Polémique autour de la participation d’Israël à l’Eurovision

Depuis plusieurs semaines, des voix s’élèvent pour dénoncer la participation d’Israël à l’événement. Des appels au boycott ont été lancés à l’adresse du diffuseur islandais du programme, notamment par la Société islandaise des auteurs et compositeurs. En cause : la situation au Proche-Orient et en particulier la riposte israélienne à l’attaque du Hamas le 7 octobre dernier.

En janvier, ce sont les pays nordiques qui ont emboîté le pas en faisant pression sur les chaînes impliquées par la diffusion du concours. En Finlande, par exemple, une pétition a été signée par 1400 artistes locaux.

Cette fronde a obligé l’UER, organisateur de l’Eurovision, à mettre les points sur les “i” en rappelant que le concours est apolitique. Toute allusion politique est en effet interdite par le règlement de la manifestation.

“Pluie d’octobre”

C’est à présent non seulement la participation d’Israël qui est critiquée mais aussi la chanson que le pays s’est choisie pour le représenter. D’aucuns estiment que les paroles d'”October Rain” (“Pluie d’octobre” en français) font bien allusion à l’attaque du Hamas perpétrée contre Israël le 7 octobre dernier, même si ce n’est pas explicitement dit dans le texte.

“Dansant dans l’orage/Nous n’avons rien à cacher/Ramène-moi à la maison/Et laisse le monde derrière/Et je te promets que ça n’arrivera plus jamais/Je suis toujours mouillé par cette pluie d’octobre/Pluie d’octobre”dit un couplet de la chanson. Faut-il y voir une référence à ce qui s’est passé il y a près de 5 mois au Proche-Orient ? La question taraude l’UER qui est actuellement en discussion avec la Kan, la société publique israélienne de radiodiffusion.

Cette dernière a cependant déjà annoncé la couleur : elle n’entend pas changer son fusil d’épaule. Elle présentera “October Rain” ou elle se retirera du concours.

Des polémiques, l’Eurovision en a déjà connu de nombreuses. Dès 1964, ce sont les participations de l’Espagne et du Portugal, alors deux dictatures, qui ont été dénoncées par un militant appelant au boycott des régimes de Franco et de Salazar. Il y a aussi eu les tensions entre la Grèce et la Turquie dans les années 70 et plus récemment les nombreux couacs avec la Russie.

Cependant, Israël a été à plusieurs reprises dans l’œil du cyclone. De nombreux pays ont stoppé la diffusion du concours en 1978 quand il était évident qu’Israël allait gagner. Polémique aussi en 2000 quand le représentant du pays brandit des drapeaux israélien et syrien. Et en 2005 quand le Liban participe mais sa Constitution interdit toute promotion de produit venant d’Israël, y compris un produit culturel.

En 2019 aussi, la participation d’Israël avait déjà provoqué une vague de contestation.