, de l’Industrie et de l’Intérieur ont rencontré une délégation de 26 dirigeants agricoles le 8 février, mais les négociations n’ont jusqu’à présent pas abouti à un accord.
Les mesures de sécurité dans l’État de l’Haryana sont plus strictes qu’en 2020, avec le déploiement de barrières à 12 niveaux sur la route nationale 1 menant à Delhi.
Internet a été coupé dans plusieurs régions et les frontières avec l’État du Rajasthan ont été fermées. Les agriculteurs, cette fois, disposent de grues et d’autres équipements pour franchir les barricades.
La télévision locale a montré des nuages de gaz lacrymogènes tirés pour disperser les manifestants près d’Ambala, à environ 200 km au nord de la capitale.
En Inde, les paysans ont un poids politique car ils sont très nombreux. La manifestation actuelle intervient avant les élections nationales prévues en avril.
Les deux tiers des 1,4 milliard d’habitants de l’Inde dépendent de l’agriculture, qui contribue à près d’un cinquième du PIB du pays, selon les chiffres du gouvernement.
La télévision locale a montré des colonnes de centaines de tracteurs avançant vers la capitale depuis les États voisins du Pendjab, de l’Haryana et de l’Uttar Pradesh.
Les agriculteurs exigent une loi sur les prix minimum pour leurs récoltes, en plus d’autres concessions telles que l’annulation des dettes d’emprunt.
Des milliers d’agriculteurs indiens se suicident chaque année en raison de la pauvreté, de l’endettement et des mauvaises récoltes, affectés par des conditions météorologiques de moins en moins prévisibles en raison du changement climatique.
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