Le 13 janvier, Mohammad Nasir, conseiller communal bruxellois socialiste, ne s’attendait pas à provoquer une telle tempête médiatique. En tant que président de l’ASBL Friends of Brussels, il avait organisé une visite du Parlement bruxellois pour des citoyens de la capitale, avec une cérémonie de remise de prix à la clé.
Parmi les lauréats heureux figurait son ami, l’imam Muhammad Ansar Butt, également Pakistanais. C’est ce dernier qui, “comme c’est parfois la coutume [au Pakistan]”, comme il l’a affirmé, a récité quelques versets de la sourate 33 du Coran au perchoir du Parlement. L’événement, organisé par et pour la communauté pakistanaise, était passé totalement inaperçu.
C’est seulement quelques semaines plus tard, relancé sur les réseaux sociaux par la N-VA, que l’événement a déclenché une vague de réactions politiques de la part d’élus s’inquiétant de cette récitation au nom de la laïcité et de la neutralité du Parlement.
”Ma vie est un enfer”
Gratuit a appris que Mohammad Nasir a porté plainte le 28 février auprès de la police de Bruxelles pour diffamation et calomnie contre la sénatrice Els Ampe (Voor U), également conseillère communale de la Ville de Bruxelles.
Mohammad Nasir demande l’ouverture d’une enquête pour vérifier si les accusations d’antisémitisme liées à la récitation de la sourate 33 sont fondées. S’il s’avère que c’est le cas, il estime que l’imam doit être puni. En revanche, s’il s’avère que les accusations sont infondées, les six journaux internationaux qui ont relayé ces allégations devront présenter des excuses au peuple belge, selon le conseiller communal.
De son côté, Els Ampe maintient sa position, affirmant qu’il est inacceptable qu’un imam récite le Coran au Parlement, et que cela soit toléré par un élu socialiste. Elle souligne notamment le caractère ambigu du choix de la sourate 33.
Des masques et des remerciements
Mohammad Nasir a expliqué dans sa plainte que l’imam Muhammad Ansar Butt méritait d’être récompensé car il avait aidé à fournir des masques à la Ville de Bruxelles pendant la crise liée à la Covid-19. Le cabinet de Philippe Close a confirmé que l’imam avait bien fourni des masques, ce qui lui avait valu une lettre de remerciement de la part de la commune.
Il reste à voir si le Parquet donnera suite à cette plainte…