Point de vue des victimes Brandebourg : les nazis frappent un homme au visage

Point de vue des victimes Brandebourg : les nazis frappent un homme au visage

À Francfort (Oder): En 2022, il y a eu six attentats de droite dans cette ville.

Photo : dpa/Patrick Pleul

Fin octobre, des néonazis ont tendu une embuscade à trois jeunes hommes devant le centre culturel Gladhouse à Cottbus, les ont traités de “tiques” et les ont chassés dans les rues. Ils en jettent un par terre, le frappent, lui donnent des coups de pied au visage. Il devrait dire “Heil Hitler”. Mais quand il le fait dans une telle agonie, les abus ne s’arrêtent pas. La victime souffre de graves blessures au visage et perd des dents. Seuls les policiers qui arrivent empêchent le pire de lui arriver.

C’était l’un des 138 actes de violence de droite dans le Brandebourg l’année dernière que l’association Perspective des victimes a enregistrés. Le nombre est au niveau des années précédentes. Entre 130 et 150 attaques de ce type ont été enregistrées au cours des trois années précédentes. Les attaques ont touché 242 personnes l’an dernier, dont au moins 48 femmes, 47 jeunes et 16 enfants. En ce qui concerne d’autres victimes féminines possibles, il a également été signalé des groupes de personnes agressées, pour lesquelles l’association n’a pas pu connaître le sexe de toutes les victimes individuelles.

Dans 91 cas, les auteurs avaient un motif raciste. Ce fut également le cas le 22 mai lors d’un incident à Storbeck-Frankendorf dans le district d’Ostprignitz-Ruppin, où un homme a insulté une mère et jeté un briquet sur son enfant unique de deux ans. De même le 18 mai à Fürstenberg/Havel. Là, 14 hommes de droite ont insulté et craché sur deux Soudanais et donné des coups de pied à leurs vélos. Ils ont frappé un ami qui voulait protéger les deux soudanais.

Mais il y a de bonnes nouvelles. » Même si les politiciens tentent actuellement de déclarer les réfugiés comme une menace et une impertinence, en 2022 nous n’enregistrerons aucune attaque ciblée de droite contre des logements de réfugiés pour la première fois depuis 2015. C’est une évolution bienvenue », a déclaré mercredi la responsable du projet Anne Brügmann, lorsque Victim Perspective a présenté ses dernières statistiques annuelles au Centre Moses Mendelssohn d’études juives européennes à Potsdam. Conformément à l’orientation de cette institution de recherche, Brügmann a annoncé que huit attaques antisémites avaient été enregistrées au cours de l’année écoulée. L’année précédente, une seule attaque de ce type était entrée dans les statistiques.

Il y a aussi eu un cas de darwinisme social. Un SDF a dormi à un arrêt de bus. Une voiture s’est arrêtée devant, quelqu’un est sorti et a attaqué le sans-abri avec une barre de fer. Tout aussi brutale a été l’agression du chauffeur d’un service de livraison qui n’avait pas apporté au client un sac de frites. Un bras du natif du Kenya a été cassé. Sur un total de 138 actes de violence de droite, 105 sont des blessures physiques. Dans trois cas, la torture de l’année dernière aurait pu se terminer par la mort de la victime.

Le terme anglais evergreen fait principalement référence à un morceau de musique qui est joué et écouté encore et encore. Le conseiller aux victimes Joschka Fröschner utilise désormais mercredi le terme quelque peu dépassé Evergreen pour souligner une fois de plus un problème dans le district judiciaire de Cottbus auquel Fröschner s’attaque depuis des années: le temps beaucoup trop long qu’il faut pour qu’un accusé comparaisse devant le tribunal doit répondre pour. Dans le cas de procédures pénales dans les autres districts judiciaires de Potsdam, Neuruppin et Francfort (Oder), la durée de la procédure se situe généralement dans un délai relativement raisonnable de moins de deux ans, selon l’expérience du point de vue de la victime. Cela met également à rude épreuve les victimes. Mais dans l’arrondissement judiciaire de Cottbus, ils doivent régulièrement attendre plus de quatre ans, parfois plus de cinq ans, sans qu’une date d’audience principale ne soit fixée. Le problème avec cela est que lorsque tant de temps s’est écoulé, les témoins ne peuvent souvent plus se souvenir exactement ou identifier l’auteur avec certitude. Il peut alors arriver qu’il doive être acquitté faute de preuves et qu’il s’en tire sans être puni.

Il a fallu cinq ans et demi pour qu’un videur soit reconnu coupable de tentative d’homicide involontaire coupable en 2022, rapporte Fröschner. L’homme avait brutalement battu un réfugié afghan dans une boîte de nuit le soir du Nouvel An 2016 et l’avait probablement tué s’il n’avait pas été arrêté. En fait, l’auteur aurait dû être poursuivi pour tentative de meurtre, dit Fröschner. Il est agacé que l’attitude de l’artiste martial, qui aurait pu être vue en regardant son profil Facebook, ait été ignorée dans le verdict. Parce que le videur y avait affiché les nouvelles entrées des réseaux néonazis et des labels de rock de droite, selon Fröschner. L’homme a également été vu dans un montage photo devant le camp de concentration d’Auschwitz.

Les infractions racistes sont souvent commises spontanément. Les auteurs rencontrent leurs victimes par hasard dans la rue. Fröschner et ses collègues sont particulièrement préoccupés par les 22 cas dans lesquels des groupes de droite de trois personnes ou plus agissent de manière ciblée et attaquent intentionnellement certaines personnes. « Les gens ne peuvent plus se déplacer dans la ville sans crainte. C’est le but de ces attaques », explique Fröschner. “Ça arrive de plus en plus souvent.”

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