Plus de 30 virus potentiellement pandémiques identifiés dans des fermes chinoises

Un nouveau coronavirus de chauve-souris considéré comme très dangereux a été identifié parmi 36 virus nouvellement découverts chez des animaux tels que des chiens viverrins, des visons et des cobayes dans des élevages d’animaux à fourrure chinois. Cette découverte, incluse dans une étude récente publié dans la prestigieuse revue Nature, souligne le risque posé par les petites fermes d’élevage d’animaux à fourrurequi continuent de proliférer en Chine et en Asie du Sud-Est.

L’étude élargit la liste des animaux sensibles aux agents pathogènes zoonotiques, notamment les nouveaux coronavirus, la grippe aviaire et l’encéphalite japonaise. Selon les experts, ces fermes représentent une « soupe zoonotique » beaucoup plus riche qu’on ne le pensait auparavant.

La prochaine pandémie ?

Les chercheurs ont non seulement examiné des animaux couramment élevés et étudiés, tels que le vison, le rat musqué, le renard et le chien viverrin, mais également des espèces d’élevage moins intensives, telles que les cobayes et les cerfs. Ces espèces, bien que communes dans les petites exploitations agricoles de toute la Chine, ont rarement fait l’objet d’une surveillance sanitaire..

Cependant, ces animaux regorgent également de virus, dont certains franchissent les barrières des espèces. Pour cette raison, le commerce des fourrures représente un risque considérable, nous exposant tous à des virus provenant de la faune sauvage, qui pourraient déclencher la prochaine pandémie.

Jusqu’à 39 virus à l’honneur

L’équipe de chercheurs a séquencé des échantillons de 461 animaux provenant d’élevages d’animaux à fourrure, principalement dans le nord-est de la Chine, tous morts des suites d’une maladie. 125 espèces virales différentes ont été identifiées, dont 36 nouveaux agents pathogènes.

Sur l’ensemble des virus, 39 sont considérés comme à haut risque de transmission en raison de leur nature « généraliste », ce qui signifie qu’ils peuvent infecter une grande variété d’animaux. L’équipe de recherche a également découvert sept coronavirus, dont les hôtes d’origine étaient des rongeurs, des lapins et des chiens..

Le dangereux HKU5

Bien qu’aucun de ces virus ne soit étroitement lié au SRAS-CoV-2, ils ont été identifiés un nouveau coronavirus de chauve-souris appelé HKU5. Ce virus a été trouvé dans les poumons et les intestins de visons morts d’une épidémie de pneumonie dans un élevage d’animaux à fourrure. Ce coronavirus inquiète particulièrement les experts.

Il est difficile de prédire lesquels de ces virus constituent une menace potentielle pour les humains, mais si un virus peut franchir de grandes distances évolutives, cela suggère qu’il peut se répliquer dans différents types de cellules, ce qui constitue un risque important. Dans l’ensemble, la nécessité d’inclure HKU5 sur une liste de surveillance immédiate a été soulignée, la qualifiant de « drapeau rouge ».

Cela est dû à plusieurs facteurs :

1. Potentiel de transmission: Les coronavirus de chauve-souris ont la capacité de se propager à d’autres espèces, y compris les humains, comme on le voit avec d’autres coronavirus tels que le SRAS et le MERS.

2. Manque d’informations: Le comportement de HKU5 n’est pas encore entièrement connu, ce qui rend difficile la prévision de son impact et de la manière dont il pourrait se propager.

Une surveillance plus stricte des élevages d’animaux à fourrure en Chine et dans le monde a également été préconisée, car ce pays asiatique, par rapport à l’Europe, a connu une plus grande diversité de virus de la grippe aviaire à potentiel pandémique dans son histoire récente.

Bien que l’étude n’aborde pas directement l’origine du SRAS-CoV-2, elle démontre que le risque que de nouveaux virus émergent de sources animales est considérablement plus élevé que celui de toute autre source potentielle. La nature, selon les experts, est beaucoup plus efficace que les humains pour créer de nouveaux virus.