Poland and Hungary Reject EU Immigration Plan

Poland and Hungary Reject EU Immigration Plan
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Le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a déclaré : «Nous n’avons pas peur des diktats qui viennent de Bruxelles et de Berlin». Il a réaffirmé son refus d’accepter un système de «distribution de migrants illégaux» à seulement dix jours des élections législatives en Pologne, qui s’annoncent serrées.

Une démarche avant tout symbolique

Pour exprimer leur mécontentement, les deux pays ont empêché l’adoption d’une déclaration commune sur l’immigration lors du sommet. Il s’agit avant tout d’une démarche symbolique qui laisse un sentiment de désunion.

La question migratoire, l’une des plus compliquées au sein des Vingt-Sept, a été abordée lors de ce sommet suite à l’afflux récent de migrants sur l’île italienne de Lampedusa, rappelant ainsi l’urgence d’une réponse européenne. Ces derniers jours, l’archipel espagnol des Canaries a également connu une augmentation des arrivées de migrants.

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Mercredi, les ambassadeurs des pays de l’UE ont finalement convenu d’un règlement établissant un mécanisme de solidarité obligatoire entre les États membres en cas de «situation exceptionnelle» liée à une arrivée «massive» de migrants à leurs frontières. Le texte, qui inclut également un régime dérogatoire aux procédures d’asile habituelles, moins protecteur pour les migrants, a nécessité un compromis pour surmonter les réticences allemandes, puis italiennes.

Satisfaction exprimée par Emmanuel Macron et Giorgia Meloni

Ce règlement, dernière pièce du puzzle du Pacte asile et migration de l’UE qui doit encore faire l’objet de négociations avec le Parlement européen, a été approuvé par les États membres à la majorité qualifiée, conformément aux traités, et non à l’unanimité, comme le souhaitent la Pologne et la Hongrie. Ces dernières ont voté contre le texte, tandis que l’Autriche, la Slovaquie et la République tchèque se sont abstenues.

À l’issue du sommet, le président français Emmanuel Macron s’est félicité que «ce sujet avance comme il se doit à la majorité qualifiée». La Première ministre italienne d’extrême droite Giorgia Meloni s’est également dite satisfaite. Elle estime que «les perceptions et les ambitions de l’Europe en matière migratoire évoluent vers une approche plus pragmatique, basée sur la légalité, la volonté de lutter contre les trafiquants et de stopper l’immigration illégale».

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La Pologne et la Hongrie ont demandé, sans succès, que la déclaration finale du sommet de Grenade mentionne la nécessité d’unanimité pour adopter la réforme migratoire. Ne l’ayant pas obtenu, elles ont refusé de soutenir une déclaration commune sur l’immigration.

Une histoire qui se répète

Cela s’est déjà produit lors d’un sommet à Bruxelles à la fin du mois de juin et au début du mois de juillet, lorsque le duo polono-hongrois avait bloqué l’adoption de conclusions pour manifester son opposition à deux autres textes du pacte migratoire approuvés par les États membres peu de temps auparavant.

La déclaration sur l’immigration a pourtant été durcie au cours de sa préparation. Le projet, vu par l’AFP, souligne notamment la nécessité de traiter immédiatement et avec détermination l’immigration irrégulière et d’intensifier les renvois de migrants irréguliers.

Il mentionne également la volonté de l’UE d’établir des partenariats globaux mutuellement bénéfiques avec les pays d’origine et de transit, comme celui conclu en juillet avec la Tunisie afin de réduire le nombre d’arrivées de migrants en provenance de ce pays.

Cet accord fait l’objet de controverses, liées aux préoccupations concernant le respect des droits des migrants dans ce pays, ainsi qu’aux critiques de certains États membres qui estiment ne pas avoir été suffisamment impliqués dans sa négociation.

Les récentes déclarations du président tunisien Kais Saied refusant les fonds européens alloués à la Tunisie et les qualifiant de «dérisoires» ont encore renforcé les doutes sur ce partenariat.

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